La culture revêt de nombreuses significations. D’aucuns diraient qu’elle est un frein au vivre ensemble, tandis que pour d’autres elle serait une chance quelle que soit sa forme. Il y a dans tous ces discours beaucoup de confusion due à la versatilité du terme. La culture, comme toute chose, n’a pas d’essence propre, elle n’est pas un terme venu d’ailleurs, censée disposer d’une définition inchangée et inéchangeable édictée par on ne sait qui. Si l’on veut répondre à la question suivante « en quoi la culture est-elle au service de la paix » il faut, comme toujours, procéder à l’analyse matérialiste, historique et dialectique, du sujet d’étudié.
C’est un lieu commun que de dire qu’il y a plusieurs cultures, que certaines sont plus proches les unes des autres et inversement. Limité à un tel discours, on ne voit pas bien comment la culture pourrait être cause de paix. Faisant partie intégrante du monde matériel dans lequel nous vivons, la culture, tout comme nous, évolue. Elle a, certes, un impact sur nous, mais elle-même se trouve impactée par nous autres. Cela signifie que, si on veut affirmer que la culture est au service de la paix, c’est aussi à nous de nous efforcer de créer les conditions nécessaires à ce qu’elle le soit réellement. Il faut que les acteurs de la culture, c’est-à-dire nous tous à différentes échelles, soyons aussi au service de la paix.
Aujourd’hui, on peut voir une recrudescence en ce qui concerne la promotion de la violence et de la détestation de son prochain. Ces discours émanent étonnamment du centre, de la droite et de l’extrême droite, qui n’ont aucun intérêt à ce que la paix pointe le bout de son nez, puisqu’ils ont besoin de ces conflits pour maintenir en place le système capitaliste pourrissant. Ce n’est un mystère pour personne, en temps de guerre il n’y a guère que les marchands d’armes, et quelques autres parasites notoires, qui prospèrent. Les pays les plus capitalistes ont été et sont toujours ceux impliqués dans les conflits les plus meurtriers et les plus vains, à commencer par le III Reich et, aujourd’hui, les États-Unis dont on ne compte même plus les exactions dans d’autres pays.
Il ne s’agit pas de dire que tous les pays ayant recours à la violence sont des pays foncièrement contre la paix et contre le vivre-ensemble. Là encore, il faut s’efforcer d’avoir un regard matérialiste sur les choses. Par exemple, aucun Cubain n’a décidé de se soulever contre l’occupation américaine, formelle et informelle du pays, par pure pulsion de violence. La révolution cubaine tire justement son origine du besoin d’émancipation et d’épanouissement de la population face au pouvoir américain répressif et lui-même instigateur des premières violences. Pour un communiste, toute guerre n’est pas mauvaise, si, par exemple, il s’agit d’un peuple contre son oppresseur dans son propre pays, justement comme à Cuba. Par ailleurs, certains ont des intérêts à le devenir, pendant que d’autres n’ont tout simplement pas le choix, puisque c’est la seule solution qu’on a daigné leur laisser pour ensuite les stigmatiser en tant qu’individus violents.

À notre niveau, nous, la jeunesse française, nous devons nous efforcer de promouvoir une culture qui vise à unifier les prolétaires dans la lutte contre nos oppresseurs. Nous devons faire vœu d’universalité. Nos opposants nous mettent en concurrence les uns avec les autres, mais rappelons-nous que, quelle que soit la pseudo-différence culturelle qu’on nous brandit à longueur de journée, nous sommes bien plus proches de n’importe quel autre prolétaire de la planète que d’un quelconque milliardaire. Nous avons certes des éléments culturels différents et parfois même opposés, mais nous avons mille fois plus d’intérêts communs dans la lutte pour mettre un terme aux classes sociales que ne pourrons jamais en avoir la bourgeoisie. La jeunesse française se doit de porter haut et fort les valeurs de camaraderie et de fraternité/sororité. Nous voulons la paix, et nous l’obtiendrons.
Nous refusons l’idéalisation d’une certaine culture traditionnelle française que promeut l’extrême droite pour l’opposer à la culture d’autres peuples non européens. Nous défendons la culture de notre pays comme nous défendons celle de tous les peuples, mais en souhaitant la débarrasser des éléments réactionnaires. Celle-ci n’a rien à voir avec une prétendue supériorité de la France. De toute éternité, la culture a évolué et elle continuera d’évoluer. Alors, nous nous efforcerons de la faire évoluer dans un sens qui tend à promouvoir la paix entre les peuples. Cela ne signifie pas faire table rase de toutes les différences culturelles de chaque peuple, comme tente de le faire la mondialisation capitaliste, mais cela signifie justement que ces différences, au lieu d’être un frein à l’émancipation et l’épanouissement, seront une force et un atout pour l’humanité. Prenons acte de l’importance qu’a notre culture révolutionnaire et progressiste et mettons-la en avant afin de l’opposer efficacement et frontalement à une pseudo-culture française que l’on voudrait nous imposer et qui n’existe que dans l’esprit de nos ennemis de classe.
Bien sûr, le but n’est pas que nous devenions tous et toutes acteurs professionnels de la culture, cela peut se manifester par tout soutien moral et financier, mais aussi en tant que spectateur d’un film, d’un livre ou bien encore d’un spectacle de théâtre qui met en avant des idées réellement révolutionnaires. Par exemple, il y a la troupe de théâtre Jolie Môme qui, tant dans ses spectacles que dans son organisation juridique et économique, représente parfaitement les valeurs qui sont évoquées depuis le début. Leurs représentations sont tout à fait adaptées au goût du jour et à la jeunesse. Inclusivité, fraternité/sororité et camaraderie sont au cœur de leur démarche professionnelle. Le lieu qu’ils occupaient avant de se faire virer par la mairie de Saint-Denis, au profit d’une troupe de gauche moins radicale (il n’est d’ailleurs pas question de leur jeter la pierre), était un véritable exemple de vivre-ensemble qui participait à l’apaisement et à l’épanouissement culturel dans tout le quartier.
Arthur-JRCF
0 commentaires