La marine française
7ème puissance mondiale, la France est aussi membre de l’Union Européenne et de l’OTAN. Dernièrement, cette dernière a exigé de la part de ses pays membres un investissement à hauteur de 5% de leur PIB “en faveur de la défense et de la sécurité en 2035”, soit une dépense de 145 milliards d’euros pour la France (pour le PIB de 2024) (1), qu’elle appliquera sans broncher. En 2024, le porte-avion Charles de Gaulle (marqueur de souveraineté majeur, en tant que “premier et unique bâtiment de combat de surface à propulsion nucléaire construit en Europe occidentale” (2)) est placé “sous le contrôle opérationnel de l’OTAN” (3). L’agenda de sa politique, comme de ses armées, est donc aligné sur la préservation des intérêts étasuniens, otaniens et européens à travers le monde, contre les BRICS+ et plus précisément la Russie et la Chine populaire, surtout depuis le “début” officiel de la guerre en Ukraine (2022) et l’accélération des tensions. Usant d’une langue de bois ordinaire, l’ex Major Général des Armées Éric Autellet, explique pourtant en 2022 que “[l’ambition de la France est de] poursuivre des objectifs d’indépendance, de stabilité et de multilatéralisme efficace pour la France, avec trois objectifs : 1 : défendre l’indépendance, l’influence et la force de la France, 2 : agir pour la paix et la stabilité comme puissance d’équilibre, et 3 : continuer à bâtir un multilatéralisme efficace” (Dieu seul sait ce que cela veut dire) (4).
On pourrait néanmoins nuancer sur la souveraineté défensive de la France ; quand l’Amiral Nicolas Vaujour parle de la nécessité de faire une “Europe politique” (en d’autre termes, une fédération), afin de bâtir une “Europe puissance”, il soutient qu’il “n’y a que la France qui pense que c’est l’Europe qui va défendre l’Europe. Tous les pays européens disent : “c’est l’OTAN qui va défendre l’Europe””. Il poursuit : “[si vous dites à un pays européen que] quand on est un pays européen il faut l’autonomie stratégique – quelque part vous lui remuez le couteau dans la plaie parce que lui il est sous dépendance d’un pays outre-atlantique à qui il a dit : “en fait, la défense de mon pays, c’est toi”” (5) – ce qui, selon ses dires, ne serait pas le cas de la France, occupant historiquement une position qui lui est propre, notamment grâce au souverainisme politique de De Gaulle (qui nous fait quitter le commandement intégré de l’alliance en 1966, avant que Sarkozy nous y réintègre en 2009).
Ceci étant dit, l’importance du rôle de la Marine dans l’OTAN et dans l’UE s’intensifie en raison de sa puissance sans équivoque :
“En 2021, sa flotte de surface compte 120 bâtiments de plus de 100 tonnes (dont 50 de plus de 1 000 tonnes), hors navires affrétés et unités portuaires (remorqueurs, chalands, etc.). Elle se compose de 82 bâtiments de combat et de 38 bâtiments de soutien. Les marines française, britannique, italienne et espagnole sont les seules puissances européennes à disposer d’un ou plusieurs porte-avions ou porte-aéronefs et la France est le deuxième pays à posséder un porte-avions à propulsion nucléaire, le Charles de Gaulle (le premier pays est les États-Unis). Sa flotte sous-marine est composée de dix unités, toutes à propulsion nucléaire, dont quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE). L’aéronautique navale dispose d’environ 180 appareils (avions et hélicoptères). En 2023, l’effectif de la Marine était de 41 150 personnes (6), dont 38 350 militaires et 2 800 civils. La marine peut également compter sur le renfort de 5 200 réservistes”, ce qui en fait l’une des marines les mieux équipées du monde (7). Sans compter le fait qu’elle possède, on l’a dit, la deuxième plus grande ZEE du monde, et qu’elle est une puissance nucléaire. Comme l’a souligné l’ex-Ministre des Armées Jean-Yves Le Drian : “[La France est] le seul pays qui dispose en Europe d’une capacité intégrale en matière de défense navale” (8).
En revanche, en dépit de cette puissance, le domaine maritime a pendant longtemps été négligé de la part des politiciens français, ayant pour conséquence l’apparition d’un “retard capacitaire” de la France face aux exigences contemporaines impérialistes occidentales, qui consistent à se réarmer lourdement pour préparer la guerre contre la Chine populaire et la Russie (9). “Jusqu’à la mise en place du ministère de la mer en juillet 2020 il y avait absolument pas de pensée politique visible de la cohérence maritime”, détaille Julia Tasse (10).
Ainsi, la Loi de Programmation Militaire 2024-2030 vise à combler ce retard via le financement massif de la marine française, qui en ressort “grande gagnante” selon le magazine European Security and Defense, et ce même si certains objectifs ne sont pas atteints. En effet,
« La flotte sera donc modernisée d’ici 2030, mais pas dans l’ampleur escomptée. La principale déception vient du nombre réduit de frégates de défense et d’intervention (FDI) à livrer. Les trois navires seront l’Amiral Ronarc’h, dont l’entrée en service est prévue en 2024 [l’article date de janvier 2024], l’Amiral Louzeau en 2026 et le Castex en 2030. Le calendrier de livraison des FDI est volontairement étalé pour permettre la construction d’unités destinées à l’exportation. Trois bâtiments de soutien logistique (BRF), faisant partie du programme de navires de soutien logistique de classe Vulcano, remplaceront les pétroliers de classe Durance. Un navire entrera en service en 2024, et deux autres en 2025 et 2027. La Royale [surnom de la Marine] disposera de sept patrouilleurs hauturiers (PH), remplaçant les anciens navires A69 Aviso. Fin novembre 2023, la Direction générale de l’Armement a commandé sept patrouilleurs hauturiers (OPV) pour un montant de 900 millions d’euros. Ces OPV devraient avoir un déplacement de 2 000 tonnes, une longueur de 90 m et être équipés d’au moins un canon RapidFire de 40 mm, ainsi que la capacité de déployer un hélicoptère et/ou un drone embarqué. Dix navires devraient être en service d’ici 2035, avec une première livraison prévue en 2026 » (11).
La France compte également sur ses demandes d’extension de sa ZEE, permises par la convention de Montego Bay. Ainsi,
“la France a obtenu une extension de 579 000 km2 dont les limites ont été fixées par quatre décrets publiés en septembre 2015 : 423 000 km² au large des îles Kerguelen, 76 000 km² au large de la Nouvelle Calédonie, 72 000 km² au large de la Guyane et 8 000 km² au large de la Martinique et de la Guadeloupe. […] Puis la Commission des Limites du Plateau Territorial constituée dans le cadre de l’ONU a donné, en juin 2020, son aval à une nouvelle extension du domaine maritime français, de 58 121 km² au large de La Réunion et de 93 202 km² au large des îles Saint-Paul et Amsterdam, dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), collectivité sui generis créée par la loi du 6 août 1955 et inscrite dans l’article 72-3 de la constitution française”, explique le professeur à l’Université et gaulliste Jean-Marie Dedeyan, avant d’affirmer que si toutes les demandes de la France étaient validées (il en reste “encore à examiner (archipel des Crozet, Wallis et Futuna, Saint-Pierre et Miquelon, Terre Adélie)”), elle disposerait de la première ZEE au monde (12).
Dans le même temps, la Marine française se dote d’un nouveau crédo, “connaître, surveiller, agir” (13), autour duquel s’articulent trois domaines particuliers qui ont principalement déterminé les investissements de la LPM dans la Marine : les fonds marins, l’écologie et l’indo-pacifique.

L’enjeu des fonds marins
Nous l’avons dit en introduction, les fonds marins constituent, avec le cyberespace et l’espace, l’un des “trois nouveaux espaces de conflictualité” identifiés par la France. Macron “a fait de la volonté d’investir les fonds l’un des 10 objectifs stratégiques du plan France 2030” (14).
En réalité, ils suscitent l’intérêt des grandes puissances depuis longtemps, du fait des ressources naturelles qu’ils abritent, de leur difficulté d’accès, et du flou juridique qui les recouvre (15). Comme le rappelle l’ex-Chef d’Etat major de la Marine Pierre Vandier, “seulement 10 % des fonds marins ont été explorés”, alors qu’il y a “d’immense quantité de pétrole, de gaz et de terres rares qui sont au fond des océans”, avant d’ajouter que “le potentiel économique de la mer est considérable”, obligeant la France à prendre en compte un “volet offensif” (16) (agir) dans sa conception de la question (17). Effectivement, pour l’ancienne Ministre des Armées Françoise Parly, “les fonds marins deviennent de plus en plus un terrain de rapports de force” (18). Mais avant tout, la question la plus préoccupante à l’heure actuelle les concernant est relative à leur farouche inaccessibilité (connaître).
En fait, notre méconnaissance générale des fonds marins est en très grande partie dûe au développement des forces productives actuelles, qui ne sont pas capables de nous faire atteindre certaines profondeurs. C’est là que la LPM intervient à nouveau :
« L’émergence de drones sous-marins, capables d’y mener des opérations militaires, transforme les fonds océaniques en espace de conflictualité. Une stratégie ministérielle de maîtrise de ces espaces inexplorés a été dévoilée début 2022. Elle ambitionne d’élargir les capacités de surveillance et d’action de la Marine nationale jusqu’à 6 000 mètres de profondeur. Pour ce faire, la loi de programmation militaire 2024-2030 prévoit d’investir dans des drones et des robots sous-marins qui seront mis en œuvre à l’horizon 2025. Métaux rares, biodiversité méconnue et foisonnante, immenses réserves de gaz : les fonds marins recèlent de trésors convoités »(19).Cette ambition des 6 000 mètres est significative pour Olivia Penichou, déléguée à l’information et à la communication de la Défense : “6 000 mètres ça nous permet d’atteindre une ambition mondiale, […] 97% des fonds marins qui sont à moins de 6000 mètres” (20).
Et puisque l’on parle d’information et de communication, il convient également de souligner le rôle majeur des câbles sous-marins, que “le fond des océans” accueille :
“Aujourd’hui, les données sont le « nouveau pétrole » : véritables pipelines traversant les océans pour irriguer notre économie, ce sont plus de 450 câbles sous-marins qui voient transiter près de 97 % du trafic numérique. Les États prennent conscience de la vulnérabilité croissante de la couche physique du cyberespace dont la propriété, la pose, l’entretien et le contrôle de bon fonctionnement reposent de plus en plus sur la responsabilité de consortiums privés de télécommunication, et bientôt des GAFAM. La France est un nœud vital de l’infrastructure des câbles sous-marins qui alimente le continent européen dans un contexte où 92 % des données numériques en Europe sont stockées aux États-Unis. La prise de conscience que la souveraineté numérique européenne passera par le stockage des données sur notre continent fait son chemin, et il n’est pas impossible que pour des raisons économiques de gain en énergie, des serveurs posés au fond des mers voient le jour. […] Sans attendre un conflit majeur entre États, il est certain que les artères de communications sous-marines constituent des cibles de premier choix pour celui qui souhaiterait s’en prendre à la souveraineté même d’un compétiteur, comme observé en 2014 avec la coupure des câbles de communications reliant la Crimée à l’Europe lors de son annexion par la Russie”, écrit Françoise Parly.
Dans une émission radio de la Marine française portant sur les enjeux maritimes, il est rappelé qu’à “chaque guerre mondiale – la première comme la seconde -, la première opération qui a été menée ça été de couper les câbles sous-marins” (21). Comme le relève Françoise Parly, la France est une cible de premier choix, étant donné que “l’essentiel des câbles sous-marins qui permettent d’alimenter en données l’Union Européenne pointe sur notre littoral”. C’est ainsi qu’ils se retrouvent tout autant convoités par les deux principales puissances ennemies que sont la Chine et les Etats-Unis, bataille pour le moment gagnée, pour Richard Labévière, par les Etats-Unis : “[ils] ont réussi à empêcher Pékin de devenir un acteur majeur sur le marché mondial des câbles sous-marins” (22). Ce que confirme d’une certaine manière l’Amiral Nicolas Vaujour, en parlant de “brutalisation du monde notamment par les Etats-Unis” (23).
Les GAFAM étasuniennes sont objectivement particulièrement impliquées dans cette tâche. D’après Pierre Vandier, “aujourd’hui [il s’exprime en 2021] ce sont [les GAFAM] qui sont les opérateurs de câbles [sous-marins]”. Il ajoute : “la plupart des câbles, c’est-à-dire plus de 90% [d’entre eux], sont aujourd’hui aux mains des GAFAM. […] Si vous n’avez pas de compte sur Facebook, Facebook vous en fait un derrière votre adresse IP. Parce qu’il sait exactement où vous habitez, à quelle heure vous travaillez, combien de gens sont sur votre box, qu’est-ce que vous achetez, donc combien vous gagnez, qui vous êtes, à quoi vous vous intéressez etc” (24).
L’écologie
Dans l’Humanité, on lit : “dans une analyse du jeudi 13 mars, l’agence spatiale américaine, la Nasa, annonce une augmentation du niveau des mers de 0,59 centimètres pour l’année 2024, loin des 0,43 prédits par les scientifiques. L’année 2024 a, de manière concomitante, enregistré les plus hautes températures depuis le début des statistiques en 1850” (25).
De nos jours, les climatosceptiques se font rares, même si les plus grands écologistes en paroles se révèlent être de gros pollueurs en fait, en témoigne la prise de position de Marie Toussaint (EELV), qui déclare en 2024 : “utilisons les 200 milliards d’euros d’avoirs gelés des oligarques russes pour pouvoir les mettre au soutien de l’Ukraine” (26), presque au mot près la même phrase que Gabriel Attal prononce en 2025 : “utilisons les plus de 200 milliards d’euros d’avoirs russes gelés en Europe pour accompagner l’effort de résistance ukrainien” (27). Pour rappel, depuis le début du conflit alimenté principalement par l’OTAN et l’UE, la guerre a causé 85 milliards d’euros de dégâts écologiques (28).
On retrouve une bipolarité identique dans la tête de la Marine française, qui face à la montée des eaux et à la destructions des écosystèmes marins, planifie, en même temps qu’elle prépare la guerre de “haute intensité”, une politique écologique : “la préservation des écosystèmes sous-marins est […] devenue une priorité pour les entreprises d’exploitation d’hydrocarbures en offshore profond qui redoutent les marées noires et leur conséquence sur l’opinion publique”, explique Françoise Parly (29).
Pour Julia Tasse, “l’océan c’est un enjeu majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique” (30). Rien que “93 % de la chaleur maintenue dans l’atmosphère produite par les gaz à effet de serre” est absorbée par les océans (31).
Les dégâts causés par l’exploitation capitaliste sont ravageurs : “en 30 ans [l’article date de 2025], 50 % des récifs coralliens ont disparu”. “Plus de 56 % des eaux de surface littorale sont considérées en mauvais état en 2015”. “94 % des habitats marins et côtiers d’intérêt communautaire évalués en métropole sont en mauvais état” (32). “40% des écosystèmes marins sont fortement dégradés” (33). C’est pourquoi les pays impérialistes confrontés à leurs contradictions (recherche du tout profit contre la Nature) tentent de limiter la casse en s’engageant à davantage respecter l’environnement sur certains points : “[en France,] pour la période 2018-2024, 198 actions en faveur de la biodiversité marine et littorale ont été adoptées par les préfets coordinateurs”.
A titre d’exemple, pour la modique somme de 300 000 millions d’euros,
“la France est engagée dans une démarche de décarbonation du secteur maritime. En 2018, l’Organisation Maritime Internationale (OMI) a fixé un objectif de réduction de 40% de l’intensité carbone de la flotte mondiale d’ici 2030, par rapport à 2008. De même, les émissions de gaz à effet de serre du transport maritime devront être réduites de 50% en 2050. A cette date, le Green Deal de l’Union européenne prévoit l’atteinte de la neutralité climatique pour notre continent. En France, la loi climat résilience, codifiée à l’article L100-4 du Code de l’énergie, décline ces objectifs” (34).
Cependant, si cela semble de bonne augure, certaines mesures ne sont pas appliquées, comme souvent lorsqu’il s’agit de droit international. Si l’on prend les Aires Marines Protégées (“espaces délimités en mer qui répondent à des objectifs de protection de la biodiversité marine et qui favorisent la gestion durable des activités maritimes” (35)), on lit dans Le Monde que “seulement un tiers des aires marines protégées dans le monde le sont réellement. Soit 2,6 % de la surface des océans mondiaux. Un chiffre très éloigné de l’objectif 30×30, le but que la communauté internationale s’est fixé pour protéger 30 % des océans d’ici à 2030” (36).
Sinon, force est de constater que depuis plusieurs années, un certain nombre d’accords et de traités (Protocole de Montréal, Accord de Paris sur le climat, BBNJ, etc.) dont la France est signataire font montre de la volonté du pays à participer activement à la collecte de données et à l’action concrète communes dans le but de préserver les océans, afin principalement de maintenir le plus longtemps possible ses intérêts politiques et économiques maritimes et de ralentir au maximum la crise climatique qui les menace à long terme. Fiers de se trouver en possession de la deuxième plus grande ZEE du monde, les impérialistes français ont tout intérêt à réduire les possibilités d’exploitation des fonds marins dans les eaux internationales par les autres pays, leur permettant ainsi de conserver leur supériorité en mer, et de manoeuvrer comme il leur plaît dans les eaux territoriales.
Et les migrants ? (aparté)
En parallèle de leur sentiments “écologistes” affichés, la France et l’Union Européenne laissent délibérément la Méditerranée se transformer en un véritable cimetière marin, alors qu’elles pourraient investir pour 1) cesser les guerres impérialistes à l’origine de ces migrations et 2) traiter dignement les migrants : “selon l’OIM (Organisation Internationale des Migrations), plus de 28 105 migrants ont disparu ou sont morts en Méditerranée depuis 2014” (37). Plus loin, Peoples Dispatch nous apprend que
“l’Union européenne a adopté une politique de contrôle des frontières stricte et à plusieurs niveaux pour empêcher l’afflux de migrants. Elle dispose de sa propre agence Frontex, qui participe aux patrouilles, en plus des garde-côtes des différents pays. L’UE a également signé des accords de contrôle des frontières avec des pays comme la Libye et la Tunisie. Toutes ces agences utilisent diverses méthodes pour décourager les migrants. Elles harcèlent souvent les bateaux remplis de migrants, les menacent, les retournent ou les repoussent en mer s’ils parviennent à atteindre la côte. Dans certains cas, lorsque les migrants parviennent à débarquer, ils sont harcelés et détenus dans des prisons à ciel ouvert. Les ONG impliquées dans les opérations de secours et de sauvetage ont également accusé Frontex d’empêcher leur travail dans certains cas. Un rapport de l’ONU publié au début de l’année avait accusé l’UE d’être directement ou indirectement impliquée dans des crimes de guerre en Libye, liés à l’enlèvement et à la séquestration de migrants et de réfugiés par divers acteurs non étatiques”.
Dans son livre Mouammar Kadhafi, une tentative pour changer le monde, Robert Charvin mentionne le rôle de l’Union Européenne dans le “quasi-esclavagisme” ayant court en Libye :
“[…] Un rapport accablant d’Amnesty International publié le 12 décembre 2017 juge les gouvernements de l’Union Européenne coresponsables du sort des exilés du sud de la Méditerranée. Bien que connaissant le quasi-esclavage subi par les migrants en Libye, qui sont devenus une ressource financière pour certains criminels, l’Union Européenne alloue 46 millions d’euros aux instances de Tripoli pour des gardes-côtes libyens qui les interceptent en mer au-delà des eaux territoriales” (38). Chacun ses priorités – en tout cas, celles des impérialistes ne penchent décidément pas en faveur de ses victimes directes. C’est tautologique.
La stratégie indo-pacifique
Dans une conférence sur l’indo-pacifique, la région qui regroupe l’Océan Indien et l’Océan Pacifique, la chercheuse à l’IRIS Marianne Péron-Doise revient sur l’intérêt que la France lui porte depuis 2018, et son lien intrinsèque avec l’UE : “L’Union Européenne […] en 2021, a décidé d’élaborer une stratégie Indo-Pacifique […], une stratégie pour la coopération en Indo-Pacifique […]. Bien sûr, la France a largement été l’inspiratrice de cette prise de position de l’Union Européenne, mais vous avez derrière des puissances comme l’Allemagne, comme l’Italie, comme l’Espagne aussi, qui a, très récemment nommé un envoyé indo-pacifique” (39). L’OTAN ne reste jamais loin non plus, ainsi que le remarque la députée macroniste Anne Genetet : “ces dernières années, l’Alliance atlantique a renforcé sa coopération avec les partenaires de l’Indo-Pacifique” (40). En tout cas, “la France a été le premier pays européen à adopter, en 2019, une stratégie en Indopacifique” (41).
Cet intérêt reste principalement lié, on s’en doute, à des raisons d’ordre économico-politique, et répond aux défis lancés par la ruée vers les fonds marins et l’urgence climatique. “Connaître”, “surveiller” et “agir” s’appliquent évidemment à ce cadre. C’est pourquoi l’indo-pacifique est certes un concept reposant sur des bases géographiques, mais aussi géopolitiques :
“La région Indo-Pacifique constitue le centre de gravité de l’économie mondiale, contribuant à plus de 35 % de la richesse mondiale et à 70 % de la croissance. La Banque asiatique de développement prévoit qu’elle pourrait représenter plus de la moitié du PIB mondial d’ici 2050. Cela se traduit également par une intégration économique considérable, avec plus de 60 % des échanges commerciaux intrarégionaux , des classes moyennes dynamiques et des investissements importants dans l’innovation, notamment dans le secteur numérique, la région abritant la moitié des internautes du monde. Elle est le théâtre de multiples flambées de tensions (mer de Chine, péninsule coréenne, détroit de Taïwan, frontière sino-indienne, golfe Arabo-Persique) et de rivalités stratégiques entre la Chine et les États-Unis, exacerbées par une architecture sécuritaire insuffisante ; elle est au cœur de notre capacité à relever les défis mondiaux, notamment la défense des biens communs (lutte contre le changement climatique, protection de la biodiversité, promotion de la gestion durable des océans et surveillance épidémiologique)” (42).
Une chance pour les impérialistes français, puisque 93% de leur ZEE se trouve en indo-pacifique (43). La compétition traditionnelle entre Etats dans la zone se transforme ainsi depuis quelques années (l’arrivée de Macron au pouvoir) en véritable enjeu de conservation et même d’accroissement de la puissance des Etats-Unis, de l’OTAN et de l’Union Européenne dans le monde, dont la légitimité à faire la loi comme bon leur semble, on l’a dit, est de plus en plus contestée par la montée des BRICS.
Pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait penser au premier abord, la France s’affiche comme défenseuse d’une “troisième voie”, d’un “multilatéralisme” et de “l’émergence d’un monde multipolaire” en indo-pacifique, raison pour laquelle elle est devenue “partenaire de développement de l’ASEAN [Association des nations de l’Asie du Sud-Est]”, et partenaire du QUAD (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité). Elle participe ici à “plusieurs organisations régionales” comme l’Indian Ocean Rim Association (IORA), le Western Pacific Naval Symposium, là en tant qu’observateur au Forum des garde-côtes asiatiques (HACGAM) (44). Pour Macron : “La France n’a pas de politique d’hostilité vis-à-vis de la Chine” (45). Plus encore, on lit sur Vie Publique que “travailler au niveau de l’Union européenne devrait permettre à la France de promouvoir une stratégie plus transversale dans la région, à même d’offrir une option alternative à la rivalité sino-américaine” (sic) (46).
En fait, à mesure que le discours français se déroule, celui-ci révèle son caractère mensonger ou, dans le meilleur des cas, amphigourique. Car à côté de ses tirades sur la prétendue autonomie du pays, la France souligne la nécessité d’“exercer son influence afin de mieux résister à l’expansion chinoise”, et d’indiquer, comme la stratégie de l’indo-pacifique de l’Union Européenne le préconise, que cette dernière ne manquera pas de “protéger ses intérêts essentiels et à promouvoir ses valeurs, tout en rappelant ses désaccords fondamentaux avec la Chine, comme dans le domaine des droits de l’homme ». En effet, Vie Publique le rappelle :
“La volonté proclamée à Paris d’autonomie stratégique est souvent interprétée à l’étranger comme le signe d’un engagement fluctuant de la France dans l’Indopacifique, ou d’un positionnement équidistant entre les États-Unis et la Chine. Cette perception n’est pourtant pas exacte : d’un côté, la France partage les valeurs fondamentales de Washington ; de l’autre, elle souhaite néanmoins conserver une relative marge de manœuvre face à certains choix américains motivés par des intérêts auxquels Paris n’adhère pas. Bâtir une coordination étroite et une complémentarité avec les États-Unis semble donc essentiel pour mettre en œuvre dans la région une politique française et européenne autonome. La France et l’Union européenne possèdent des capacités militaires certes limitées pour s’engager dans l’Indopacifique, mais ils disposent d’une expertise et d’une expérience étendues sur les sujets de sécurité maritime, câbles sous-marins, mesures d’atténuation et d’adaptation au changement climatique et plus largement, sécurité environnementale. Ils ont donc une carte à jouer pour en tirer parti et apporter leur valeur ajoutée en développant une complémentarité avec l’approche plus militaire des États-Unis dans la zone” (47).
En Mer de Chine Méridionale, certains parlent d’un transfert de responsabilité des Etats-Unis à l’Union Européenne, où la France, de part sa puissance militaire et l’importance de sa ZEE, incarne le fer de lance de cette offensive dirigée contre “l’expansion chinoise” (48). En effet, “des déploiements plus fréquents mettent à l’épreuve la capacité de la Marine française à opérer en mer de Chine méridionale et dans le Pacifique. Chaque jour, un tiers du commerce mondial transite par les détroits de Malacca, de la Sonde et de Lombok, très fréquentés, où le groupe aéronaval a mené en janvier un exercice de sécurité maritime impliquant neuf pays, baptisé La Pérouse” (49).
Cependant, en réalité, ce transfert prend davantage la forme d’une coopération plus accrue entre la Marine française et la Marine étasunienne en indo-pacifique, celle-ci étant bien sûr en charge des opérations, comme pour l’exercice Rim of the Pacific, en 2024, ou les différentes FONOPS destinées à menacer la Chine. On comprend pourquoi Marianne Péron-Doise déplore une “vision assez négative, […] assez confrontationnelle” : “on a une vision de l’indo-pacifique qui tourne autour d’un conflit assez inéluctable avec la Chine sur Taïwan”, ajoute-t-elle (50). De telle sorte que les contradictions entre les puissances qui s’affrontent et qui commercent entre elles massivement (par exemple, la Chine et les Etats-Unis), et qui existent depuis toujours en régime capitaliste, ont tendance actuellement à progresser au détriment du commerce, et plutôt en faveur de la guerre – de toute façon, la guerre n’est que la “continuation de la politique”, elle-même déterminée par l’état de la structure économique, “par d’autres moyens” (Clausewitz). Une réalité qui contraint, en définitive, la France à prendre position officiellement comme elle l’a fait pour l’Ukraine. Pour le journal War on the rocks, “comme beaucoup d’autres puissances tournées vers le monde, la France se heurte à la difficulté de hiérarchiser clairement ses priorités de politique étrangère. Dans le contexte actuel, la tentation de délaisser un théâtre d’opérations pour un autre [la Mer de Chine Méridionale] pourrait être forte en Europe, d’autant plus que l’impulsion vient désormais des États-Unis. La France doit trouver ses intérêts – et sa voix – dans le contexte du rééquilibrage américain vers l’Indo-Pacifique et du désengagement européen. En tant que vieille puissance européenne, la France souhaite éviter que l’histoire ne se répète et ne se retrouve coincée entre les agendas de deux superpuissances concurrentes – à l’instar de la plupart des pays de l’Indo-Pacifique” (51).
Le développement à vitesse grand V de la Chine (même s’il se stabilise maintenant depuis quelques années) impose un positionnement clair de la part des pays fortement impliqués dans le commerce mondial. D’autant plus que la Nouvelle Route de la Soie chinoise (BRI), démarrée en 2017, qui dépend en grande partie de l’indo-pacifique, gêne la bonne politique impérialiste des membres de l’OTAN et de l’Union Européenne. D’après Richard Labévière, la stratégie indo-pacifique de la France cherche justement à bâtir les fondations d’une “Route de la soie à l’envers” :
“En approfondissant sa coopération militaire avec l’Egypte, qui vient de moderniser le canal de Suez, la France entend consolider le sommet d’une pyramide qui va s’élargissant de la mer Rouge, de l’océan Indien jusqu’au Pacifique en renforçant trois partenariats principaux avec l’Inde, l’Australie et, dans une moindre mesure, le Japon. Problème : contrairement au concept clé des Routes de la soie, cette « stratégie de troisième voie » repose sur le principe inverse : le militaire d’abord, le civil après [quand pour les chinois, selon les concepts de Sun Tzu, c’est le civil d’abord, et le militaire après]. « Pour l’instant, cette grande ambition est surtout une affaire de marins et d’industriels qui se met clairement en travers de l’extension des Routes de la soie », estime un haut diplomate français […]”(52).
Pour parvenir à “ses” fins d’influence, la France mobilise également son “arme impérialiste” (surnommée comme telle, et à raison, par les trotskistes du PCR (53)) beaucoup utilisée en Afrique afin d’y asseoir sa domination néo-coloniale, l’Agence Française de Développement (AFD), “l’une des principales agences françaises dans la région Indo-Pacifique, [qui dispose d’un budget] total de 11,2 milliards d’euros (23 % de son bilan mondial)”, décrite par le think tank néo-libéral Groupe d’Etudes Géopolitiques, comme “principalement consacré à la résilience climatique, à la protection de la biodiversité, à la gestion durable des océans et à la finance verte”. Le think tank poursuit en soutenant que “[L’AFD] soutient également l’action des banques multilatérales de la région (Banque mondiale, Banque asiatique de développement et Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures). Son champ d’action a été élargi et inclut désormais des activités avec les îles du Pacifique dans le cadre de projets régionaux favorisant l’adaptation au changement climatique. L’AFD a également étendu son réseau dans le Pacifique Sud en ouvrant des bureaux au Vanuatu, aux Fidji et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et en multipliant par cinq son budget régional pour atteindre 200 millions d’euros en 2027”.
Néanmoins, cette description pour le moins élogieuse de l’AFD entre fortement en contradiction avec ses investissements réels, dans des “industries agroalimentaires ultra-polluantes, [des] déplacements forcés de populations, [l’]exploitation brutale des salariés…”
Effectivement, en Afrique, elle
“sert notamment à garantir aux entreprises françaises une présence avantageuse sur les marchés de ses anciennes colonies. D’après des enquêtes de Disclose et Mediapart, sur 495 lots de marchés financés par l’AFD entre 2015 et 2019, 320 ont été attribués à des entreprises françaises, notamment à des filiales de Suez environnement, d’Engie et de Vinci. Au total, ce sont près de 249 millions d’euros qui ont été directement versés par la France pour ces appels d’offres […] En février dernier, le média OFF Investigation a publié une enquête qui mettait au jour un exemple de ce mécanisme de corruption en Mauritanie. Dans le cadre d’un ensemble de projets de construction d’infrastructures d’eau potable, 2 millions d’euros ont été versés à des entreprises locales dont l’une était dirigée par un proche du président mauritanien. Or, le coût réel des travaux a été estimé en réalité à… 300 000 euros ! Soit 1,7 million d’euros offerts par l’Etat français ! Pas étonnant que la Mauritanie reste un serviteur fidèle de l’impérialisme français dans la région” écrit le PCR (54).
D’autre part, la France multiplie par 3 ses IDE ou encore augmente ses exportations en Asie-Océanie, qui ont connu une croissance de + 70% entre 2009 et 2019 (55). En outre, “plus de 7 000 filiales d’entreprises françaises sont déjà implantées en Asie-Océanie, ce qui place la France en tête de l’UE”, note Anne Genetet (56).
Les impérialistes français doivent aussi se charger de mater les rébellions des peuples de la zone, dont certains, comme les Kanaks, figurent selon l’ONU dans la liste des peuples à décoloniser (57). Les émeutes de 2024 contre les manœuvres néo-coloniales de la France en Nouvelle-Calédonie ont particulièrement été réprimées dans le sang par la police et l’armée françaises. La France décrit alors la crise comme étant un “défi majeur”, avant de faire mine de s’intéresser au sort des Kanaks en noyant le poisson sous un flot de paroles toute faites (58). Dans le contexte actuel, elle a besoin de la Nouvelle-Calédonie en indo-pacifique pour sa position géographique, comme pour son secteur minier. Selon Frédéric Angleviel,
“Le secteur minier reste le cœur de l’économie calédonienne, les aides de l’Etat français permettant générations après générations de traverser les crises industrielles. En effet, si le minerai calédonien est indiscutablement le meilleur au monde, son coût est très élevé (salaires convenables, isolement), alors que la concurrence s’accroît et que le marché mondiale se développe lentement et, de plus en plus, en direction de l’Asie” (59). On connaît la même situation dans le Canal du Mozambique avec les Îles Eparses, où la France continue de violer le droit international qu’elle prétend malgré tout défendre. Plusieurs fois, l’ONU a condamné la France, et plusieurs fois, cette dernière a usé de son droit de veto. Un internaute anti-impérialiste, Tsimok’i Gasikara, lève le lièvre :
“Pour la France, la Résolution 34/91 du 12 décembre 1979 de l’Assemblée générale des Nations Unies n’est alors qu’un chiffon ? Pour rappel, cette Résolution onusienne impose à la France la restitution à l’Etat Malagasy des îles glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassa da India [noms des Îles Eparses] qui ont été séparées arbitrairement de Madagascar” (60).
Pas loin, Mayotte connaît la même injustice, quand elle n’est pas traitée par les impérialistes comme un vulgaire dépotoir, une réserve d’esclaves à essorer jusqu’à la mort, en témoigne les récents événements tragiques et la réaction inhumaine du gouvernement français (61). Tsimok’i Gasikara écrit :
“Le cas de Mayotte, soustraite arbitrairement à l’archipel des Comores en 1976 à l’issu d’une mascarade de référendum, constitue aussi une entorse grave au droit international de par le caractère illégal de sa départementalisation, la Résolution 31/4 du 21 octobre 1976 en fait foi” (62).
Il ajoute :
“[…] La France entend garder sa présence et sa domination dans cette zone du Canal de Mozambique. Elle y agit en hors-la-loi depuis des années et n’hésite point à violer le droit international pour faire main basse sur les richesses pléthoriques de cette zone. Il faut dénoncer ici la mauvaise foi et le double discours hypocrite de la France. D’un côté, un pays qui se veut le chantre des droits de l’homme, qui crie au respect du droit international et de l’intégrité territoriale (en Ukraine, au Mali, en Centrafrique, en Syrie) et de l’autre, un Etat voyou qui bafoue les règles et les institutions internationales lorsqu’il s’agit de ses propres intérêts. C’est ni plus ni moins que la continuité de la colonisation avec la complicité des dirigeants pantins” (63).
Le pire, c’est que les impérialistes dénient leur responsabilité dans les crises qui secouent aussi leurs “anciennes” colonies, qu’elles se trouvent en indo-pacifique ou en atlantique, comme Haïti. Depuis 1825, la France fait peser une énorme dette sur l’île, la réduisant à un état de dépendance quasi similaire à celui qu’elle avait connu lorsqu’elle était officiellement une colonie, avant 1804. “Selon la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME), cet engrenage a entraîné Haïti « dans une spirale de dépendance néocoloniale dont le pays ne parviendra jamais à s’extraire »” (64). Le journal québécois Le Devoir dresse un tableau tragique de la situation :
“Pays de 12 millions d’habitants, le plus pauvre des Amériques, Haïti vit depuis des dizaines d’années dans une instabilité politique chronique, qui favorise le règne de gangs. Ces bandes criminelles contrôlent actuellement environ 85 % de la capitale, selon l’ONU, et sèment la terreur par des meurtres, viols, enlèvements et pillages. […] Laurent Watson, chauffeur de taxi-moto dans la capitale, évoque une « rançon payée par Haïti à la France ». « Nous payons encore les conséquences de cette imposition », ajoute-t-il, tout en disant être davantage préoccupé par l’insécurité et la crise sanitaire et humanitaire” (65).
En 2024, Macron a décidé d’enfoncer le clou : “ils sont complètement cons”, “illettrés”. C’est en ces termes qu’il a parlé des haïtiens, car pour lui, “là franchement, c’est les Haïtiens qui ont tué Haïti, en laissant le narcotrafic [prospérer]” (66).
Voilà donc par quoi nous sommes gouvernés, voilà qui nous impose leur dictature de classe : des “voyous”, des “hypocrites”, des arrogants qui ne pensent qu’à servir leurs maîtres bourgeois avides de profit et donc de sang, inféodés eux-mêmes à leurs maîtres étasuniens. Ils traînent de jour en jour la nation française, détruite par l’impérialisme et les organisations supra-nationales comme l’OTAN et l’Union Européenne, plus profondément dans la boue à l’international. Raison de plus pour tout faire pour la relever dignement, car “la nation c’est le peuple” (Politzer), et qu’à l’heure actuelle de l’impérialisme, “la souveraineté nationale est le socle de l’émancipation sociale” comme disait Jaurès.
Inutile de tergiverser : seule une stratégie rouge et tricolore, marxiste-léniniste, pourra venir à bout de cet “état actuel des choses” mortifère. La social-démocratie docile qui domine dans les pays membres de l’Union Européenne et de l’OTAN a fait son temps depuis des décennies, et elle commence à révéler son vrai visage. Plus que jamais, réaffirmons le mot de Vaillant-Couturier : le communisme est la jeunesse du monde !
A bas l’impérialisme français, vive la résistance des peuples opprimés. La patrie ou la mort, le socialisme ou la mort, nous vaincrons !
Maxime-JRCF
1) https://www.tf1info.fr/international/vers-un-financement-de-l-otan-a-hauteur-de-5-du-pib-a-quoi-ca-correspond-a-l-echelle-de-la-france-2379083.html
2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Gaulle_(porte-avions)
3) https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/13/le-porte-avions-charles-de-gaulle-sous-controle-operationnel-de-l-otan-pour-la-premiere-fois_6227569_3210.html
4) https://www.youtube.com/watch?v=aL6t49Rk9K8 La mer dans la stratégie militaire de la France
5) https://www.youtube.com/watch?v=LOFO7LyFpD4&t=3437s Les enjeux de la Marine nationale en 2025
6) Sur le site de la Marine, cependant, on parle de “39 000” marins qui agissent chaque jour. In https://www.lamarinerecrute.fr/les-missions-de-la-marine-nationale
7) https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=https%3A%2F%2Fwww.colsbleus.fr%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2F2023-02%2FDIM%25202023_PLANCHE_0.pdf
8) https://www.youtube.com/watch?v=TLjnX69gsC4 Op. Cité.
9) https://www.meretmarine.com/fr/defense/amiral-vandier-nous-devons-accelerer-pour-rattraper-nos-retards-capacitaires
10) https://www.youtube.com/watch?v=5Y94iHmWsrg Op. Cité.
11) [Je traduis] : “ The main disappointment comes from the reduced number of Frégates de défense et d’intervention (FDI) due to be delivered. The three vessels will be the Admiral Ronarc’h, due to enter service in 2024, the Admiral Louzeau in 2026, and the Castex in 2030. The FDI delivery schedule is deliberately spread out to allow construction of units for export. Three force supply vessels (BRF), part of the Vulcano class logistics support ship programme, will replace the Durance class tanker. One ship will enter service in 2024, and two others in 2025 and 2027. La Royale will have seven offshore patrollers (PH), replacing the old A69 Aviso vessels. At the end of November 2023, the Directorate General of Armaments ordered seven offshore patrol vessels (OPVs) for EUR 900 million. These OPVs should have a displacement of 2,000 tonnes, be 90 m in length, and be fitted with at least one 40 mm RapidFire cannon in addition to having the capacity to deploy a helicopter and/or an onboard UAV. Ten vessels are expected to be in service by 2035, with a first delivery planned for 2026.” in https://euro-sd.com/2024/01/articles/36190/examining-the-french-military-programming-act-2024-2030/
12) https://www.charles-de-gaulle.org/blog/2021/05/24/les-espaces-maritimes-de-la-france-une-longue-histoire-et-un-enjeu-majeur-par-jean-marie-dedeyan/
13) https://www.defense.gouv.fr/actualites/armees-se-dotent-dune-strategie-ministerielle-maitrise-fonds-marins
14) https://www.youtube.com/watch?v=ZaGuRz5lDcc Focus – La maîtrise des fonds marins
15) Le passage récent du traité sur la biodiversité en haute mer (BBNJ) cherche justement à résoudre le flou juridique concernant les fonds marins situés en eaux internationales. In https://www.nausicaa.fr/fr/le-mag-ocean/un-traite-sur-la-biodiversite-en-haute-mer 16) https://www.opex360.com/2025/02/15/marine-nationale-la-strategie-francaise-de-maitrise-des-fonds-marins-comporte-un-volet-offensif/
17) https://www.youtube.com/watch?v=U6XrcXcfyuY Op. Cité.
18) https://www.defnat.com/e-RDN/vue-article-cahier.php?carticle=378&cidcahier=1264
19) https://www.defense.gouv.fr/actualites/objectifs-lpm-2024-2030-maitriser-nouveaux-espaces-conflictualite Op. cité.
20) https://www.youtube.com/watch?v=ZaGuRz5lDcc Op. Cité.
21) https://www.youtube.com/watch?v=gMFCOli7qlA Op. Cité.
22) https://www.les-crises.fr/routes-de-la-soie-maritimes-et-armees-par-richard-labeviere/ Op. Cité.
23) https://www.youtube.com/watch?v=6WlAkosQXIQ Op. Cité.
24) https://www.youtube.com/watch?v=U6XrcXcfyuY Op. Cité.
25) https://www.humanite.fr/environnement/canicule/climat-pourquoi-la-montee-du-niveau-des-mers-est-plus-rapide-que-prevu-selon-la-nasa
26) https://lessurligneurs.eu/marie-toussaint-eelv-utilisons-les-200-milliards-deuros-davoirs-geles-des-oligarques-russes-pour-pouvoir-les-mettre-au-soutien-de-lukraine/
27) https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/03/05/gabriel-attal-utilisons-les-plus-de-200-milliards-d-euros-d-avoirs-russes-geles-en-europe-pour-accompagner-l-effort-de-resistance-ukrainien_6576608_3232.html
28) https://fr.euronews.com/2025/06/04/en-ukraine-les-attaques-environnementales-russes-ont-cause-85-milliards-deuros-de-degats
29) https://www.defense.gouv.fr/actualites/objectifs-lpm-2024-2030-maitriser-nouveaux-espaces-conflictualite Op. cité.
30) https://www.youtube.com/watch?v=5Y94iHmWsrg Op. cité.
31) https://www.ofb.gouv.fr/le-milieu-marin
32) Ibid.
33) https://www.vie-publique.fr/en-bref/287607-cop15-biodiversite-proteger-30-de-la-planete-dici-2030
34) https://www.mer.gouv.fr/francemer2030#:~:text=France%20Mer%202030%20d%C3%A9signe%20la,de%20d%C3%A9carbonation%20du%20secteur%20maritime
35) https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/patrimoine-marin-aires-marines-protegees-francaises
36) https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/05/09/un-tiers-des-aires-marines-protegees-le-sont-reellement_6232376_3244.html
37) https://www.les-crises.fr/une-tragedie-humaine-plus-de-2-500-migrants-sont-morts-ou-disparus-en-mediterranee-en-2023/
38) Charvin, Robert (2021). Mouammar Kadhafi, une tentative pour changer le monde, Editions Delga, p.150.
39) https://www.youtube.com/watch?v=7so6O6uru0o L’Indo-Pacifique, une nouvelle géopolitique des mers
40) Genetet, A. (2023). La France en Indo-Pacifique : une ambition partagée pour une légitimité renforcée. Revue Défense Nationale, 863(8), 25-30. https://doi-org.gorgone.univ-toulouse.fr/10.3917/rdna.863.0025.
41) https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/294622-la-strategie-indopacifique-de-la-france-par-celine-pajon
42) [Je traduis] “The Indo-Pacific encompasses the centre of gravity of the global economy, contributing more than 35% of global wealth and 70% of growth. The Asian Development Bank forecasts that it could account for more than half of global GDP by 2050. This is also reflected in considerable economic integration, with more than 60% of trade happening at intra-regional level, buoyant middle classes, and significant investment in innovation, particularly in the digital sector, the region being home to half the world’s Internet users. It is the theatre of multiple flare-ups of tensions (China Sea, Korean Peninsula, Taiwan Strait, China-India border, Arabian/Persian Gulf) and strategic rivalry between China and the United States, heightened by an insufficient security architecture; It is central to our ability to address global challenges, including the defence of common goods (fighting climate change, protecting biodiversity, promoting sustainable management of oceans and epidemiological surveillance).” In https://geopolitique.eu/en/2025/02/27/the-geopolitics-of-the-indo-pacific-frances-strategy/
43) https://se.ambafrance.org/The-Indo-Pacific-region-a-priority-for-France
44) https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/294622-la-strategie-indopacifique-de-la-france-par-celine-pajon Op. Cité.
45) Genetet, A. (2023). Op. Cité.
46) Ibid.
47) Ibid.
48) https://warontherocks.com/2025/03/deciphering-french-strategy-in-the-indo-pacific/
49) [Je traduis] : “More frequent deployments are testing the French Navy’s ability to operate in the South China Sea and the Pacific. Every day, a third of global trade passes through the heavily trafficked Malacca, Sunda, and Lombok Straits where the carrier strike group led a nine-nation maritime security exercise in January called La Pérouse.” Ibid.
50) https://www.youtube.com/watch?v=7so6O6uru0o Op. Cité.
51) [Je traduis] : “France, like many other powers with a global outlook, has been grappling with the difficulty of neatly prioritizing foreign policy. And in the current context, the temptation to forgo one theater for another could be strong in Europe, even more so as the push is now coming from the United States. France needs to find its interests — and voice — amidst the American rebalancing toward the Indo-Pacific and disengagement from Europe. As an old European power, France wants to avoid history repeating itself and being stuck between the agenda of two competing superpowers — just like most resident countries of the Indo-Pacific.” In https://warontherocks.com/2025/03/deciphering-french-strategy-in-the-indo-pacific/ Op. Cité.
52) https://www.les-crises.fr/routes-de-la-soie-maritimes-et-armees-par-richard-labeviere/ Op. Cité.
53) https://www.marxiste.org/lagence-francaise-de-developpement-une-arme-imperialiste
54) Ibid.
55) https://www.youtube.com/watch?v=oBBRBV0T79g La France dans l’Indo-Pacifique
56) Genetet, A. (2023). Op. Cité.
57) https://www.humanite.fr/en-debat/decolonisation/quel-processus-de-decolonisation-pour-la-kanaky-nouvelle-caledonie-1-2
58) https://geopolitique.eu/en/2025/02/27/the-geopolitics-of-the-indo-pacific-frances-strategy/ Op. Cité.
59) Angleviel, Frédéric (2018). La France aux antipodes : histoire de la Nouvelle-Calédonie, Editions Vendémiaire, p.338.
60) https://tsimokagasikara.wordpress.com/2015/10/21/iles-eparses-elles-appartiennent-a-la-france-dixit-mme-lambassadeur-quelle-provocation/
61) https://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/solidarite-avec-nos-compatriotes-mahorais-plonges-dans-le-malheur-cyclonechido-mayotte/
62) https://www.legrandsoir.info/la-france-une-puissance-coloniale-maritime-a-la-faveur-de-la-violation-du-droit-international-cas-des-iles-eparses.html
63) Ibid.
64) https://www.ledevoir.com/monde/ameriques/868432/double-dette-haiti-france-revient-table-200-ans-plus-tard
65) Ibid.
66) https://www.marianne.net/politique/macron/ils-sont-completement-cons-pognon-de-dingue-illettres-quand-emmanuel-macron-tombe-la-veste-et-le-masque
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