Depuis plusieurs semaines un grand mouvement de protestation et de révolte s’est déclenché en Guadeloupe où la jeunesse joue clairement un rôle fondamental. Bien que les médias officiels ne s’arrêtent, comme il est coutume, que sur les violences et dérapages de certains groupes de manifestants, la situation réelle est bien plus complexe. Encore faut-il se demander d’où vient le ras le bol général de la jeunesse guadeloupéenne (et en général dans les territoires outre-mer).
Le premier ferment qui explique la révolte, c’est l’augmentation des inégalités sociales liée à la crise sanitaire et plus précisément avec les politiques de privatisations successives et coupures budgétaires du gouvernement actuel comme antérieurs, sous la houlette de l’UE, sans oublier l’écrasement patronal des droits des salariés. Le fameux « plan blanc » déclenché pour les hôpitaux montre bien l’énorme problème de la santé publique dans les outremers. En particulier en Guadeloupe et en Martinique, une grande partie de la jeunesse se voit obligée de faire partie d’une économie invisible, informelle, sans droits. Ces territoires n’ont pas été sous le robinet des aides sociales et des fonds européens pour faire face au Covid contrairement en métropole alors que l’Etat à l’obligation de redistribuer dans tous les territoires.
Le deuxième ferment, c’est que le mouvement anti-pass sanitaire, déclenché depuis juillet de cette année, va rentrer en résonance avec un autre mouvement lié au scandale du chlordécone. Certains illuminés colportent que la vaccination ferrait peser un risque d’empoisonnement au même titre que le chlordécone. Soit dit en passant ce discours dangereux pousse à des comportements innaceptables allant jusqu’à l’agression de médecins et d’infirmiers. Mais il est facile de comprendre les guadeloupéens après ces scandales sanitaires, auxquels s’ajoute la politique autoritaire du macronisme sur la question vaccinale, absurdement obstiné à imposé les vaccins de Pfizer et Moderna pour remplir les poches de ces deux monopoles de Bigpharma tout en refusant la distribution de tous les autres vaccins reconnus par l’OMS, refus sans aucune base scientifique et en défendant les brevets privés sur les formules vaccinales. L’imposition du pass sanitaire menace les libertés fondamentales comme le PRCF et les JRCF l’ont déjà dénoncé et rejeté depuis juillet dernier sans pour autant s’opposer aucunement à la nécessité de la vaccination sur la base d’une politique éclairée et transparente qui mette en valeur les formules conçues notamment en France (Sanofi, Valvena) avec la technologie traditionnelle du virus désactivé.
Dans ces conditions il est facile de comprendre l’exaspération de la jeunesse de Guadeloupe dont la colère est tout à fait légitime. Reste à définir clairement les revendications ainsi que les objectifs pour sortir à terme de cette situation, sans se laisser entraîner dans le jeu de la violence contre-productive et de l’obscurantisme anti-scientifique que des décennies de destruction de l’éducation nationale sur l’île auront entretenu. Du point de vue des intérêts de notre classe, dont nous faisons partie comme jeunesse populaire et prolétaire, la JRCF à définie 26 propositions sociales et politiques qui peuvent être des pivots revendicatifs à partir desquels construire le rapport de force sans perdre l’horizon d’une nécessaire sortie de l’UE, de l’euro, de l’OTAN et du capitalisme qui par le biais du changement climatique menace directement l’existence même de territoires comme la Guadeloupe. Seule une République unie et indivisible, sociale et populaire, souveraine et démocratique peut être un socle commun pour éliminer pleinement toutes les inégalités des territoires en outremer, dégagé de l’impérialisme «français» sans tomber entre les mains de l’impérialisme nord-américain en embuscade, et pour construire un vivre ensemble et de véritables nouveaux « Jours Heureux ».
Les JRCF expriment clairement toute leur solidarité avec la jeunesse de Guadeloupe ainsi qu’avec le monde du travail en lutte pour de meilleures conditions de vie et le respect des libertés fondamentales.
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