Le 6 juillet, le nouveau Premier ministre, Castex, annonçait la composition de son nouveau gouvernement, qui, par ailleurs, n’a rien de nouveau, ni de progressiste. La nomination d’Eric Dupond-Moretti, avocat de Patrick Balkany, comme garde des Sceaux a notamment fait beaucoup de bruit. Cependant, ce n’est pas le seul représentant de l’Ancien Monde à être une célébrité bourgeoise dans ce funeste casting. En effet, Roselyne Bachelot a également intégré le gouvernement en tant que Ministre de la Culture. La nouvelle ministre, ancienne ministre sous Chirac puis Sarkozy, d’abord à l’écologie puis à la santé, avait pourtant déclaré à plusieurs reprises ne JAMAIS envisager un retour en politique. Elle n’a malheureusement pas tenu parole et la voilà aujourd’hui de retour, cette fois-ci rue de Valois.
La crise sanitaire de la Covid-19 a mis à mal de nombreux secteurs, et particulièrement la culture, avec une impossibilité d’assurer la tenue de concerts, de spectacles vivants, ou l’ouverture des musées et des salles de cinéma. Alors que l’ex-ministre Riester était absolument inconsistant, si ce n’est omni-absent, Roselyne Bachelot est l’archétype de la personnalité bourgeoise. Tantôt candidate aux Reines du shopping ou à Fort Boyard, tantôt animatrice de son émission « 100% Bachelot » sur RMC (BFM), ou encore écrivaine de « Bien dans mon âge : tout commence à soixante ans, », elle méritait particulièrement sa place de chroniqueuse dans l’émission « Les grosses têtes » sur RTL. Madame Bachelot se plaît également à jouer les féministes pour le Tout-Paris, comme lors de son interprétation le 7 mars (veille de la Journée internationale des droits des femmes) des « Monologues du Vagin » aux côtés de Marlène Schiappa et Myriam El Khomri. Les trois bourgeoises avaient sûrement oublié leurs participations actives à plusieurs gouvernements maastrichtiens qui depuis 92 accablent les femmes travailleuses, notamment avec la contre-réforme du travail, aussi connue du nom de loi El Khomri, ou encore avec la contre-réforme des retraites à points singulièrement défavorable aux femmes.
Le comble de l’hypocrisie ne s’arrête pas là : Roselyne Bachelot est également en partie responsable des difficultés de l’hôpital public à traverser la crise sanitaire. En effet, en 2009, alors ministre de la santé, elle avait signé de son nom la contre réforme européenne de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires. Cette loi a eu pour but de casser l’hôpital public pour l’aligner sur le contre-modèle anglo-saxon, en assimilant les établissements de soins à des entreprises privées, sacrifiant le service public sur l’autel de la rentabilité et flexibilisant à outrance le service des personnels hospitaliers. Il aurait été par ailleurs nécessaire de rappeler à notre féministe des grands plateaux que les professions de la santé sont majoritairement occupées par des femmes (environ 75%).
Pour l’heure, les syndicats de Radio France ont déjà interpellé la Ministre à propos de la trajectoire budgétaire de l’audiovisuel public. En effet, un plan d’économie de 60 millions d’euros dont découle la perte de 250 emplois est sur la table depuis 2019 et avait donné lieu à la plus longue grève de l’histoire de l’audiovisuel public. Alors que la radio a su rappeler son rôle essentiel durant la crise sanitaire (les JRCF ont elles-mêmes animé une émission féministe à distance durant le confinement), et qu’il est plus que jamais nécessaire de disposer d’un service public fort et d’une culture nationale et populaire, le plan budgétaire doit être revu sérieusement à la baisse et la suppression de poste est absolument injustifiable. Il nous apparaît déjà peu probable que la chroniqueuse de RMC, au service de l’austérité européenne, puisse être à l’écoute de nos services publics. Dès lors, luttons contre les liquidateurs du programme du CNR, qu’il soit au gouvernement ou au Parlement européen, contre Macron, le MEDEF et l’UE.
Baba-JRCF.
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