Il est difficile dans cette époque troublée par le retour du fascisme et par l’exterminisme de trouver de l’espoir et une raison ne serait-ce que de se lever le matin. Entre nos maigres salaires, le prix exorbitant des produits et le désastre écologique subi par notre planète, l’Humanité dans son ensemble va mal. Partout, nous voyons le renouveau de l’obscurantisme le plus terrible, la déshumanisation des peuples et l’annihilation de notre avenir. C’est la destruction des Lumières pour le retour au Moyen Âge. Malgré cet état des choses, il reste de l’espoir. Tout d’abord, en notre jeunesse, notamment communiste, qui porte l’avenir entre ses mains, celui d’un monde juste et égalitaire, où chacun pourra vivre dignement. Cette jeunesse pleine d’amour pour l’ensemble de notre espèce est porteuse d’espoir. Espoir suscité aussi par les réminiscences de la grande victoire d’octobre 1917 et celle de la Chine actuelle en pleine révolution technologique. Cependant, nous n’arriverons au changement de société qu’en appliquant la maxime de Lénine à la jeunesse communiste : « Apprendre, apprendre, encore apprendre ». Nous devons combattre nos propres faiblesses humaines pour mériter un avenir meilleur.
C’est tout cela que défend notre camarade Blu à travers son poème Le chant des troubadours.
LE CHANT DES TROUBADOURS
Le ciel est lourd
Explosif et fébrile
Chargé de fureur et d’électricité
C’est le Moyen-Age
Qui revient au galop
Le IIIème millénaire est déjà bien entamé
Et pourtant
J’entends encore le chant des troubadours
Des petits papillons qui papillonnent tout autour de ma tête
Couleurs chatoyantes éclats de lumière
L’arrivée de l’Apocalypse
Ou l’annonce d’une nouvelle ère
Les Chevaliers de l’Avenir
Issus de tous les points cardinaux de la Nation
Se trouvent ici rassemblés
En plein coeur du Pays occitan
Le pays des chansons enchanteresses
Qui agrémentaient en vibrations voluptueuses
Les abondants banquets des cours seigneuriales
Dans ces châteaux de pierre nichés sur ces collines arides et vallonnées
C’est du haut de ces indomptables et célestes forteresses
Que s’élevait
Le chant des troubadours
Ce chant voué à célébrer les exploits chevaleresques
De ces combattants intrépides
Au service dévoué
De la Dame avec un grand D
Pour laquelle ils éprouvaient cet Amour immortel et absolu
Que rien ne peut arrêter
Nous avons parcouru un long chemin de progrès
Depuis ces temps anciens
Et pourtant
Quand je tends une oreille attentive
J’entends encore les cordes délicates des harpes et des mandolines
J’entends encore le chant des troubadours
Alors qu’un empire planétaire en pleine décrépitude
Enrage à la vue effroyable de son propre crépuscule
Et menace de déchaîner ses hordes cataclysmiques
C’est encore et toujours l’Amour avec un grand A
Qui rassemble aujourd’hui les Chevaliers de l’Avenir
De l’amour de moi-même
Naît l’amour de mes proches
De l’amour de mes proches
Naît l’amour de ma patrie
De l’amour de ma patrie
Naît l’amour de l’humanité toute entière
Le seul l’unique le véritable Amour
Celui qui fait qu’en ce IIIème millénaire
En plein coeur du Pays occitan
J’entends encore le chant des troubadours
Celui qui célèbre le chemin sinueux
Emprunté par ces Chevaliers en devenir
Car devenir un Chevalier de l’Avenir
C’est un combat que je dois d’abord livrer contre moi-même
Contre mon ignorance
Contre ma paresse
Contre ma gourmandise
Contre ma lâcheté
Contre toutes ces failles et ces faiblesses
Qui m’empêchent de servir pleinement l’Amour immortel
Que j’éprouve envers l’humanité
Ne jamais céder au chant des sirènes apocalyptiques
Et toujours tendre une oreille attentive
A ce souffle ardent
Qui a traversé les âges et les tragédies
Celui qui transporte vers l’Avenir
Toute la jeunesse du monde
J’entends encore le chant des troubadours
Celui qui me donne la force
La force de comprendre le monde
Pour mieux le transformer
La force d’exercer mon corps
Pour assainir mon esprit
La force d’accomplir les tâches les plus ingrates
Qui sont aussi les plus nécessaires
La force de comprendre mes camarades
Pour mieux m’organiser
La force de comprendre mes semblables
Pour mieux les galvaniser
La force
Celle qui donne naissance aux réalisations humaines les plus colossales
Celle qui a transformé cet empire en perdition
Peuplé d’esclaves illettrés
En une nation de cosmonautes d’ingénieurs et d’ouvriers qualifiés
Celle qui a transformé ce pays violé humilié martyrisé
En une vaste Cité techno-futuriste
Où se précipite
A présent
Une foule de gratte-ciel
Et de trains supersoniques
Qui filent à 667 km/h
A travers tout le pays
Et ces drones désinvoltes
Qui par centaines de milliers
S’envolent vers le ciel
Le ciel où déjà se dispersent les nuées menaçantes
Pour laisser place à l’énergie solaire
Pour laisser place au chant immortel de la fusion nucléaire
J’entends déjà
Le chant des troubadours
Blu
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