Yanis Varoufakis ou Karl Kautsky ? Le “techno-féodalisme” au secours de l’impérialisme

par | Juin 22, 2025 | Théorie, histoire et débats | 0 commentaires

Le “techno-féodalisme” est un concept qui a pris progressivement de plus en plus d’ampleur depuis une trentaine d’années, regroupant des analyses et des conceptions très différentes les unes des autres. Le Marxisme, analyse concrète de la situation concrète, doit sans cesse mettre à jour ses connaissances, revoir l’applicabilité de ses concepts, et s’adapter à l’évolution de la réalité matérielle, comme toute science le fait. Mais deux dangers se situent à gauche et à droite de cette ligne de crête. À gauche, le risque de défendre des concepts périmés, ou erronés alors qu’on les pensait justes, contre la réalité concrète, c’est le danger du dogmatisme. À droite, le danger de liquider des concepts valides en faveur d’une idéologie bourgeoise erronée dans laquelle nous baignons tous et qui s’immisce par chaque fissure, le danger du révisionnisme.

Afin d’étudier le concept de techno-féodalisme, pour en extraire le positif et en dénoncer le négatif, je me suis replongé dans les débats d’époque sur le sujet et j’ai lu le très populaire Techno-feudalism – What killed capitalism, traduit en français sous le nom “les nouveaux serfs de l’économie”, écrit par l’ancien Premier ministre grec Yanis Varoufakis du gouvernement social-démocrate Syriza. Je suis parti avec le cœur ouvert, sans a priori, et je ne m’attendais pas du tout à ce que j’aie découvert.

  1. La rente, le profit, le féodalisme

Un des points intéressants du concept de techno-féodalisme est de remettre sur la table un concept trop souvent oublié, et pourtant central du Capital, celui de la distinction entre rente foncière et profit du capital. Cette distinction dans le procès de production est si fondamentale que depuis le Manifeste du Parti Communiste (1848) (mais bien avant, puisque dit clairement également dans l’Idéologie Allemande (1846), qui constitue à bien des égards un Livre 0 du Capital), les Marxistes ont identifié les deux classes dominantes qui exploitent le prolétariat et doivent être brisées : les capitalistes et les propriétaires terriens.

Le profit, c’est un travail non payé issu du cycle de reproduction du capital. Le prix d’une marchandise est supposé renfermer la valeur du capital constant utilisé (matières premières, outils), du capital variable (salaires), et d’une part de travail non payé au prolétaire et gardé par le capitaliste (surprofit). En pratique, de nombreux mécanismes vont également faire osciller les prix en dehors de ce point d’équilibre, comme les négociations qui peuvent donner à un capitaliste la capacité de s’accaparer la plus-value d’un autre capitaliste, ou l’augmentation du capital constant dans le procès de production d’une seule entreprise (automatisation par exemple) (voir le concept de composition organique du capital) qui va temporairement produire un maintien des prix (puisque comparé à la quantité de travail social nécessaire) tout en diminuant le coût de la production. Tout ceci ne peut se comprendre que dans un contexte général de circulation du capital sous diverses formes, marchandise, argent, outils, etc.

La rente, c’est une quantité de richesse prélevée du simple fait de la propriété, sans aucun regard sur la productivité ni sur la circulation des marchandises. Généralement retrouvée surtout dans la propriété foncière, rentière par excellence, ce type de rémunération ne produit pas du tout le même rapport social, donc la même architecture de classe, et la distinction n’est donc pas secondaire, bien que Marx explique dans le volume 3 du Capital (section 6) que du capital monétaire peut être investit dans le foncier afin de produire du capital-terre (terre-capital dans le texte) qui va augmenter la rente exigée par le propriétaire foncier, loyer qui possède donc ici une composition double, une partie de rente foncière brute et une partie d’intérêt sur du capital constant.

Il est donc important de rappeler qu’avant toute analyse de classe, et c’est l’enseignement majeur de L’Idéologie Allemande, il faut commencer par l’analyse du mode de propriété, apprendre à identifier la propriété tribale, la propriété communautaire, la propriété paysanne, la propriété foncière, la propriété privée capitaliste. A ces rapports de production correspondent des rapports de classes différents, et à côté de ces rapports de production gravitent des couches sociales nécessaires au soutien du mode de production ou produites par lui (“détachements spéciaux de gens en arme” (police), lumpenprolétariat, fonctionnaires, artistes…)

Mais c’est ici le seul point positif du livre, puisque M Varoufakis commence son analyse de la rente par un grand saut révisionniste qui ignore tous les développements du Marxisme depuis la mort de Marx, et même de son vivant.

2. Le capitalisme, le “capital-cloud”, le révisionnisme

D’après M Varoufakis, le profit serait selon lui soumis au marché et la rente en serait dispensée. Cette simplification grossière, lourde de conséquence analytique, doit être expliquée à travers un petit détour, central dans la thèse du livre : la genèse du “capital-cloud” et la liquidation par celui-ci produit du capitalisme tout entier.

D’après l’analyse du livre, le capital cloud constituerait une immense structure allant de Google à Amazon en passant par Facebook et consorts, dont l’accès nécessite un travail gratuit de la part des utilisateurs, dont ces structures génèrent une rente du simple fait de leur position. Cette structure immense, à en juger par ses revenus et sa cotation boursière, aurait supplanté tout le reste de la base capitaliste et imposé sa logique rentière, liquidant l’ancien mode de production dans un nouveau bien plus semblable au précédent : le “techno-féodalisme”.

La théorie est alléchante, la démonstration est flanchante. Le livre entier, lyrique, construit comme une lettre à son père, multiplie les images, les comparaisons, les métaphores, mais peine à produire une démonstration scientifique construite, à part à quelques endroits. Les quelques rappels Marxistes plus ou moins corrects dans les premiers chapitres cachent mal cette absence d’assise théorique.

Mais pour sa défense, très nombreuse sont les auteurs qui peinent à comprendre de façon Marxiste le modèle économique des GAFAM, alors qu’il est pourtant d’une simplicité enfantine.

Pour mieux comprendre, prenons un exemple. Pour obtenir ses revenus, Youtube (filiale de Google), doit compter sur la vente de données personnelles. Alors ces données personnelles sont-elles du travail que nous, serfs, produisons et qui nous est volé ? Voyons ce qu’elles sont : temps de visionnage, type de contenu visionné, profession, loisirs, achats réalisés, comportement sur les réseaux, liens amicaux… Toutes ces données personnelles, qui sont une version digérée et traduite en chiffres de processus réels, ne sont pas du tout le fruit d’un travail de ma part, mais des informations à propos de moi et qui sont le fruit d’un espionnage. À aucun moment, je ne travaille pour produire ces informations, je me contente d’exister dans l’espace social. Alors y a-t-il travail, et si oui, où est-il s’il n’est pas produit par l’utilisateur ?

Ces données personnelles sont une marchandise vendue par Youtube aux autres entreprises, elles sont la marchandise que Youtube produit en m’espionnant. Ces marchandises sont récoltées par des outils numériques automatisés (et un peu humains) qui nécessitent du contenu de divertissement pour faire venir et garder les utilisateurs dont sont extraits les données personnelles. Une partie de l’argent récupéré par Youtube est reversée aux producteurs de contenu en fonction de la quantité de vues sur leur contenu, mesure indirecte de la quantité de données personnelles qu’ils ont permis d’extraire.

En termes Marxistes, ce schéma se compose ainsi : l’entreprise (Youtube) produit une structure matérielle (site, serveurs, etc.) formant un capital constant, un moyen de production. À partir du capital constant de Youtube, ainsi que de quelques outils personnels, les producteurs de contenu travaillent et produisent une marchandise, un contenu de divertissement. Ce contenu de divertissement est ensuite réutilisé comme matière première, comme capital constant pour qu’un autre capital constant, les outils numériques d’analyse et d’extraction des données, ainsi qu’un peu de capital variable sous la forme d’humains employés pour contrôler et compléter ces outils, produise une nouvelle marchandise, les données personnelles, commercialisables par Youtube. Ainsi, dans l’équation, le premier échelon est composé de prolétaires qui produisent une première marchandise qui sera ensuite réutilisée dans un deuxième processus de transformation, cette fois quasiment strictement automatisé qui transforme cette première marchandise en une deuxième marchandise, que Youtube va ensuite revendre aux annonceurs afin d’obtenir une plus-value. Aucune rente à l’horizon, que du travail, du profit, et de l’exploitation.

La compréhension de ce phénomène, dont le schéma se reproduit sous diverses formes dans toutes les entreprises associées à la “tech” et aux GAFAM, dévoile la réalité de cette thèse de la rente technologique : c’est la non-compréhension du phénomène de travail comme générateur de valeur dans le procès de production qui pousse l’auteur à imaginer que la rente remplace le profit et que le capitalisme est liquidé. La notion de “capital cloud” est donc une notion fourre-tout qui sert à remplir le vide laissé par l’ignorance des divers capitaux réellement employés dans ce processus capitaliste.

Mais si nous ne sommes que dans un schéma capitaliste comme un autre, comment expliquer la rentabilité phénoménale de ces entreprises et le poids qu’elles imposent sur les marchés financiers ?

3. Le monopole, l’accumulation primitive, l’impérialisme

Une des immenses faiblesses de l’analyse de M Varoufakis est sa stricte non-compréhension ou ignorance de l’analyse du capitalisme monopoliste analysé par Lénine. D’après M Varoufakis, le capitalisme est synonyme de marchés, et la liquidation des marchés équivaut à la liquidation du capitalisme. Ce faisant, M Varoufakis ignore la totalité du développement réel du capitalisme depuis plus de cent ans.

Suite à la concentration des capitaux d’un petit nombre de mains, le capitalisme est passé d’un stade qualitatif compétitif à un stade qualitatif monopoliste. Les cartels industriels s’arrangent entre eux pour négocier les prix, contrôler un marché, et fusionnent avec les banques pour diriger l’investissement privé et contrôler indirectement toutes les plus petites entreprises et diverses étapes du procès de production sans avoir à les incorporer directement dans les entreprises monopolistes.

Ce faisant, les cartels peuvent se permettre d’imposer des prix bien au-dessus de la valeur d’échange réelle des marchandises (calculée par la formule “capital constant + capital variable + plus-value »). Cette quantité d’argent ajoutée aux prix des marchandises n’est pas une rente, mais un vol, une expropriation de l’acheteur, comparable à l’expropriation des outils et terres des premiers travailleurs lors de la genèse du capitalisme, sous le nom d’accumulation primitive. Cette expropriation forcée, non seulement ne s’est pas arrêtée après l’expropriation originelle des moyens individuels des paysans du 18e siècle, mais persiste tout au long de l’histoire, par l’esclavage capitaliste aux Etats-Unis, par le pillage colonial, et par toutes les méthodes des cartels pour soutirer sans cesse plus de profit à partir d’une même valeur d’échange.

Mais cette définition monopoliste est un peu exagérée. En fait, il s’agit d’un fonctionnement oligopoliste, plusieurs parties s’organisent entre elles pour contrôler un marché et mettre les petits acteurs sous leur férule. Avec l’apparition d’un secteur numérique, des entreprises ont pu s’arroger un marché nouvellement émergent sur lequel elles sont strictement monopolistes. Le poids relatif de Google par rapport aux autres moteurs de recherche et aux entreprises qui produisent les mêmes services est gargantuesque. Les GAFAM, chacun dans leur domaine, sont la consécration du caractère monopoliste que prend le capitalisme dans son stade final. Toutes les entreprises doivent faire appel à ces interlocuteurs si elles souhaitent vendre ou faire leur publicité via leurs infrastructures, et ainsi, les GAFAM se retrouvent nourris de capitaux issus d’une très grande quantité de secteurs industriels, auxquels ils peuvent imposer leurs conditions.

Mais un autre aspect du capitalisme moderne est insuffisamment analysé par M Varoufakis (quoiqu’un peu, mais pas jusqu’au bout) et est un des moteurs majeurs de la rentabilité de ces entreprises : les liens avec la machine d’Etat de la classe bourgeoise.

Dans le régime capitaliste, la machine d’Etat est la structure produite par la classe dominante pour assurer sa domination. Dans le capitalisme au stade impérialiste, l’importance de l’Etat pour assurer la domination des monopoles est centrale, il est le pilier sur lequel les monopoles vont pouvoir asseoir leurs conquêtes et leurs stratégies d’investissements (pléonasme). La fusion quasi-totale de l’appareil d’Etat et des organismes de centralisation du capital (banque, milieux boursiers, gestionnaires d’actifs) ainsi que des secteurs stratégiques (militaire par exemple) constitue ce que nous appelons aujourd’hui le “Capitalisme Monopoliste d’Etat”, qui se démontre jour après jour dans ses activités coordonnées public/privé dans l’intérêt du second, et dont l’exemple le plus évident et le plus connu est le complexe militaro-industriel.

La situation des GAFAM comme entreprises basant leur stratégie économique sur la surveillance de masse leur donne une position privilégiée vis-à-vis de l’Etat bourgeois. Non seulement celles-ci deviennent un outil vital pour l’Etat bourgeois, ici l’Etat à la tête du capitalisme hégémoniste mondial (pardonnez-moi du peu !) qu’est l’Etat des Etats-Unis d’Amérique, de la Maison Blanche au Pentagone en passant par la CIA. Mais de plus, et en retour, cet Etat est le moteur principal de leur croissance en éliminant la concurrence et en investissant dans leur développement. Cette relation symbiotique explique le développement consubstantiel des GAFAM avec le complexe militaro-industriel états-unien et les structures gouvernementales.

Alors, les marchés financiers ne s’y trompent pas, ils savent que l’investissement dans ces entreprises sera sûr et rentable, que les perspectives de développement sont nombreuses, et c’est cela qui explique la capitalisation phénoménale de ces entreprises sur les marchés financiers.

Enfin, la dernière erreur de M Varoufakis, la moins importante d’un point de vue pratique, mais la plus grossière d’un point de vue théorique, est de prétendre que la croissance d’une rente foncière serait synonyme de résurrection du féodalisme.

Le féodalisme se basait sur la propriété foncière, cela est indéniable. Mais les avantages que les propriétaires fonciers (seigneurs) exigeaient de leurs sujets (serfs) n’étaient pas du tout d’ordre monétaire. Ils consistaient en avantages en nature, en portions de récoltes, en heure de travail non payées pour le compte du seigneur. L’émergence d’une transformation du paiement en nature du loyer foncier en rente foncière monétaire est une invention du… capitalisme ! Et c’est ainsi que, dans le Manifeste du parti communiste comme dans le livre 3 du Capital, Marx explique que, dans l’agriculture, les ouvriers agricoles (prolétaires), les fermiers exploitants (capitalistes), et les propriétaires terriens qui exigent leurs loyers sont les trois classes qui se font face dans le capitalisme, laissant aux autres classes les seconds rôles.

  1. Conclusion : liquider le capitalisme pour le régénérer

Le fond du problème dans l’ouvrage de M Varoufakis, ce n’est pas une méconnaissance de tel ou tel processus, de tel ou tel concept Marxiste, mais il est un problème beaucoup large, et pour le comprendre, faisons un saut dans le temps.

Dans les années 1910, la deuxième internationale ouvrière avait été captée, contre les thèses de Marx et d’Engels qui avaient appelé à leur refuser l’entrée tout net, par la petite bourgeoisie et par ses idées1. Ainsi est né, à travers le dirigeant éminent Karl Kautsky, la thèse de “l’hyper-impérialisme”, qui prétendait que la croissance du capitalisme au stade impérialiste allait entrainer une redistribution des territoires nationaux selon les besoins du capital et qu’ensuite, une fois la distribution faite, la paix pourrait régner du fait de l’entente entre capitalistes. Cette interprétation, profondément erronée, qui méconnaissait des pans entiers de la théorie Marxiste sur la rapacité et l’instabilité du capital, avait servi à légitimer et à défendre l’impérialisme au lieu de le combattre. La liquidation de l’impérialisme comme un phénomène exterministe, instable, jusqu’au-boutiste, avait servi à le défendre contre les coups des anti-impérialistes et des communistes conséquents. C’est contre ces thèses révisionnistes que le Marxiste orthodoxe Lénine a mis au point les siennes, dont la portée éclaire encore nos lanternes aujourd’hui.

Le grand travers de l’analyse de M Varoufakis, ce n’est pas de ne pas comprendre le mode de production féodal, bien que ce soit le cas, mais c’est de ne pas comprendre ce qu’est le mode de production capitaliste au stade impérialiste, de rejeter des pans entiers de la théorie Marxiste, pour ne garder du capitalisme que la compétition et la pseudo démocratie bourgeoise. Chaque fois que le capitalisme révèle son odieux visage sous la forme de l’exploitation et de l’extorsion la plus brutale, M Varoufakis n’y reconnait plus le capitalisme au stade impérialiste, il y voit le foncier, la féodalité, la noblesse. La dictature de la bourgeoisie n’est pas un concept opérant pour M Varoufakis, qui ne voit que de la démocratie imparfaite en régime capitaliste et un régime de rentiers oisifs dans ce qu’il pense être autre chose. Ainsi, M Varoufakis se fait le relais des thèses petit-bourgeoises, qui voient le capitalisme comme il prétend être, parlementaire, libéral, “fair-play”, et ne le reconnaissent plus lorsqu’il montre enfin son vrai visage, celui qu’il a toujours caché mais jamais quitté, celui qu’il portait déjà à sa naissance, lorsqu’il “[vint] au monde, suant le sang et la boue par tous les pores”2

J’aurais pu être plus incisif, critiquer les choses techno-déterministes parfaitement ubuesques sur le plan de l’analyse économique qu’on peut lire dans ce livre, comme le fait que les accords de Bretton Woods auraient eu pour objectif notamment de “développer une technostructure avec des caractéristiques japonaise” (???), mais je pense que le cœur de la critique suffit à une opinion complète. Pour une analyse bien plus poussée du débat général sur la question du techno-féodalisme, je renvoie à l’excellent et très prudent article d’Evgeny Morozov “critique de la raison techno-féodale”3. Pour ma part, je ne perds pas davantage de temps à cette question, car la nouvelle guerre mondiale qui menace ne sera pas chassée en débattant éternellement sur tel ou tel concept bourgeois, mais bien par l’action collective que nous devons impulser dans la rue au sein du prolétariat. Sans cesse, exigeons plus de clarté, de discipline, d’investissement pour mener enfin la lutte de classe qui renversera une bourgeoisie bien vivante mais vacillante avant qu’elle ne nous emporte tous à l’effondrement.

Travailleurs de tous les pays, Peuples opprimés de la Terre, unissez-vous !

Antoine

  1. Les classes sociales en France”, Maurice Bouvier-Ajam et Gilbert Mury, 1963 :

“A l’affirmation marxiste selon laquelle le prolétariat est révolutionnaire, les corrupteurs du socialisme opposent volontiers un appel aux bons sentiments, à la générosité ou à la raison qui serait dévolue en partage a tout être humain. Un certain Georges Izard donnait pour titre à un livre paru voilà quelques années : « L’homme est révolutionnaire ».

Et, par la, il reprenait une position très ancienne. Déjà Marx et Engels dénonçaient « ces messieurs » qui veulent, remplacer « un parti exclusivement ouvrier par un parti universel ouvert à tous les hommes remplis d’un véritable amour pour l’humanité. » 

Ainsi le rôle dirigeant du prolétariat se trouvait-il contesté puisque des bourgeois instruits pouvaient, tout aussi bien que la classe ouvrière, aider à instaurer un monde nouveau. Et Marx et Engels précisaient : « Quand on écarte la lutte de classe comme un fait pénible et vulgaire, il ne reste plus au socialisme que de se fonder sur le véritable amour de l’humanité et les phrases creuses sur la justice. »

  1. Le capital – Livre 1”, Karl Marx
  2. https://journals.openedition.org/variations/2358

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