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Tout d’abord, nous voudrions remercier les Jeunes pour la Renaissance communiste en France pour cette interview.
Et nous remercions le mouvement de jeunesse du PCPE pour leurs questions et espérons que les réponses apportées éclaireront les camarades et lecteurs espagnols.
– Au cours des dernières années, il y a eu de grandes manifestations et des grèves générales en France contre des mesures anti-ouvrières que fait notamment le gouvernement Macron, quelle est la situation des jeunes travailleurs en France ? Comment la réforme du travail chez Macron affecte-t-elle les jeunes travailleurs français ?
La situation sociale, pour une majorité de jeune français, est critique. Une grande partie des étudiants sont également salariés dans la restauration, les supermarchés et les services en général. Travailler leur est nécessaire pour pouvoir se loger et se nourrir, et cela empiète sur leurs études. La découverte du monde du travail, en plus du besoin d’argent, fait de ces jeunes étudiants-travailleurs motivés de bons salariés prêts à exécuter n’importe-quelle tâche à n’importe-quelle heure, peu intéressés par le syndicalisme et donc en position de faiblesse vis-à-vis du patronat. Les jeunes apprentis sont la plupart du temps payés une misère pour apprendre leur métier, métier qu’ils exercent déjà pleinement au même titre que leurs aînés salariés. Ces jeunes apprentis ne bénéficiant pas du statut de salarié, ils ne sont pas bien protégés et les obligations du patronat envers eux sont bien moindres.
La nouvelle contre-réforme du travail, que souhaite voir passer le président Macron, n’est que synonyme, pour les jeunes et les moins jeunes, de régression sociale et de désarmement de la classe ouvrière. Cette contre-réforme va, entre autres, faciliter les licenciements et la création de contrat précaire. Autant dire que la pauvreté des jeunes, notamment les fils et filles de familles ouvrières déjà largement touchées par le chômage, va exploser.
-Quelle est la situation de la jeunesse ouvrière dans les organisations syndicales et leur niveau de lutte ?
La jeunesse étudiante française reste encore assez fortement mobilisée, syndiquée et consciente que la lutte est nécessaire, mais il est clair que la disparition du véritable PCF du champ politique a fait perdre une boussole idéologique plus que nécessaire aujourd’hui à cette jeunesse, la laissant aux mains d’idéologies euro-communistes, euro-trotskystes ou « libertaires ».
Peu de jeunes ouvriers sont syndiqués, malheureusement, pour les mêmes raisons d’effondrement idéologique du syndicalisme, en parallèle du PCF. Néanmoins, la colère est présente, et les jeunes de la classe ouvrière française sont conscients que le gouvernement Macron ne les sert pas eux et ne les servira jamais. Il y a là surtout, pour nous et les véritables communistes français, un travail d’organisation et de canalisation de la colère, vers le même ennemi, de la jeunesse ouvrière et étudiante.
– Quelles sont les principales luttes que vous menez à la JRCF ?
Nous sommes le plus possible sur les terrains qui touchent la jeunesse étudiante et salariée. Nous sommes sur le front en ce moment, avec nos moyens, avec les étudiants et les professeurs en lutte contre une nouvelle réforme du baccalauréat et de l’accession à l’Université. Cette autre contre-réforme va démanteler l’unité du pays en terme de diplôme. Nous allons vers un système où un diplôme acquis à Paris, par exemple, n’aura pas la même valeur aux yeux des patrons que s’il est acquis dans une autre région de France.
Et nous sommes bien entendu toujours à l’offensive pour faire avancer la nécessaire sortie de notre pays de l’UE, de l’euro et de l’OTAN pour l’amener vers la voie socialiste.
– Vous avez récemment fait un meeting à Paris sur la révolution d’octobre, comment l’appréciez-vous ?
Ce fût pour nous un succès ! Alors que le même jour Pierre Laurent, secrétaire national du PCF-PGE, rassemblait péniblement une centaine de personnes pour définitivement « tourner la page » de la leçon d’octobre 17, le PRCF et les JRCF réunirent presque 400 personnes, militants et personnalités pour une véritable célébration de ce centenaire révolutionnaire. Étaient également présentes une vingtaine de délégations du mouvement communiste international, comme le PC Portugais, le Fronte Popolare italien et bien entendu le PCPE.
Si cette manifestation n’a évidemment pas rassemblé autant que les célébrations passées du temps où la jeunesse révolutionnaire et la classe ouvrière avaient un parti à eux, la teneur révolutionnaire n’en était néanmoins pas moindre
- Vous avez ouvert une campagne contre l’Union européenne, quelle est votre opinion sur l’UE et le rôle que la France joue ?
L’UE est une organisation supranationale capitaliste, construite et dirigée par eux et pour eux pour servir leurs monopoles toujours plus gros. Cette pure dictature du Capital se fait bien sûr au détriment des peuples et des travailleurs des nations européennes en les écrasant pour assurer toujours plus leur pouvoir et augmenter leurs profits. Les gouvernements français, inféodés depuis longtemps à l’UE, ont tout fait pour désindustrialiser notre pays, créant un taux de chômage affolant. Ce chômage élevé permet au patronat de faire du chantage à l’emploi, et au gouvernement de prétexter la casse des conquêtes sociales du XXe siècle.
La France des travailleurs, elle, aura à jouer un des plus grands rôles de son histoire, celui de faire sortir notre pays de l’UE et de l’euro, sans quoi nous nous condamnerons à des heures sombres, enchaînés à cette prison des peuples.
Comme vous l’avez indiqué, nous lançons en ce moment même un appel aux mouvements de jeunesses communistes des pays d’Europe qui appellent aujourd’hui à la sortie des institutions capitalistes que sont l’UE et l’Euro. Nous recevons en ce moment les signatures et chaque organisation signataire pourra en faire usage. Nous pensons que ce genre d’initiative doit se multiplier afin de reconstruire le mouvement de la jeunesse communiste internationale qui s’opposera d’un seul bloc à l’impérialisme et au capitalisme.
Il y a encore énormément de travail et nous sommes heureux de constater que la convergence se fait de plus en plus entre anti-européistes de différents pays. La jeunesse communiste a un rôle important à jouer, et je ne serai pas surpris que l’impulsion vienne, encore une fois, d’elle !
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