Au Bangladesh, pays où plus de la moitié de la population vit avec moins d’1 dollar par jour, la classe ouvrière du textile se révolte depuis plus de 2 semaines, avec 600 usines à l’arrêt dans tout le pays. En effet, la Fédération des ouvriers de l’industrie et de l’habillement du Bangladesh est à l’origine d’une grève massive pour obtenir l’augmentation du salaire minimum à 104 euros (alors qu’il est actuellement à 70 euros), dans un contexte d’inflation qui rend de plus en plus dure la vie de la classe ouvrière bangladaise déjà misérable. Aux manifestations ouvrières, l’État bourgeois bangladais répond par la répression. Nous venons notamment d’apprendre qu’une ouvrière en grève a été abattue lors d’une manifestation près de la capitale Dacca et aussi le déploiement de forces paramilitaires pour réprimer les manifestations.
Les travailleurs du textile sont environ 4 millions au Bangladesh. L’industrie du textile bangladaise tournée vers l’exportation représente 20 milliards de dollars. En effet, les multinationales capitalistes du secteur de la mode et des vêtements en tout genre (qu’il s’agisse d’Adidas, Zara, H&M, et même pour ce qui concerne la France Carrefour et Auchan, qui font produire au Bangladesh leurs marques de vêtements) exportent massivement leurs capitaux dans ce pays d’Asie du Sud pour obtenir de gigantesques surprofits de la surexploitation du prolétariat local (salaire de misère, 16 heures de travail par jour, cadences infernales, répression du syndicalisme avec comme triste exemple l’assassinat en 2012 du syndicaliste Aminsul Islam, non-respect des normes d’hygiène et de construction….etc). Cette grève se déclenche 10 ans après le massacre (et non l’« accident ») du Rana Plaza où plus de 1000 travailleurs de l’industrie textile sont morts après l’effondrement de leurs ateliers. Il est clair 10 ans après que cet « accident » aurait pu être évité si les propriétaires du Rana Plaza avaient respecté les règles de base de la sécurité et de la construction et s’ ils n’avaient pas ajouté 4 étages à l’immeuble de manière complètement illégale.. Les entreprises de vêtements qui exploitaient les travailleurs au Rana Plaza dans des conditions aussi dangereuses doivent être également considérées comme responsables de ce crime envers la classe ouvrière. Voilà le résultat de la « mondialisation heureuse » capitaliste-impérialiste ventée par les propagandistes bourgeois partout dans le monde et notamment en France.
Les militants franchement communistes du PRCF et de la JRCF soutiennent évidemment la classe ouvrière bangladaise en lutte pour les salaires et les conditions de travail. Nous devons évidemment dénoncer en priorité les monopoles capitalistes français qui surexploitent les travailleurs bangladais, notamment Carrefour et Auchan qui font produire en partie leurs marques de vêtement (Tex et In Extenso) au Bangladesh et qui étaient impliqués dans l’effondrement du Rana Plaza.
Collectif international des JRCF
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