Lutte des travailleurs de Lidl : la guerre de classe ne connaît ni pause, ni jour de repos

par | Mai 26, 2025 | Luttes | 0 commentaires

Depuis le 15 mai, les travailleurs de Lidl sont de nouveau en grève illimitée, poursuivant une mobilisation entamée depuis février contre la précarisation de leurs conditions de travail, la pression managériale croissante et l’extension du travail le dimanche. Cette grève, qui s’inscrit dans une dynamique plus large de rejet de l’ordre capitaliste, est une expression directe de la lutte des classes en France aujourd’hui. En tant que militants marxistes-léninistes de la JRCF, nous affirmons notre soutien total et inconditionnel aux salariés en lutte.


Une exploitation moderne à l’ancienne


Lidl, chaîne de distribution “low-cost” allemande, incarne la modernité capitaliste dans ce qu’elle a de plus brutal. Avec 1 600 magasins en France et 46 000 salariés, le groupe a connu une croissance fulgurante ces dernières années, bâties sur l’intensification du travail, la suppression de postes et la pression constante sur les salariés.
Depuis 2022, plus de 2 200 emplois ont été supprimés, alors même que la charge de travail, elle, n’a cessé d’augmenter. La direction a ensuite imposé une généralisation de l’ouverture dominicale, méprisant ouvertement les rythmes de vie des travailleurs, leur santé mentale et physique, ainsi que leur droit au repos. Tout cela pour une logique : augmenter les profits et satisfaire les actionnaires.
Cette stratégie patronale s’inscrit parfaitement dans ce que nous dénoncions déjà, lors de récents mouvements de grève, d’Arcelor Mittal à Auchan en passant par Thalès ou Duralex. D’un côté, la redistribution interne des richesses vers le sommet ; de l’autre, la rigueur salariale, la précarité, les cadences infernales et la casse des droits sociaux.

Une grève qui doit être combative


Face à cette attaque frontale, il faut une riposte à la hauteur. Il faut sous ce rapport saluer les salariés du Lidl d’Albert qui ont ouvert la voie à suivre en fermant ce jeudi 22 mai le magasin à partir de 15h (1) jusqu’à la fin de la journée. Ce mouvement doit révéler une conscience de classe qui dépasse les corporatismes : il doit être une lutte unie et combative contre une logique systémique, et non une simple négociation salariale.
Les revendications sont claires : des embauches pour réduire la charge de travail, des hausses de salaires à la hauteur de l’inflation réelle, le respect du volontariat pour le travail le dimanche, et la fin des pressions managériales. Des revendications de bon sens, que le patronat refuse d’entendre.
Le mépris de la direction de Lidl est représentatif de l’ensemble de la bourgeoisie : une classe qui ne vit que par et pour l’exploitation des autres, et qui considère tout geste de révolte comme une menace à éradiquer.

Piquet de grève des salariés de Lidl à Gerzat (Puy-de-Dôme), le 7 février 2025. BOILEAU FRANCK / PHOTOPQR/LA MONTAGNE/MAXPPP

Une bataille qui s’inscrit dans un front de luttes plus large

Cette mobilisation s’ajoute aux luttes menées ces derniers mois par les dockers, les salariés de Duralex, les ouvriers de Thales, les travailleurs de l’énergie, les précaires de la jeunesse, et bien d’autres. Partout, la même logique : les travailleurs se lèvent contre la casse de leurs conditions de travail, contre la marchandisation de l’humain, contre l’arbitraire managérial et pour la dignité.

Les grévistes de Lidl doivent montrer que seules la solidarité et l’organisation des travailleurs en lutte peuvent faire reculer le pouvoir patronal. La similarité de leur lutte avec celles de milliers d’autres grèves est le fruit d’une même exploitation, démontrant que leur mobilisation a une portée politique qui dépasse le cadre de leur seule entreprise.

Cette lutte doit s’inscrire dans la dénonciation de l’Union européenne, bras armé du capital financier, qui impose partout la libéralisation du droit du travail, la destruction des services publics et la mise en concurrence sauvage des travailleurs. Ce n’est pas l’immigration qui détruit nos emplois, comme le prétendent les forces réactionnaires, mais bien l’Union européenne, les traités de Maastricht et les directives du capital.

Une nécessité : reconstruire une conscience révolutionnaire

En tant que jeunes travailleurs, nous devons nous y reconnaître dans cette lutte, non seulement parce que nous sommes nous-mêmes confrontés à la précarité et à l’exploitation, mais parce que cette grève démontre qu’il est nécessaire de résister, de s’organiser et de s’unir.

Nous ne nous contentons pas de soutenir cette lutte : nous affirmons qu’elle ne trouvera sa pleine efficacité qu’en s’inscrivant dans une perspective révolutionnaire. Tant que les moyens de production seront la propriété privée d’une minorité, tant que l’économie sera organisée en fonction du profit et non des besoins sociaux, les grèves seront nécessaires… mais toujours à recommencer.

C’est pourquoi nous appelons à dépasser les limites du syndicalisme de résistance, pour poser la question du pouvoir politique. La classe ouvrière doit reconstruire son autonomie politique, renouer avec le marxisme-léninisme, et œuvrer à l’instauration d’un pouvoir populaire, d’un État socialiste, garant des intérêts de la majorité laborieuse.

Notre position est claire :

  • Soutien total aux grévistes de Lidl !
  • Pour des hausses de salaires immédiates et l’embauche massive de personnel !
  • Pour une rupture avec l’Union européenne et le capitalisme !
  • Pour un pouvoir ouvrier et populaire !

De l’argent pour les salaires, pas pour la guerre !

Joanna-JRCF

(1) https://www.courrier-picard.fr/id632731/article/2025-05-22/albert-des-salaries-grevistes-ont-ferme-le-magasin-lidl

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