Service national universel : une énième tentative d’embrigadement de la jeunesse

par | Juil 11, 2018 | Luttes | 0 commentaires

Désormais, nous en savons un peu plus sur le fameux Service national universel promu par Jupiter 1er. Il devrait être mis en place en 2019 et pourrait s’appliquer sur 7 ans pour faire passer chaque génération (une partie de ceux ayant 16 ans en 2019 le passeront la même année, une autre l’année suivante, etc…).

Il se déroulera en deux phases : la première se déroulera en un mois à partir de 16 ans et elle sera obligatoire. Le mois sera réparti en 15 jours d’intégration (hébergement collectif pour un brassage social) et 15 jours personnalisés en petit groupe. Les réalisations ? En grande partie du travail civique et de l’inculcation des premiers secours. Le mois se déroulera pendant les vacances scolaires. Où logeront tous ces jeunes ? On propose les internats de l’éducation nationale (capacités à plus de 147000 places), les centres de logement étudiant, les centres de loisirs avec hébergement ou encore la construction de nouveaux bâtiments. Qui encadrera les jeunes ? Peut-être des volontaires de la phase II du SNU, des jeunes en service civique, des élèves fonctionnaires, voire des agents de corps de la fonction publique, à l’instar des militaires.

La deuxième phase, pour les jeunes un peu plus âgés, sera sur la base du volontariat, sur une période de trois à douze mois et devrait porter sur l’engagement dans la culture, la défense, l’environnement ou encore l’aide aux personnes.

À propos de ce SNU, beaucoup ont déjà critiqué le coût du dispositif, trop important par rapport aux résultats concrets attendus. D’autre part, dernièrement 14 associations de jeunesse, dont la FAGE et l’UNEF ont mis en avant leur opposition à ce projet « démagogique » et trop coercitif pour être susceptible d’intéresser la jeunesse.

Devant cette opposition, le gouvernement a annoncé recourir à une consultation en automne, en ligne et sur le terrain (avec les associations diverses).

En bref, ce SNU sera sans doute plus d’un mois de propagande qu’on impose à la jeunesse française, afin de la faire se solidariser avec les actions de l’impérialisme français et avec la politique de destruction sociale de Macron, sous couvert de remettre la « solidarité » sur le devant.

C’est très ironique ! On nous parle de « solidarité nationale » au moment où le gouvernement et l’UE détruisent les acquis sociaux du peuple, entraînant de plus en plus de gens dans la misère et permettant aux riches de toujours plus s’enrichir. On parle de permettre aux jeunes de découvrir les vertus de l’engagement, mais quel type d’engagement ? L’engagement non pas politique, mais associatif, c’est-à-dire celui de bonne volonté, qui peut servir de manière effective, mais qui vient seulement soigner les effets et non pas les causes des problèmes. C’est un engagement que les pouvoirs publics tendent à mettre en avant, car il va de pair avec la technocratisation des gouvernements successifs. Là où la pensée technocratique nous dit « il n’y a pas d’alternative » ou « moi je fais dans le concret, pas dans l’idéologie », l’engagement associatif est sa pratique, car lui aussi reconnaît que l’on ne peut rien changer, que les choses sont telles quelles sont, et qu’on ne peut qu’apporter un peu d’aide et rien de plus. Ce n’est pas pour rien que le modèle type du militant macroniste, c’est ce type de personne engagée.

À propos de la consultation, nous nous positionnerons sur ce sujet, mais il y a fort à parier que, qu’importe nos actions et les réponses apportées par cette consultation, le gouvernement fera passer en force SON projet, même si le peuple s’y oppose. Quelques exemples (non exhaustifs) pour ceux qui ont la mémoire courte :

  • Les ordonnances Pennicaud détricotant le droit du travail, passées sans l’aval du peuple qui était contre, après une pseudoconcertation avec les syndicats (Macron ayant avoué les avoir égarés).
  • La privatisation de la SNCF alors que la plupart des travailleurs du rail n’en veulent pas et que les usagers souhaitent un service public qui fonctionne, ce qui ne sera pas le cas avec la privatisation, comme on peut le voir en Angleterre ou en Suède.
  • Les bombardements en Syrie sans l’aval d’aucune organisation internationale, rien que celle de Maître Trump.

Démocrate en parole, dictateur en pratique. La démocratie pour Jupiter 1er c’est « cause toujours, tu m’intéresses ! »

Pour finir, à propos d’un vrai service militaire, nous répétons ce que nous avions déjà dit il y a quelques mois :

« Le PRCF et les JRCF sont favorables à une dé-professionnalisation de l’Armée. En effet plus une armée est éloignée du peuple, plus elle est utilisée dans diverses aventures impérialistes. Une armée est légitime si elle est populaire. Dans ce cadre-là, une armée largement populaire est préférable, elle serait bien sûr entièrement réservée à la défense du territoire contre d’éventuelles attaques ou au sauvetage de populations contre les catastrophes industrielles ou naturelles. Avoir chaque génération préparée aux techniques de premiers secours, et à un entraînement physique et militaire de base serait un avantage certain pour le peuple.

Le PRCF dans le cadre d’une sortie des instances impérialistes de l’UE, de l’OTAN et d’une sortie du capitalisme qui nous gouverne et pour résister aux tentatives de déstabilisations qu’un tel retour à une République sociale et internationaliste véritable nous ferait subir, propose un réel service national citoyen et populaire pour permettre au peuple de se défendre lui-même. »

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