La JRCF appuie et relaie ci-dessous la déclaration fondatrice de l’Union de la jeunesse de la Plateforme anti-impérialiste mondiale (UJPAM). Présente à Athènes durant sa première conférence, notre délégation a pu échanger avec de nombreux autres délégués et enrichir le travail de fondation de l’UJPAM.
La JRCF, avec nos aînés du PRCF, défend la nécessité de reconstruire le front anti-impérialiste mondial, tourné contre l’ennemi PRINCIPAL de la paix et des peuples du monde qu’est le bloc euro-atlantiste de l’UE-OTAN. Ce dernier porte la guerre et les risques de guerre « de haute intensité » (dixit l’État-major « français » et, autrement dit, une troisième guerre mondiale) contre la Fédération de Russie, contre la République Populaire de Chine, et appuie les pays fascistes comme l’Ukraine et Israël qui bombardent respectivement et depuis des années le Donbass russophone et antifasciste ainsi que le peuple résistant palestinien.
Loin de la confondre avec une nouvelle Internationale Communiste c’est bien d’une dynamique de front anti-impérialiste, ouvert à l’ensemble des forces patriotiques, antifascistes et internationalistes, que nous avons besoin de construire, pour soutenir la libération des nations du monde des griffes de l’euro-atlantisme. C’est ce à quoi œuvrera la JRCF, en France et à l’international dans les rangs de la jeunesse, avec le PRCF, et en gardant en tête le mot d’ordre complet qui fut celui de l’Internationale Communiste : « Ouvriers de tous les pays, PEUPLES OPPRIMES DU MONDE, unissez vous ! »
Union de la jeunesse de la Plateforme anti-impérialiste mondiale (PAM).
Nous vivons une période charnière, au cours de laquelle des changements historiques se produisent dans le développement ou la régression de la civilisation et de la société humaine à l’échelle mondiale. Ces dernières décennies ont été marquées par l’apparition et la propagation de crises économiques puissantes dans des sociétés capitalistes jusque-là florissantes du « premier monde », avec pour conséquences immédiates l’effondrement violent et soudain du niveau de vie de la majorité de la société et l’élargissement du fossé entre une élite parasitaire, peu nombreuse mais économiquement puissante, et le monde du travail qui a vu disparaître en très peu de temps des siècles de conquêtes ouvrières et sociales.
Le phénomène même des crises économiques a été fondé sur un mensonge moins évident mais néanmoins clair et délibéré : les « crises » n’étaient pas des crises mais une « anomalie » temporaire et fonctionnelle du système capitaliste qui serait corrigée et rétablie. La réalité a prouvé que les crises économiques ont introduit une nouvelle situation permanente, une nouvelle réalité inhumaine pour la majorité non seulement de la population existante mais, plus important encore, pour les générations encore à naître qui viendront dans le futur et qui, où et quand elles naîtront, « devront » dès leurs premiers jours des montants exorbitants par habitant et qui passeront toute leur vie à « gérer » une dette ingérable qu’elles n’ont pas causée elles-mêmes.
Dans les autres régions du monde, là où le capital prédateur mondial trace les frontières de ce qu’il appelle le « tiers monde », dans ces pays dépendants dont les peuples sont surexploités depuis des décennies voire des siècles, et dont les jeunes sont les premières victimes, les problèmes de survie et de subsistance, bien plus insolubles, auxquels ces derniers sont confrontés, tendent à prendre des proportions effrayantes.
Les phénomènes de crise dans la sphère fiscale et économique semblent boucler la boucle. L’escalade des conflits d’intérêts à l’échelle mondiale conduit à une remise en cause de la domination néocoloniale des puissances impérialistes les plus fortes. L’humanité est maintenant poussée dans la phase la plus chaude et la plus meurtrière de la sécurisation et de l’actualisation du monopole du capital, la phase de la guerre réelle, le conflit militaire et l’implication d’un nombre croissant d’États privilégiés, jusqu’à récemment sous l’hégémonie des États-Unis, contre le pôle rival émergent formé par les pays anti-impérialistes-anticolonialistes et les puissances montantes qui sont soit socialistes, soit tirent leur puissance économique et militaire de l’héritage des premières révolutions socialistes du 20e siècle (voir la « révolution socialiste »). République populaire de Chine, République populaire démocratique de Corée, République socialiste du Viêt Nam, Cuba, Laos, Russie).
Dans cette confrontation imminente et inévitable entre la monocratie occidentale décadente et le bloc en progression des forces socialistes et anti-impérialistes, les nouvelles générations, les jeunes des sociétés que l’hégémonie occidentale maintient sous son contrôle et son influence, seront brutalement et sans hésitation ni arrière-pensée, transformés en chair à canon par le régime au pouvoir. C’est ce qui se passe déjà en Ukraine avec les centaines de milliers de personnes jetables qui remplissent en un rien de temps les nouveaux cimetières disséminés dans tout le pays. D’innombrables jeunes, pour la plupart enrôlés de force, littéralement battus et kidnappés dans la rue ou chez eux, sont envoyés à la mort en même temps que leurs pairs un peu plus « privilégiés » des États « alliés » subissent (pour l’instant) la mort économique et l’enterrement de leur avenir même par la saisie massive de leurs ressources économiques et leur envoi comme « aide » au néonazisme moderne par les PDG d’organisations supranationales qui n’ont été élues par personne et n’ont bien sûr de comptes à rendre à personne. Et cette attaque généralisée dont les victimes sont les jeunes n’est pas limitée à une zone spécifique, mais nous avons de nouvelles flambées toujours plus violentes et sanglantes, toujours plus destructrices chaque jour, l’exemple le plus récent étant la situation génocidaire en Palestine occupée et l’extermination massive de milliers d’enfants et de civils par le régime d’occupation sioniste.
Dans les sociétés occidentales qui révèlent de plus en plus ouvertement leur noyau profondément réactionnaire, la jeunesse est considérée comme un « matériau dangereux » qui doit être traité avant de pouvoir être libéré dans l’environnement « progressiste » euro-atlantique. L’esprit rebelle inné, la tendance à remettre en question et à s’opposer au statu quo sont les premiers éléments visés par la « réforme » imposée dans le cadre des « principes et valeurs » dominants.
Non seulement les jeunes ne sont pas autorisés à avoir un contact expérimental et à prendre conscience des acquis sociaux et professionnels que leurs parents ont probablement anticipées, mais ils doivent être « éduqués » de telle sorte que toute référence à des droits sociaux, professionnels et personnels vitaux suscite par réflexe de l’aversion et soit perçue comme quelque chose de mort, d’obsolète, voire comme un vestige criminel d’un passé « illibéral ». Ce qui est recherché, c’est l’acceptation totale d’un appauvrissement plus rapide, de l’assujettissement, de la migration, du chômage, de l’insécurité de l’emploi, de l’angoisse existentielle, des dépendances, des substituts de consommation et des « identités » fabriquées, ainsi que la familiarité avec la mort elle-même sur les champs de bataille et/ou avec l’utilisation d’armes de destruction massive dans l’escalade de la guerre. En revanche, le capital débridé et l’élévation du marché et du profit insatiable au rang suprême, comme s’il s’agissait en quelque sorte de la religion dominante, constituent l’objectif absolu et non négociable.
Selon l' »orthodoxie » néolibérale, les jeunes hommes et femmes doivent haïr le progrès, la collectivité et les revendications sans même être capables de saisir et de définir ces concepts, ils doivent incarner des automatismes d’excommunication de toute élaboration théorique progressiste, de toute référence aux réalisations historiques du socialisme et de la science marxiste qui ont propulsé l’ensemble de l’humanité vers des sommets historiques dans un passé qui n’est pas si lointain. Aujourd’hui, l’aliénation est réduite à un charisme, à une qualification professionnelle, à un signe de bon goût, à un passeport pour la supériorité raciale, même si elle conduit finalement à l’autodissolution et à la mort individuelle et sociale. En bref, le jeune doit être jeune de corps et congénitalement mort d’esprit, un vassal-garant absolument sacrifiable de la perpétuation et de l’escalade du régime d’exploitation.
Mais les conditions changent rapidement. La domination impérialiste semble vaciller et se diriger vers sa première défaite au XXIe siècle, ce qui semblait impensable il y a encore peu de temps. L’empire pan-euro-atlantique semble dépouillé du manteau métaphysique qu’il s’était créé. La crainte de l' »invincible » commence à s’estomper. Mais ce serait une erreur de sous-estimer son immense puissance, qui diminue peut-être sur le plan matériel, mais qui reste presque intacte dans un autre domaine, beaucoup plus important et décisif. Il s’agit du champ idéologique de la domination, de la dispersion planétaire et de la consolidation de la soi-disant culture occidentale sur des générations qui sont déjà nourries de manière transcendante, du moment de leur naissance jusqu’au moment de leur mort physique, sans cesse et surtout inconsciemment par l’idéologie dominante du capital qui, en tant que « chaîne de production » parfaitement pensée et régulée, transforme les sujets humains en êtres non consentants, aliénés, consommateurs et passifs, incapables de saisir et de comprendre leur propre noyau biologique, et encore moins leur noyau social. Un être soumis aux assauts de l' »autodéfinition ou auto-identification » postmoderne dès l’enfance, contraint de « choisir une identité » dans un rayon de supermarché où la multitude de « constructions sociales » et d' »identités » disponibles à la vente domine dans une grande variété, de qualités et de versions pour toutes les préférences et tous les budgets.
La jeunesse progressiste du monde entier doit se réveiller et choisir le chemin de la vie avec une perspective, le chemin difficile mais beau de se lever dans une lutte de libération collective frontale avec dignité, contre toute oppression et manipulation, une lutte qu’elle doit mener avec toutes les forces de l’anti-impérialisme et du socialisme en tant que partie dynamique de la Plateforme anti-impérialiste mondiale. La jeunesse doit écraser la déformation qui lui est imposée de force comme « normalité » en coordonnant toutes les forces anti-impérialistes, anticolonialistes et antifascistes en un front militant dans chaque pays et à l’échelle internationale. Une condition préalable nécessaire est l’activation et l’action tous azimuts des sections progressistes et pionnières des travailleurs, des scientifiques et des intellectuels, ainsi que l’orientation de la jeunesse dans le sens de la reconnaissance et du rejet des idéologies et idéologèmes, doctrines et stéréotypes qui divisent et qui sont véhiculés par le régime, stéréotypes véhiculés par le régime de l’impérialisme ainsi que l’influence toxique de l’opportunisme et du révisionnisme de notre époque qui manipule en jouant avec les symboles historiques héroïques des luttes passées et avec un usage particulier de la phraséologie, qui, tout en paraissant révolutionnaire, conduit en pratique à un renoncement à toute lutte aujourd’hui. Il devient impératif d’exploiter les précieux héritages des premières révolutions socialistes, de les développer, de les enrichir et de les transformer en fonction de leurs effets modernes, de profiter des énormes possibilités technologiques de notre époque au profit des créateurs réels et exclusifs de la richesse mondiale, les travailleurs de tous les pays et de tous les continents.
Dans notre camp, les jeunes hommes et les jeunes femmes ne sont pas des matières premières jetables pour la prospérité du parasitisme. Pour nous, les jeunes sont les acteurs du progrès de demain, les continuateurs de l’espèce et de la civilisation de l’humanité future. Tout leur appartient et il est impératif qu’ils occupent le devant de la scène. Il devient impératif d’utiliser les précieux héritages des premières révolutions socialistes et de les faire évoluer, de les enrichir et de les transformer en fonction de leurs implications contemporaines, afin de profiter des énormes possibilités technologiques de notre époque. Des tâches particulières attendent les jeunes qui sont inspirés par les idéaux du socialisme et du communisme et qui les portent : jouer un rôle de pionnier en faisant preuve de cohérence, d’altruisme et d’abnégation dans la lutte frontale anti- impérialiste de chaque peuple à l’échelle mondiale. Dans cet esprit, il faut un appel à la lutte capable de mobiliser la jeunesse.
Drapetsona 19 novembre
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