L’Union européenne, première force d’opposition à un Donald Trump désormais allié à la Fédération de Russie ? Cette absurdité, relayée par l’ensemble de la presse bourgeoise et pseudo-alternative, mérite qu’on s’y attarde, tant elle sert à justifier la casse programmée des quelques conquêtes ouvrières encore debout sur le continent dans le cadre d’une grande réorientation de l’UE vers une « économie de guerre ».
Le retour de Trump et la pression sur l’Europe
Avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en 2025, les relations transatlantiques ont connu des tensions accrues… en surface uniquement. Trump « attaque » l’économie européenne par des augmentations spectaculaires des droits de douane. S’agirait-il là des prémices d’une guerre commerciale entre les États-Unis et l’Union européenne ? Comment peut-on croire à de pareilles affirmations ? Si l’on se penche sur le cas français, il faut rappeler que les USA, premier pays investisseur en France, détiennent 36,4 % des capitaux du CAC 40 (1), et que cette part est en augmentation constante. Dans ces conditions, quelqu’un de normalement constitué ne peut tout simplement pas souscrire au mythe d’un quelconque conflit entre les intérêts des monopoles « français » et américains, étant donné qu’ils sont plus ou moins possédés par les mêmes capitalistes et fonds d’investissement.
L’Union européenne elle-même, fille du plan Marshall, est-elle indépendante en quoi que ce soit des États-Unis ? Il faut tout de même rappeler, entre autres, que la Banque fédérale d’Allemagne, premier actionnaire de la Banque Centrale Européenne, a confié 45 % de ses réserves en or à New York, dans les coffres de la Réserve fédérale des États-Unis. La tendance générale de l’Union européenne n’est pas à l’indépendance vis-à-vis des USA mais bien à la soumission accrue à l’économie américaine en crise : la part des IDE (2) détenus par les États-Unis au sein de l’Union européenne est passée de 31% en 2019 à 37,1% au premier trimestre de 2021. En 2023, les monopoles américains ont réalisé 30 % de l’ensemble des acquisitions et 36 % des investissements de création au sein de l’UE. Les États-Unis affirment ainsi leur statut de principal investisseur étranger dans l’Union européenne.
Réarmement et stratégie de l’alliance atlantique
Fort de ce rapport de force, le président américain a clairement exprimé son souhait de voir l’Europe assumer une plus grande part de sa défense, allant jusqu’à suggérer que le continent devrait se préparer à se défendre « seul » face à la « menace russe ». Ainsi, on est en droit de penser que les opposants à ce projet de Trump exerceraient une pression diplomatique et économique sur les États-Unis pour les pousser à maintenir leur « protection » sur le continent européen.
C’est pourtant tout l’inverse qui s’est produit : appliquant le plan de Trump à la lettre, l’Union européenne, par la voix d’Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission, a annoncé un immense plan de réarmement, in English please : rearm Europe. S’agit-il de constituer une défense européenne indépendante ? Bien sûr, dans le cadre de l’OTAN ! Comment faudra-t-il financer ce plan ? Sur l’épargne des travailleurs, évidemment, mais également en « réduisant les dépenses de santé » comme le demande le Secrétaire général de l’OTAN (3). De son côté, Emmanuel Macron compte, en partie, sur des « financements privés ». Au vu des éléments apportés plus haut sur les principaux investisseurs sur le marché européen, le lecteur pourra aisément deviner la provenance de ces capitaux de mort.

Rien de nouveau sous le soleil
Malgré la superbe représentation théâtrale en cours, il est clair que l’Union européenne n’a pas dévié d’un iota de sa ligne de conduite historique : l’alignement à 100% sur la politique américaine, qu’elle soit « démocrate » ou « républicaine » (à supposer que cela fasse une différence). La soumission de ce qu’il reste des États-nations européens à l’OTAN et au 4ème Reich est complète, avec l’assentiment de « nos » dirigeants français, dont onse demande de quel droit ils gouvernent un pays qui a voté à 78,2% pour d’autres candidats que ceux présentés par la secte présidentielle, soit plus ou moins le score de Chirac face à Le Pen père au second tour de la présidentielle de 2002.
C’est cette impasse de la politique bourgeoise à l’intérieur de ses frontières qui pousse à cette marche à la guerre contre la Fédération de Russie, en dépit de la volonté d’une paix durable, clairement exprimée par les peuples du continent et en particulier par le peuple français dont un récent sondage affirme qu’une large majorité (4) s’oppose à l’envoi de troupes en Ukraine.
Et la jeunesse ?
Face à l’escalade militaire provoquée par l’abandon de notre souveraineté nationale, notre génération est sacrifiée sur l’autel des profits d’une poignée d’actionnaires de l’industrie de l’armement. La jeunesse de France doit s’engager résolument pour une politique de paix durable. Cet objectif ne pourra être atteint qu’avec la chute du régime injuste de Macron et de ses commanditaires. Renforçons la Jeunesse pour la Renaissance Communiste en France, seule organisation capable de mener la lutte pour le socialisme, l’indépendance nationale et la paix, car elle est la seule à dénoncer les mensonges de la bourgeoisie qui rêve de nous transformer en chair à canon !
Jérémy C.
(1) https://www.banque-france.fr/fr/publications-et-statistiques/publications/en-2022-les-non-residents-ont-maintenu-leur-part-dactions-detenues-dans-les-societes-francaises-du
(2) Investissements Directs à l’Étranger.
(3) https://www.euractiv.fr/section/defense/news/moins-dargent-pour-la-sante-plus-pour-la-defense-reclame-le-secretaire-general-de-lotan/
(4) https://www.europe1.fr/international/sondage-65-des-francais-estiment-quil-ne-faut-pas-envoyer-de-troupes-militaires-francaises-en-ukraine-666692
0 commentaires