Emmanuel Macron et son gouvernement ne cessent de dire tout et son contraire, du « rassurez-vous » à « nous sommes en guerre », de la culpabilisation du peuple français à la justification de la poursuite du travail même non indispensable à la nation, avant de finir par la prime de 1000 euros (un capital décès ?) destinée aux travailleurs qui continueraient à travailler hors de leur domicile pendant l’épidémie[1].
Les livreurs de Uber et autres plateformes, souvent des jeunes, ne sont pas en arrêt et doivent continuer à livrer en respectant un dépôt de sac à 1 mètre de distance. Pas de gel hydroalcoolique, pas de masque ni de gants. Le statut de faux auto-entrepreneur leur interdit l’accès aux droits sociaux minimaux comme le chômage partiel, les primes et le droit de retrait[2]. La logique est : « roule ou crève ! », soit de la précarité, soit du virus.
Ils peuvent rouler car les restaurants continuent à fonctionner malgré leur fermeture au public. C’est notamment le cas de McDonald[3]. Pourtant les consignes de sécurité n’y sont pas respectées : cuisine et comptoir trop étroits pour pouvoir respecter la distance de sécurité, usage des transports en commun raréfiés et rythme de travail ne permettant pas forcément le lavage cadencé des ustensiles. Bien sûr, les directions de certains restaurants oublieront de parler du droit au chômage partiel, cherchant plutôt à inciter les jeunes travailleurs précaires à venir travailler.
Évoquons aussi les courageux travailleurs en caisse des supermarchés, qui agissent souvent sans disposer de protection sanitaire, et dont les contrats sont pour la plupart précaires et mal payés.
Encore une fois, ce sont les plus précaires qui sont au front au risque de leur santé, sans que cela n’émeuve ce gouvernement au service de l’Union européenne et du MEDEF, quant à eux bien planqués. Nous appelons au respect le plus strict des mesures d’hygiène et de confinement contre l’épidémie. Les salaires des travailleurs des entreprises non-essentielles doivent être pris en charge par le patronat et par le gouvernement afin qu’ils puissent rester confinés. Le gouvernement doit abolir le statut d’auto-entrepreneur qui limite les droits des chauffeurs de VTC au profit des sociétés (faussement rentables[4]) de plateforme. Les règles de protection pour les caissiers doivent être respectées et une prime de risque octroyée.
[1] « Bruno Le Maire propose une prime de 1000 euros pour ceux qui continuent de travailler malgré le coronavirus », Le Parisien, 20/03/2020.
[2] « Livreurs et coursiers, « obligés de pédaler pour payer les loyers et factures », Révolution permanente, 18/03/2020.
[3] « Témoignage Covid-19. Chez McDo, on nous demande de travailler « comme s’il ne s’était rien passé », Révolution permanente, 15/03/2020.
[4] « Capitalisme de plateforme (2/2) : les différents types de plateformes », JRCF, 01/11/2019.
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