Les Etats-Unis utilisent l’IA pour déporter des migrants

par | Sep 6, 2025 | International | 0 commentaires

Un rapport d’Amnesty International publié le 21 août montre comment les États-Unis utilisent l’IA pour traquer, emprisonner et déporter les migrants, les demandeurs d’asile, les personnes en situation irrégulière et les manifestants pro-palestiniens. “Amnesty International accuse Babel Street et Palantir de fournir des technologies de surveillance massive au gouvernement Trump”, nous dit Le Matin.

En raison de l’accélération du génocide en Palestine perpétré par la « théocratie fasciste » israélienne, activement soutenue par les États-Unis, dirigée par le gouvernement fasciste de Trump s’assurent que la liberté d’expression soit bien respectée dans leur pays, c’est-à-dire qu’on ne puisse critiquer Israël d’aucune manière que ce soit, mais qu’au contraire, Netanyahou et sa clique soient présentés comme des défenseurs des valeurs occidentales affrontant l’horrible Hamas obscurantiste. “Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump s’est lancé dans une vaste campagne contre des universités, les accusant notamment de laisser prospérer sur leurs campus des mouvements de soutien aux Palestiniens face à l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, qu’il assimile à des manifestations d’antisémitisme. Son administration a coupé des subventions de recherche à différents établissements, arrêté et menacé d’expulsion des manifestants pro-palestiniens, demandé l’interdiction à la prestigieuse université Harvard de recevoir des étudiants étrangers et ordonné la suspension du traitement de leurs visas pour passer au crible leurs réseaux sociaux”, écrit Le Matin. Pour rappel, selon The Guardian, quand un Palestinien est tué par l’IDF à Gaza, il y a environ 83 % de chances que ce soit un civil. En comparaison de la Première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale, c’est environ 20 % de plus.

L’objectif du gouvernement Trump est également de poursuivre son plan anti-immigration Catch and Revoke, soit “Attraper et Révoquer” en français, autrement dit de faire perdurer la tradition étasunienne impérialiste cynique qui se veut d’expulser régulièrement des familles entières de travailleurs pour mieux contrôler le chômage au niveau national. Cela permet également de manipuler l’opinion de la classe ouvrière, en créant un bouc émissaire qui serait responsable de tous les malheurs du monde. Il y a le communiste, le russe, l’arabe, le chinois, mais il y a aussi l’hispanique (quand les quatre ne sont pas désignés comme des communistes). Car c’est bien connu, aucun peuple, aucune couleur de peau, aucune nationalité du monde n’est épargné par l’impérialisme des Etats-Unis, qui fait absolument tout ce qu’il veut.

En effet, des présidents comme Obama, Bush (fils) et Clinton ont eux aussi eu recours à ce genre de pratiques. “Sous les mandats de Barack Obama, entre janvier 2009 et janvier 2017, ce sont […] 2,7 millions de personnes qui ont dû quitter le territoire américain. Un chiffre qui n’inclut pas les personnes qui ont été refoulées à la frontière et renvoyées dans leur pays par les douanes américaines ou les services de protection des frontières”, explique 20 minutes.

De plus, il ne faut pas s’étonner que le gouvernement Trump fasse quelque chose qu’il avait plus ou moins prévu de faire (quand il s’agit d’une mesure réactionnaire, qu’on se comprenne bien), comme on le lit en étudiant le Project 2025, un projet rédigé par d’anciens membres du gouvernement Trump (et actuellement au gouvernement Trump, en partie) et par le think tank d’extrême-droite The Heritage Foundation. Le projet prévoyait qu’au niveau militaire, le pouvoir soit concentré entre les mains du président, pour faciliter les “déportations massives” et la création de “camps géants” de transits pour les immigrés clandestins pouvant en accueillir jusqu’à 100 000 ; en somme, comme le dit Trump, pour “mettre en place le plus grand programme d’expulsion de l’histoire américaine”.

Par conséquent, rien de surprenant dans le fait que “les arrestations se multiplient partout aux États-Unis : le nombre de personnes détenues par la police de l’immigration (ICE) a atteint un sommet en juin, avec plus de 60 000 immigrés en situation irrégulière incarcérés”.

Dans le rapport de l’ONG, on lit qu’

“Amnesty International a examiné des documents provenant des archives publiques du Département de la sécurité intérieure et des documents d’évaluation des achats et de la politique de confidentialité précédemment divulgués, qui montrent que les outils d’IA Babel X, créé par Babel Street, et Immigration OS, de l’entreprise Palantir, ont des capacités automatisées qui permettent un suivi, une surveillance et une évaluation de masse constants, souvent dans le but de cibler les citoyens non américains. L’étude révèle également que le gouvernement américain s’en sert pour tracer les personnes migrantes, réfugiées et demandeuses d’asile […] Babel X effectue une analyse des sentiments en attribuant un sentiment et une intention probable à des publications partagées par les utilisateurs en fonction de leur comportement en ligne. Babel X comme Immigration OS peuvent réaliser des reconnaissances de schémas et automatiser l’analyse des données grâce à des algorithmes. […] Babel X permettrait par exemple de parcourir rapidement grâce à l’IA les plateformes de réseaux sociaux à la recherche de contenus liés au « terrorisme ». Les autorités américaines peuvent alors se servir de ces informations pour décider de révoquer un visa.”

On est très surpris de ne voir nulle part dans le rapport le terme de “censure”, de “totalitaire”, de “dystopique”, de “dictature” employés. Peut-être parce que cela ne sied que trop peu à ses principaux divulgateurs, qui l’utilisent pour dénigrer leurs ennemis, à commencer par la Russie et la Chine, et qu’ils se sont toujours “protégé” de leurs principaux contestataires, que ce soit en menant des opérations anticommunistes chez eux (Cointelpro, maccarthysme, etc.) ou ailleurs (guerre du Vietnam, guerre de Corée, embargo contre Cuba et le Venezuela, etc.). C’est bien la preuve que l’image idéaliste et bourgeoise des États-Unis et des pays qui se trouvent dans leur giron est encore largement partagée par l’ensemble des ONG et des médias bourgeois.

Bien entendu, pas un mot dans les médias bourgeois sur le fait qu’en Russie en 2017, seulement 411 affaires pénales ont été engagées contre des utilisateurs d’Internet pour des publications dangereuses et politiquement “subversives”, contre 3 395 au Royaume-Uni ! Non, car la Russie, c’est le reste du monde, et le reste du monde, c’est une dictature, et en Occident, c’est la démocratie.

La France, elle aussi présentée comme une démocratie dans les médias, comme une défenseuse des droits de l’homme et tout le toutim, se dote des mêmes outils pour surveiller sa population, ou plutôt pour éviter que change le statu quo. Dans un article de France Culture, on apprend que “depuis la loi relative aux JO 2024, [en France,] l’expérimentation de caméras dotées de systèmes d’intelligence artificielle [donc de reconnaissance faciale] a été autorisée en ville pour huit cas d’usage. Le gouvernement envisage désormais de pérenniser et généraliser ce nouvel outil”. En parallèle, “Matignon choisit une société étrangère pour surveiller les réseaux sociaux des Français”. Rien que ça.

Alors que les médias bourgeois de “gauche” et de droite prétendent qu’il existe un système de crédit social en Chine, ce qui a été démontré par le journal de Bernard Arnault Les Echos dans un article du 17 février 2022, Crédit social en Chine : cassons les mythes orwelliens, la France travaille à se prémunir de toute forme de contestations, qui risquent de se faire de plus en plus fortes au regard de la politique toujours plus réactionnaire menée par Macron et ses banquiers.

Bon, nous savions depuis longtemps que nous n’avions plus de vie privée, notamment grâce au lanceur d’alerte Snowden et à cause du commerce connu des GAFA (dont Meta) de nos données personnelles.

Mais il ne s’agit pas de condamner entièrement l’IA. Il ne faut pas confondre le fond et la forme : la Chine réalise de grandes prouesses sociales grâce à l’IA, et l’on sait de bon sens que son usage quotidien, s’il est contrôlé, peut grandement nous faciliter la vie et améliorer l’éducation d’une population. Mettez un couteau entre les mains d’un criminel fou, il ne coupera pas les mêmes choses qu’une grand-mère. Trump agit pour protéger la bourgeoisie, pour renforcer le capitalisme-impérialisme en crise. En Union européenne, les mêmes fascistes gagnent du terrain, pointent le bout du nez un peu plus loin de jour en jour. Les causes sont historiques : le système capitaliste, s’il a connu il y a fort longtemps un relatif développement, ne peut plus faire semblant, même sur ses propres territoires nationaux. L’hypocrisie se renforce, mais son crédit faiblit, proportionnellement. C’est pourquoi, devant chaque problème, comme disait Lénine dans La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky, “un marxiste ne manquera jamais de demander : pour quelle classe ?”

Maxime-JRCF

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