La double peine pour les jeunes Français
Le dérèglement climatique entraîne des intempéries et des dégâts de plus en plus coûteux, et les assurés vont devoir en payer le prix. Selon Assurland, tous les assureurs vont augmenter leurs cotisations pour compenser l’impact des catastrophes naturelles. Une hausse de 20 euros par an est déjà prévue depuis 2023 pour financer le fonds dédié, mais des augmentations supplémentaires, portefeuille par portefeuille, sont attendues. En 2025, les primes d’assurance habitation et auto devraient augmenter de 8 à 10 %, selon le patron de la Maif.
Cette situation frappe particulièrement les jeunes, déjà lourdement touchés par la hausse des loyers et le coût du logement. Selon l’INSEE, les jeunes de 18 à 29 ans consacrent en moyenne 40 % de leurs revenus au logement, un fardeau qui ne cesse d’augmenter. Les jeunes travailleurs et étudiants, déjà précaires, qu’ils soient propriétaires ou locataires, se retrouvent ainsi confrontés à des charges supplémentaires qui compliquent davantage leur quotidien.
Les inondations inédites d’octobre 2024, évaluées entre 350 et 420 millions d’euros par la Caisse centrale de réassurance, ne sont qu’un exemple parmi tant d’autres des conséquences financières du dérèglement climatique.
Face à cette situation qui ne fera que se répéter et s’empirer, face à la hausse des cotisations et à la privatisation du risque, il est grand temps de s’organiser pour un véritable changement de modèle économique et politique.
Le capitalisme est le principal responsable de la dérive climatique que nous connaissons. Il n’a de cesse de privilégier les intérêts privés et le profit au détriment de la planète et des populations. L’Union européenne, en imposant ses politiques intrinsèquement capitalistes et supranationales, renforce cette logique destructrice en favorisant la privatisation des services essentiels, y compris les assurances. Ces dernières, au lieu d’assurer une couverture solidaire et universelle face aux catastrophes naturelles, voient dans les malheurs de nos concitoyens une opportunité d’accroître leur pouvoir financier. Les hausses des cotisations d’assurances, déjà insoutenables pour les classes populaires et les jeunes, sont une nouvelle manifestation de la rapacité des grandes compagnies privées.
Contre ce système qui sacrifie l’humain et l’environnement au nom de l’économie de marché, seule une rupture avec le capitalisme et l’Union européenne pourra permettre d’édifier une république française réellement solidaire, où les biens communs, le monde du travail et la justice sociale seront au cœur des priorités. Il est impératif de lutter pour une réappropriation des services publics et des solidarités collectives, et en premier lieu de la Sécurité sociale érigée après la Libération par le communiste Ambroise Croizat et par l’effort de millions de travailleurs, afin de protéger les populations, les jeunes générations et les générations futures face aux dérives climatiques, plutôt que d’en faire un marché juteux pour les plus riches.
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