Communiqué :
Des piquets de grèves aux blocages filtrants, des portes d’entreprises au portes d’universités, des CROUS aux foyers de jeunes travailleurs, des grandes métropoles aux bourgs de nos campagnes… D’ici et de là-bas la jeunesse française a parfaitement saisie non seulement l’importance de refuser la contre-réforme des retraites de Macron/Borne soutenue par le MEDEF, le CAC40 et l’Union européenne, mais aussi celle de stopper une bonne fois pour toute l’écrasement sans vergogne de nos libertés démocratiques, notamment celle de dire NON et de contester, comme plus de 70 % des français, la légitimité d’Emmanuel Macron à gouverner notre pays !
De nombreuses organisations politiques et syndicales de la jeunesse de France s’inscrivent dans les luttes en cours. Mais la JRCF souhaite prévenir par ce communiqué de trois écueils qui peuvent accélérer le pourrissement du mouvement populaire et national actuel.
Tout d’abord nous ne saurions que trop alerter sur cet « anarchisme » anti-syndical et anti-communiste, à mille lieues des pratiques du mouvement ouvrier et qui détruit pour détruire, qui provoque pour provoquer et qui, pas une seule seconde et tout au contraire, ne cherche à créer dans le pays un mouvement majoritaire du monde du travail et du peuple de France contre les politiques euro-austéritaires et bureaucratiques qui, elles, saccagent les conquêtes sociales et démocratiques des travailleurs tout autant qu’elles étouffent l’ensemble des couches populaires, petits artisans et commerçants compris.
Par ailleurs nous mettons en garde contre le rabattage parlementaire et institutionnel de la colère, dont celle de la jeunesse, que mènent certaines organisations pour porter leurs projets de “référendums d’initiatives partagées”, projets extrêmement mortifères pour nos luttes. La bataille qui se joue en ce moment est allée bien au-delà de la question des retraites car c’est désormais la légitimité de Macron/Borne, du MEDEF, du CAC40 et de l’UE qui est attaquée de toutes parts.
Renvoyer ce combat à un simple référendum qui ne se tiendra pas avant au moins neuf mois revient purement et simplement à dire “rentrez chez vous braves gens, nous voterons dans neuf mois, plus la peine de manifester”… Autant dire que ceux qui mènent cette supercherie n’ont qu’une idée en tête : devenir l’opposition “responsable et respectable” de la Vème République.
Enfin il est primordial, pour assurer avec succès une VERITABLE jonction du monde du travail avec celui de la jeunesse étudiante – et non pour réitérer ce sempiternel appel creux qui idéalise mai 68 et espère TOUT du mouvement étudiant pour, finalement, dérouler un tapis rouge au « parti de l’ordre » –, que cette dernière s’inscrive dans le calendrier de lutte des secteurs rouges du syndicalisme de classe (à commence par ceux de la CGT) et qu’elle prenne sa place un pas, mais seulement un pas, derrière la classe ouvrière en lutte.
Car celle-ci est la seule à même d’organiser et de tirer la bataille jusque là où elle devra l’être, compte-tenu qu’elle est toujours celle qui a entre ses mains les moyens de production du pays et qu’elle est toujours la plus confrontée et donc expérimentée dans l’organisation du travail.
En somme, sans étouffer sa créativité et sa motivation et afin de redonner du souffle au mouvement de contestation, nous appelons la jeunesse étudiante et militante de France et, notamment, ses organisations syndicales et associatives à tourner un peu plus le regard vers les secteurs en grève de la classe ouvrière et à leurs apporter le soutien nécessaire sans chercher à les dépasser, à les contourner ou à agir malgré eux.
Place à la classe ouvrière de France ! En avant le syndicalisme de classe ! Et en avant vers la reconstruction d’un véritable parti communiste pour notre pays et pour notre jeunesse à même de centraliser les luttes sociales, démocratiques, nationales et culturelles du peuple !
Jeunes de France, que tu sois salarié, privé d’emploi, apprenti ou étudiant, rejoins le PRCF et la JRCF !
03 avril 2023
Bureau National de la JRCF
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