Après l’effondrement-rachat de Casino par Auchan et les 16 milliards d’euros de chiffre d’affaires attendus, et sachant que les inutiles actionnaires se versent déjà 1 milliards d’euros de dividendes, c’était une excellente occasion pour la direction d’Auchan de démontrer l’effectivité de la théorie du ruissellement et la capacité du capitalisme à améliorer la vie des gens. Mais les salariés syndiqués sont venus remettre les pendules à l’heure.
Alors que tout le monde subit le coût de l’inflation qui a atteint 4,9% l’année dernière, que les loyers montent aussi vite que le prix des pâtes, soi-disant à cause des sanctions économiques de l’OTAN contre la Russie, mais surtout du fait de la spéculation internationale et des politiques pro-capital catastrophiques des banques centrales, les augmentations de salaire promises à Auchan sont de… 1,3%. Tout cela sur toile de fond de réduction de toutes les primes et avantages.
A la grande surprise de la direction, les SMICards de la caisse et de la mise en rayon qui réduisent leur consommation de viande pour finir les fins de mois quand ils y parviennent n’ont pas apprécié la nouvelle. Les mêmes qui s’étaient plaints avec clairvoyance des décisions catastrophiques de la direction bureaucratique, comme la multiplication des caisses automatiques qui ont fait exploser le nombre de vols (peut-on en vouloir au chômeur ou à l’étudiant qui « oublie » de scanner une pizza surgelée et une boite de raviolis ?), se rendent bien compte d’une réalité : la démocratie, ça n’existe pas dans l’entreprise. Soit on est à la direction, soit on la ferme.
Comment se faire entendre par la direction alors ? Pas compliqué : faut lui tordre le bras. Et c’est ce qu’a fait l’intersyndicale CGT CFTC CFDT FO. Le 29 mars, un débrayage de grande ampleur a touché les entrepôts, les super et les hypermarchés Auchan. Les salariés mécontents filtraient les livraisons de produits et scandaient les slogans pour alerter les clients. 5000 grévistes au total. Ne vous amusez pas à recommencer, sinon ils parleront de vous jusque dans les réunions d’actionnaires.
Ça n’a jamais marché que comme ça ici-bas et ça ne marchera que comme ça temps qu’on n’aura pas créé la démocratie dans les entreprises, c’est à dire le socialisme. Le vrai socialisme, celui de Marx, pas celui du PS. Pour rappel aux plus jeunes, toutes ces questions d’inflation et de salaires, il y a 50 ans, personne n’en entendait jamais parler. Les salaires étaient indexés sur l’inflation. 10% d’inflation ? 10% d’augmentation. Au-to-ma-ti-que. Qui a jeté ça à la poubelle ? Le traître Mitterrand en 1983 avec son tournant de la rigueur dont on n’est jamais sorti, avec son ministre de l’Économie Jacques Delors, l’un des pères fondateurs de l’Union Européenne du capitalisme non libre et faussé (boycottez-moi cette farce le 9 juin). Merci le PS.
Tous les jeunes savent que leur vie sera moins bonne que celle de leurs parents. Les salaires réels diminuent, les coûts augmentent, les opportunités de métiers au moins acceptables se raréfient, la possibilité d’être un jour propriétaire de son appartement devient un rêve pour tout le monde, et tout cela si on survit à l’effondrement climatique et à la guerre mondiale annoncée. Tous les jeunes… Sauf les jeunes fils et filles des actionnaires de chez Auchan, qui hériteront des actions de leurs parents, de leurs empires immobiliers etc. Notons que la famille Mulliez, 6ème fortune de France, est regroupée dans une organisation, l’Association Famille Mulliez, qui pratique le « communisme actionnarial » qui favorise la succession, la répartition des (énormes) richesses, et la croissance du pactole. Ne faites pas ça chez vous.
« Mais n’en ont-ils pas assez de tout cet argent qu’ils sont obligés d’en chercher toujours plus ? » demandent les gens de bonne intelligence. Cette logique implacable se heurte à l’irrationnel constitutif du capitalisme : ce qui compte, ce n’est pas le chiffre du profit, c’est le taux de rentabilité
de l’investissement. Si je mets 10 euros dans tel projet, combien est-ce que ça me rapporte. Et dans le capitalisme, ce taux de rentabilité, il chute. Tout le temps. Alors il faut trouver des moyens de le doper. Parce-que sinon, c’est tout le système qui s’effondre.
Le doper comment ? En augmentant les prix. En spéculant. En diminuant les salaires. En délocalisant. En cherchant des opportunités d’investissement plus rentables, comme le pétrole, les ventes d’armes, les projets immobiliers de grande ampleur… Comme à Gaza, où l’autorité sioniste exterministe signe des contrats de livraisons d’armes massifs avec l’UE et les Etats-Unis pour son projet de colonisation du « Grand Israël », ses immenses projets de construction urbaine, et ses exportations de logiciels de surveillance et de systèmes de « défense » (de répression des populations).
Et c’est ainsi qu’on a vu Auchan, qui vend les produits des marques israéliennes Mehadrin et
Sodastream (boycottez), cacher sciemment les origines israéliennes de ses fruits et légumes, soit sous de fausses origines, soit sous aucune origine du tout, en violation manifeste de la loi, mais également multiplier les projets d’implantation de magasins en territoire occupé. On vous l’a dit, le commerce, c’est la paix… Enfin, pour l’instant, ce qu’on voit, c’est que la guerre, c’est le profit, et le profit, c’est la guerre.
Alors il faut reposer la question : n’en ont-ils pas assez de tout cet argent qu’ils sont obligés de déforester, de bombarder, d’affamer, de dépouiller, de spéculer, de piller, de génocider ? Le capitalisme est en crise, et avec lui le monde entier est en crise. Il est non seulement de plus en plus possible, mais de plus en plus nécessaire et urgent de sortir de ce système fou avant d’être enrôlé de force pour être jeté sous les bombes à Taïwan pour la guerre économique US-Chine. Reprenons le contrôle dans les entreprises, prenons le pouvoir au travail et au gouvernement, c’est à dire construisons le socialisme, avant qu’il ne soit trop tard !
L’argent pour les salaires, pas pour la guerre, ni pour les actionnaires !
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