Nous avons appris ce vendredi 16 février 2024 le décès d’Alexeï Navalny en prison. D’une manière générale, nous n’avons pas à nous réjouir de la mort d’un être humain, mais il est important de rappeler qui était vraiment Alexeï Navalny, bien loin de la propagande occidentale qui le présente comme le « principal opposant » à Vladimir Poutine.
Né le 4 juin 1976 à Boutyne, il se fait connaître en 2013 suite à une affaire d’escroquerie dans laquelle il était impliqué avec son frère Oleg, il avait en effet proposé en 2010, alors qu’il était conseiller de Nikita Bélikh (condamné en 2016 à huit ans de prison pour corruption), à la société française Yves Rocher des services de transports gratuits entre Yaroslav et Podolsk, qu’il a ensuite facturés via une société privée. Il fut donc condamné à de la prison avec sursis.
En 2010, Navalny est aussi parti aux États-Unis à Yale pour y suivre un cursus d’un an à la Yale Jackson School of Global Affairs qui prétend former la prochaine génération des « global leaders ». Après avoir obtenu son diplôme, il est rentré à Moscou puis s’est lancé dans une prétendue « lutte contre la corruption », tout en bénéficiant de cette dernière.
Étant un agent au service de l’impérialisme américain, bénéficiant de fonds de sa part pour déstabiliser la Russie, sa souveraineté et son indépendance, il a naturellement été soutenu comme « principal opposant à Vladimir Poutine » alors qu’il n’a rassemblé que 3% aux élections de Moscou (bien moins que le KPRF, première force d’opposition) et que les manifestations en son honneur n’ont rassemblé que peu de personnes, car il faut vraiment vivre en Occident et être berné par sa propagande pour croire que Navalny représente une quelconque opposition sérieuse. Nous devons rappeler aussi qu’il était ouvertement antisémite et islamophobe (il a dit à un journaliste une fois qu’il ne l’aimait pas car il [le journaliste] était juif, il a dit une autre fois [Navalny] que les musulmans étaient des insectes), de plus on voit sur les vidéos des manifestations qu’il a dirigées beaucoup de gens brandir des drapeaux russes d’entre 1856 et 1894 (noir, or, blanc, horizontalement), ou bien faire des saluts nazis et brandir des drapeaux ornés d’une Totenkopf, symbole de la 3ème division SS (qui portrait le même nom). Navalny était du point de vue économique un ultra-libéral. Il était aussi pour la légalisation du port d’armes. Son modèle était la société étasunienne. Il était en prison précisément à cause de son engagement extrémiste et du fait qu’il n’avait pas respecté son contrôle judiciaire).
Ce n’est pas la première fois que l’impérialisme US, dans l’organisation de ces pseudo-révolutions de couleur en Europe de l’Est, utilise des fascistes tout en les présentant comme des démocrates humanistes. Sans même parler de l’Ukraine, on peut parler du Belarus, avec Sviatlana Tsikhanowskaïa, qui est proche du gouvernement polonais, ou bien encore de Mikheïl Saakachvili en Géorgie. Alexeï Navalny n’était donc pas le principal opposant à Poutine, loin de là, il était un militant d’extrême-droite pro-occidental, qui a été soutenu par les impérialistes pour déstabiliser la Russie.
Contrairement à Navalny, le KPRF et le Front de Gauche constituent en Russie la principale opposition. Le candidat du KPRF (qui sera notre camarade Nikolaï Kharitonov le mois prochain) sera sans grande surprise le deuxième derrière Poutine, comme ce fut le cas à chaque présidentielle depuis 1996 (dans laquelle notre camarade Guennadi Ziouganov a été le vainqueur, mais dont les résultats ont été truqués par la CIA pour que Yeltsine soit déclaré vainqueur).
Aujourd’hui la jeunesse de Russie ne veut pas de Navalny ou des autres sbires de l’Occident Collectif pour défendre son avenir, qui fut particulièrement assombri à la suite de la destruction de l’URSS par les prédécesseurs idéologiques de Navalny, elle a besoin du grand parti communiste de classe et de masse qu’est le KPRF.
Alors que la presse aux ordre euro-atlantique récite sa messe à longueur de journée sur Navalny, absolument rien n’est dit des opposants de gauche et notamment les communistes qui souffrent de la répression constante du régime russe.
Cela fait maintenant plus de deux semaines que Sergueï Udaltsov a été arrêté par les forces de l’ordre russes. Leader du Front de Gauche (Levii Front), organisation alliée au Parti Communiste de la Fédération de Russie (PCFR/KPRF), Udaltsov est un opposant de longue date au régime russe.
Le 11 janvier son appartement a été perquisitionné et le militant russe a été interrogé dans la foulée par la commission d’enquête de la Fédération de Russie. Il a été dès le lendemain matin traduit devant le tribunal de Moscou afin de répondre d’une prétendue « apologie du terrorisme ». Cela s’expliquerait par des liens avec les membres d’un cercle marxiste de la ville d’Oufa (Oural), arrêtés en 2022 pour avoir prétendument créé un « groupe terroriste ». Cette raison officielle n’a été donnée par le comité d’enquête que depuis peu. Quant au groupe supposé terroriste, aucune preuve jusqu’à présent n’a pu démontrer une quelconque activité illégale. Ajoutons que ce groupe n’a pas encore été jugé.
Face à ce manque de preuves pour des accusations aussi graves, il est évident qu’il ne s’agit là que d’une décision politique. Le pouvoir russe n’a visiblement toujours pas digéré sa participation aux contestations massives au régime en 2012. Le pouvoir russe n’apprécie pas que ce miliant continue d’appeler à un nécessaire retour du socialisme en Russie et ce après avoir été déjà incarcéré plus de 11 fois et fait plusieurs séjours en prison pour ses positions. À l’approche des élections russes qui auront lieu en mars, il s’agit de faire monter la pression sur les communistes, en leur montrant les conséquences que peut avoir une opposition jugée trop frontale.
Mais c’est ici ignorer toute la détermination des communistes russes qui fait leur identité et leur singularité dans le paysage russe sclérosé et verrouillé. Plusieurs piquets de grève et rassemblements ont déjà eu lieu dans de nombreuses villes du pays pour exiger la libération d’Udaltsov. « Le marxisme-léninisme n’est pas du terrorisme », « libération pour Udaltsov » peut-on lire sur des pancartes dans les villes de Moscou, Saint-Pétersbourg, Tioumen, Ekaterinbourg, Rostov-sur-le-Don, Penza, Kostroma, Yoshkar-Ola, Kovrov, Kaliningrad et d’autres villes. Ces actions sont organisées conjointement par les Jeunes Communistes, le PCFR et le Front de Gauche.
Solidarité avec les communistes russes face à la répression !
Liberté inconditionnelle pour Segueï Udaltsov !
Sources :
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