Après l’élection de Nicolas Sarkozy

par | Mai 8, 2007 | JRCF | 0 commentaires

« Jamais un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d’esclaves… » (Appel du 10 juillet 1940
M. Thorez et J. Duclos).

Chef de file de tous ceux qui rêvent de revanche sur mai 68, sur le 29 mai 2005, sur 1945 et 1936, et même à certains égards sur 1789, Sarkozy accède à l’Elysée. Tout devient possible en matière de réaction et de répression. Le PRCF s’honore d’avoir appelé à faire barrage à cet émule de Le Pen et de Bush, qui prépare avec le MEDEF sa rupture fascisante avec tout ce que notre pays a de meilleur. Des temps difficiles s’annoncent ; il faudra faire preuve de sang-froid et d’abnégation, à l’instar des Jacobins sous la Restauration, des amis des Communards sous Versailles et… des Résistants sous Vichy (Vichy, dont Sarkozy partage le bagage idéologique !).

Ce « triomphe de la démocratie » chanté par les médias est en fait le résultat d’un piège politique savamment préparé que le PRCF a analysé dans de précédentes déclarations. Sinon, comment expliquer qu’un peuple qui vient de rejeter l’euro-constitution et dont la jeunesse s’est insurgée contre le CPE, se donne à un individu qui veut généraliser la précarité, « liquider l’héritage de mai 68 » et imposer la constitution supranationale sans nouveau référendum ? Certes, ceux des travailleurs qui ont voté Sarkozy sont loin de partager majoritairement son idéologie fascisante ; mais il semble aussi qu’une partie du peuple français, qui globalement résiste depuis vingt ans à la « contre-révolution conservatrice » de Thatcher-Reagan, mais à qui la fausse gauche a obstinément refusé toute rupture progressiste avec l’Europe du capital, flirte avec l’idée dangereuse que « puisqu’il n’y a pas d’alternative au libéralisme, autant y aller franchement avec Sarko… »

Pour autant soyons sans rancœur envers les travailleurs qui, trompés par le populisme du Berlusconi français, ont voté pour leur pire ennemi, un homme dangereux pour la France et pour les autres pays. Administrés depuis 30 ans à dose massive, le racisme et l’anticommunisme poussent à la « droitisation » de la société : cela se traduit par le réformisme fade de la « gauche anti-libérale », par le compagnonnage du PS et de la droite « centriste », par la fascisation galopante de l’UMP : comment combattre efficacement Sarkozy quand, comme Royal, on sacralise « l’entreprise », l’Europe, « l’ordre juste » et les thèmes sécuritaires ? Accablante est aussi la responsabilité de ces dirigeants du PCF qui depuis des décennies ont banni de leur langage la belle expression de classe ouvrière, qui amusent le tapis avec l’« Europe sociale » et qui ont abandonné l’idée d’indépendance nationale à la réaction. Combien aura-t-il fallu de trahisons pour que des millions d’électeurs de gauche, votent pour le favori de Bush et du MEDEF ?

Pour résister et préparer la contre-attaque, les travailleurs ne devront pas compter sur les états-majors syndicaux « euro-constructifs » : c’est à la base, en opposant un front uni aux répressions, que nous devrons reconstruire. Car le Front hétéroclite des richards de Neuilly et de certains Smigards abusés par « Sarkopen », se fissurera rapidement. Si une avant-garde éclaire leur combat, ces travailleurs verront que le « plein emploi » sarkozyste signifie travail forcé et déqualifié pour les chômeurs, Heures Supplémentaires imposées, bas salaires à l’anglaise, dictature patronale, chute du pouvoir d’achat réel (si les « charges » ne rentrent plus, chacun paiera de sa poche sa retraite, ses soins médicaux… et sera à la rue en cas de chômage !), mise à l’index des agents du secteur public. Le dépeçage de l’Education nationale et de l’Hôpital, les délocalisations que Sarkozy ne peut interrompre sans briser le traité de Maastricht (« l’UE est une économie de marché ouverte sur le monde »), les cadeaux fiscaux aux plus riches, aggraveront les conditions de vie de la majorité. En évitant les provocations, auxquelles l’UMP a intérêt pour gagner les législatives, ne laissons rien passer sans dénonciation publique un pour tous, tous pour un, défendons tout syndicaliste réprimé, montrons que l’anticommunisme vise toute la classe laborieuse.., et l’affrontement de classes cherché par Sarkozy finira bien par se retourner contre lui !

Mais la résistance sociale ne suffit pas : les vrais progressistes sont politiquement au pied du mur après la déroute de la « gauche anti-libérale ». Celle-ci, par ses divisions et son refus d’assumer le contenu social ET patriotique du 29 mai 2005 (quel cadeau à « Sarkopen » qu’Arlette et Olivier tonnant contre le drapeau tricolore !), a préparé le « vote utile » en faveur de Royal et concouru au glissement droitier de tout l’éventail politique français !

Dans ce champ de ruines que sont la gauche et l’extrême gauche officielles, la question n’est plus de savoir s’il y aura « recomposition » politique, mais quel en sera le contenu de classe. Au PS, l’arrimage à Bayrou est en cours pendant qu’Emmanuelli veut récupérer l’aile gauche du PS, certains alter-mondialistes et les refondateurs du PC pour créer un Parti progressiste… favorable à l’Europe fédérale. Côté syndical, Thibault et Aschieri (FSU) voudraient accompagner la « rupture » sans perdre la face ; pour cela ils veulent arrimer le syndicalisme français à la CSI et à la CES, deux confédérations jaunes dont le VRP local s’appelle… Chérèque !

Enfin, du côté du PC mutant, c’est la « lutte finale » entre « buffistes », « huistes », refondateurs, alors que l’aile dite « orthodoxe » du parti rechigne à suivre son leader A. Gerin, l’homme qui tutoie « Nicolas » et qui fait préfacer son livre par le sarkozyste E. Raoult !

Dans ces conditions, le PRCF prend ses responsabilités malgré sa taille encore modeste : sur le terrain syndical, participons en nombre au Forum syndicaliste du 26 mai à Paris. Si les syndicalistes de lutte restent le nez dans le guidon sans affronter ensemble les « accompagnateurs » syndicaux, Sarko coulera de beaux jours ! Les militants doivent se lier à l’échelle nationale pour résister aux dérives de leurs états-majors respectifs, pour défendre dès cet été le droit de grève et pour construire le tous ensemble alors que monte de partout l’aspiration à de meilleurs salaires !

Sur le terrain politique, il est urgent de jeter les bases d’un Front républicain antifasciste, patriotique et populaire pour le progrès (FRAPP) pour combattre la sarko-fascisation et rompre avec l’UE du capital. Communistes, socialistes fidèles à Jaurès, gaullistes de gauche en rupture avec l’UMP, électeurs de Schivardi en lutte contre l’UE, nous avons dénoncé ensemble le Traité de Rome en mars dernier : pourquoi ne pas construire ensemble un Appel du 29 mai 2007, avec formation de comités unitaires de base ?Tout cela nécessite de presser le pas pour reconstruire, non un « parti ouvrier » aux contours flous, mais une avant-garde communiste unissant le drapeau rouge au drapeau tricolore pour prolonger au présent l’héritage de 36 et de la Résistance. C’est pourquoi le PRCF relaie le magnifique appel à l’unité d’action communiste lancé par Geo Hage ; « Groupons-nous dès demain » dans une Confédération d’Action Communiste ! Aidons les membres communistes du PCF à intervenir au prochain (et ultime ?) congrès de ce parti, à s’émanciper de la tutelle de l’appareil et à agir dans l’unité avec les communistes organisés hors du PCF ; car c’est à partir de l’action commune antifasciste et anti-Maastricht que renaîtra un Parti indépendant de tous les réformistes.


Notre appel s’adresse aussi au Mouvement communiste international : à l’heure de l’euro-maccarthysme et de la fascisation, la dispersion internationale est suicidaire. Il faut regrouper les organisations vraiment communistes avant que les liquidateurs aient TOUT détruit ! Au moment où Cuba, le Venezuela et la Bolivie, rejoints par l’Equateur, explorent les voies du socialisme futur, les communistes français appellent leurs camarades étrangers fidèles au marxisme-léninisme à se retrouver sans exclusive.
Dans ce contexte difficile, il faut un PRCF mieux organisé et plus discipliné ; soutenons le dynamique mouvement des Jeunes pour la Renaissance Communiste (JRCF) ; diffusons IC, l’unique mensuel franchement communiste du pays. Le travail d’organisation devient vital. Enfin, il faut que tous s’impliquent dans le soutien politique et financier aux candidats PRCF qui iront aux législatives dans des conditions difficiles, en Région parisienne, en Corrèze et dans le Nord-Pas-de-Calais.

Sarkozy vitupère mai 68 : mais les héritiers de la plus grande grève ouvrière de l’histoire se reprendront tôt ou tard : un Mai 68 allant jusqu’au bout pourrait bien, plus tôt que prévu, balayer les Fillon, Devedjian, « de » Robien, « de » Villepin, « de » Villiers, « de » Nagy et autres « héritiers » de Versailles, Neuilly et Vichy !

Le 8 mai, anniversaire de la victoire des peuples sur la première Europe fasciste, allons au contact des électeurs français pour appeler à la résistance et à la reconquête républicaine !

POUR COMBATTRE la SARKO-FASCISATION et l’EUROPE du CAPITAL, ADHEREZ au PRCF ou au mouvement des JEUNES POUR LA RENAISSANCE COMMUNISTE (JRCF)

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