La pensée dominante, celle de la classe dominante, voudrait nous faire croire que le communisme serait totalitaire, bouffi d’autoritarisme. On pourrait y croire si l’on se contentait de ne voir que la surface des choses, car, en effet, les principes d’organisation d’un parti communiste, nécessitent une grande discipline de la part de ses membres, car les décisions qui y sont prises par les organes centraux doivent être scrupuleusement respectées par ses membres. D’autant que ces décisions sont prises dans le cadre d’un débat régi par la libre discussion.

C’est une chose aisée lorsque l’on est soi-même d’accord avec les décisions en question, mais la nécessité de la discipline apparaît lorsque des membres de l’organisation ne sont pas d’accord avec une des décisions prises. Un esprit petit bourgeois trouvera cela antidémocratique, mais c’est une vue de l’esprit. C’est justement parce que ce fonctionnement est démocratique qu’il est dictatorial, mais cette dictature, c’est la dictature de la majorité la plus large, autrement dit de la démocratie.

Dans le marxisme-léninisme, on appelle cela le centralisme démocratique. Il s’agit tout simplement d’organiser la démocratie par le centralisme et de la faire respecter ensuite par tous les moyens. Qu’est-ce qu’une démocratie sinon un mode de fonctionnement dans lequel la volonté générale, c’est-à-dire celle de la majorité, est appliquée ?

Il s’agit là d’un principe difficile à accepter pour l’esprit petit-bourgeois. Peut-être ne l’accepte-t-il pas par esprit de conservation, puisque ce sont ces principes qui permettront d’abolir la société de classes et, par conséquent, la domination de la bourgeoisie. Néanmoins, gageons que dans nos organisations de classe, nous ne trouvons que des personnes ayant intérêt à l’abolition des classes sociales et que cet esprit petit-bourgeois ne se manifeste que chez des esprits immatures, qu’il s’agisse d’une immaturité due à l’âge ou simplement d’une immaturité politique. D’ailleurs, parfois, les deux se rejoignent.

C’est pour cette raison que le mouvement de jeunesse d’une organisation communiste, doit particulièrement veiller à la discipline de ses membres, car il constitue le principal foyer d’où pourraient émerger les comportements les plus antidémocratiques. À ce titre, au XXIe siècle, le terrain de jeu favori de l’indiscipline ce sont les réseaux sociaux. Une organisation qui se réclame des principes léninistes doit donc faire appliquer le centralisme démocratique sur les réseaux sociaux au même titre que dans la rue lors d’une manifestation ou sur un marché lors d’une action de vente de journaux.

L’esprit simple pourrait penser qu’avoir un pseudo et ne pas mentionner son organisation dans sa description de profil dispense de respecter les décisions démocratiques. Mais un simple exemple suffit à démontrer l’absurdité de cette idée : si je suis sur un marché populaire et que je porte une cagoule, cela ne me permet pas pour autant de faire la promotion du Rassemblement National auprès des personnes que je croise sur ce marché. Tant qu’aucun de mes camarades ne sait qu’il s’agit de moi, je ne serai exposé à aucune sanction, mais le fait que je passe entre les mailles du filet, cela ne change rien à l’infraction vis-à-vis des statuts de mon organisation.

Au XXIe siècle, la discipline communiste s’applique donc aussi sur internet. Dans ce cas, faire prévaloir « sa liberté d’expression » ou ses « droits individuels » en dehors des débats précédant le processus de décision est antidémocratique. De manière plus inconsciente, écouter son ego qui nous pousse à partager notre point de vue personnel en contradiction avec les décisions démocratiques, c’est écouter le petit bourgeois qui sommeille en nous.

C’est ainsi que l’on peut affirmer que la meilleure manière pour la jeunesse d’une organisation communiste de participer à la construction de la société la plus démocratique possible, c’est de commencer par apprendre la discipline.