LA JEUNESSE NE DOIT PAS SE LAISSER ENROLER !
La nomination puis la démission en un temps record, suivies de la re-nomination en un temps tout aussi record de Sébastien Lecornu à Matignon sont la manifestation de l’agonie d’un régime à bout de souffle et d’un État bourgeois devenu ingouvernable.
Lecornu, ce pur produit du système bourgeois, représente très bien la « jeunesse d’en haut » : carriériste, coupée du réel, façonnée dans les cabinets ministériels et les écoles du capital. Maire de Vernon (Eure) en 2014-15, puis président du conseil départemental de l’Eure, secrétaire d’État à la Transition écologique (2017-18), ministre chargé des Collectivités territoriales (2018-20), ministre des Outre-mer (2020-22), puis ministre des Armées (à partir de 2022) et Premier ministre de la République française depuis peu, son ascension rapide ne doit rien à une vision politique ou sociale : c’est un pur technicien du pouvoir, un serviteur du capital formé dans les grandes écoles bourgeoises précisément à cette fin. Pendant que des millions de jeunes galèrent, il incarne cette caste qui ne connaît que la gestion froide des chiffres, le mépris de classe et la défense des profits.
C’est dans le genre d’élan de cynisme et de provocation auquel il nous a habitués que Macron l’a nommé Premier ministre après le désaveu de la farce gouvernementale qui fut menée par Bayrou. Lecornu, ce « visage jeune et loyal », n’est qu’un maillon supplémentaire de la chaîne du pouvoir bourgeois.
LE BUDGET LECORNU : AUSTÉRITÉ POUR LE PEUPLE ET LA JEUNESSE, MILLIARDS POUR LA GUERRE
Sous couvert de « responsabilité budgétaire », Lecornu poursuit le travail de sape du service public et des droits sociaux. Il représente la même politique que ses prédécesseurs : celle qui détruit les services publics, privatise les secteurs stratégiques, fait des cadeaux fiscaux aux multinationales et alourdit la répression contre les travailleurs.
Dès son arrivée à Matignon, Lecornu a prétendu vouloir « rassembler » autour d’un « budget de responsabilité ». En réalité, dans la droite ligne des budgets de Barnier et de Bayrou et dans l’optique de satisfaire les exigences de l’UE et en particulier des critères de Maastricht, il s’agit d’un budget d’austérité : réduction des dépenses publiques, nouvelles coupes dans l’éducation, la santé, les aides sociales, les salaires et maintien du carcan budgétaire européen imposé par Bruxelles. En particulier, les apprentis et alternants pourraient se voir supprimer l’aide de 500 euros à l’inscription au permis de conduire et les apprentis voir leur salaire baisser par l’augmentation de leurs cotisations sociales.
Et pendant ce temps, les dépenses militaires ne cessent de croitre : hausse continue du budget de la Défense, contrats d’armement massifs, militarisation de l’économie. Ainsi, le gouvernement prévoit une augmentation du budget militaire de 6,7 milliards d’euros en 2026, cela dans la droite ligne des engagements pris par les pays membres au dernier sommet de l’OTAN d’élever leur budget militaire à 5% du PIB, pendant que les universités manquent de chauffage, que les étudiants sautent des repas et que les jeunes travailleurs sont de plus en plus précarisés.
Lecornu a en outre annoncé que la France mobiliserait un package de près de 195 millions d’euros d’aide militaire à l’Ukraine, financé par les seuls intérêts des avoirs russes gelés. Il a également souligné que toutes les livraisons d’aide militaire américaine à l’Ukraine en provenance de Pologne avaient été suspendues et que Macron lui avait demandé d’accélérer les livraisons d’aide française à titre de compensation, en ajoutant que « l’Europe doit être prête au cas où les États-Unis ne seraient plus à ses côtés ».
Cet ex-ministre des Armées n’a jamais caché sa loyauté aux États-Unis et à l’OTAN. Il a bâti sa carrière sur son alignement total sur l’OTAN et sur la politique étrangère belliciste de Macron.
Sous couvert de « défense de la démocratie », Lecornu prolonge la politique de soumission à l’impérialisme américain.
La logique est claire : la jeunesse de France n’a plus droit à la formation, au travail ou à la dignité, mais doit se préparer à être de la chair à canon pour les guerres de l’OTAN. Les milliards pleuvent pour la guerre, alors qu’on prétend qu’il n’y aurait plus d’argent pour les services publics, la sécu, les retraites ou les salaires !
Face à Lecornu et à son gouvernement bourgeois, certains partis dits « de gauche » prétendent incarner l’opposition, mais trahissent le peuple et la jeunesse. Le PS, EELV et même une partie du PCF participent en réalité à la légitimation du macronisme. Sous couvert de « responsabilité », ils votent des budgets d’austérité, soutiennent les guerres impérialistes ou négocient des postes ministériels. Leur priorité n’est pas la jeunesse ou les travailleurs, mais préserver le système capitaliste en crise.
De l’autre côté, le Rassemblement National prétend représenter « les Français », mais partage en réalité l’agenda euro-austéritaire que Macron porte et ne s’en distingue qu’en redoublant d’efforts pour détourner la colère populaire vers la peur non seulement des « immigrés », mais de tous les travailleurs non blancs. Le RN détourne la colère populaire vers le bouc émissaire migratoire ou vers des faux débats identitaires, pendant que les vrais exploiteurs continuent à piller le pays et à nous exploiter.
La jeunesse doit rester lucide : la fausse gauche comme l’extrême droite ne sont pas des alternatives, mais des instruments de division et de manipulation. Seule l’organisation autonome de la jeunesse et des travailleurs peut briser ce piège et construire un vrai projet de rupture sociale et de souveraineté populaire.

LA JEUNESSE NE SE LAISSERA PAS ENROLER !
Face à ce Premier ministre de guerre, la réponse de la jeunesse doit être claire : ni guerre, ni misère !
Nous refusons d’être les soldats d’une oligarchie qui détruit les services publics, casse les salaires et militarise la société. Nous refusons que l’argent de notre avenir serve à financer les chars Leclerc et les missiles Rafale. Nous refusons de voir notre pays devenir le bras armé d’une Union européenne soumise à Washington.
Les gouvernements passent, mais la logique reste : soumission à l’UE, obéissance à l’OTAN, répression des luttes, destruction sociale. La jeunesse doit construire sa propre voie. Cette voie, c’est celle du Frexit progressiste, du socialisme, de la paix entre les peuples et de la renaissance communiste. Et cette voie, c’est la JRCF et le PRCF qui la portent !
William-JRCF












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