La crise du logement s’enracine dans notre pays, on compte désormais plus de 300 000 personnes sans domicile fixe et plus de 4 millions de personnes sont mal-logées, le tout alors que 3 millions de logements restent vacants en France, soit plus de 8 % du parc immobilier ! Désormais, le logement est devenu la plus grosse dépense des travailleurs les plus précaires qui y consacrent près d’un quart de leurs revenus, le tout pour trop souvent devoir subir des conditions insalubres…
Le récent effondrement d’immeubles à Lille du 12 novembre atteste de l’ampleur de la destruction du parc immobilier national. Le ministre du logement et la municipalité en sont aujourd’hui à s’étonner de cet événement : l’immeuble en question ne faisant pas partie des immeubles les plus insalubres, cela nous laisse imaginer l’état des immeubles à l’insalubrité caractérisée…
Le capitalisme a atteint un stade tellement cynique que cet « accident », en réalité conséquence directe de l’abandon des investissements publics dans le parc immobilier, est une aubaine pour les promoteurs privés qui capitalisent sur la dévalorisation du marché suite à l’effondrement pour évacuer les populations les plus précaires et imposer leur urbanisme anti-social. La population du centre-ville de Marseille l’a vécu et en garde en souvenir amer : moins d’une semaine après les effondrements de la rue d’Aubagne du 5 novembre 2018, l’ensemble des habitants du quartier de Noailles avaient reçu des offres de rachat par de grands promoteurs.
Les jeunes travailleurs vivent de plein fouet les conséquences de cette crise. En effet, commençant leur vie professionnelle avec en moyenne 1300€/mois et la plupart du temps en étant seuls, le logement est au cœur de leurs préoccupations. Le tableau n’est pas plus reluisant du côté des étudiants vu que les effectifs dans l’enseignement supérieur ne font qu’augmenter chaque année sans que les investissements immobiliers ne suivent. Dans certaines villes les proportions donnent le vertige : à Paris, on compte moins de 8 000 logements CROUS pour plus de 500 000 étudiants !
Cette situation n’a rien d’étonnant vu que les précédents gouvernements ont fait preuve d’une continuité crasse en matière de sous-investissement immobilier. Lors de son premier quinquennat, Macron avait promis de construire 60 000 logements étudiants. En cette fin d’année 2022 nous n’en dénombrons que 36 000 dont la très grande majorité (27 000) dans le privé. Ces logements privés échappent presque complètement aux régulations des loyers. En effet, à logement identique, les loyers peuvent être jusqu’à 3 ou 4 fois supérieurs dans le privé qu’au CROUS !
Il est grand temps que nous, jeunes travailleurs et étudiants de France, prenions en main cette problématique essentielle pour notre existence. Unis, nous pouvons forcer notre gouvernement à investir à la hauteur des besoins dans des résidences afin d’obtenir des logements sains aux loyers corrects pour tous. Nous l’avons déjà fait par le passé, nous pourrons le refaire. Hissons-nous à la hauteur des enjeux et imposons un plan d’investissement correspondant à nos besoins !
Il est plus que jamais nécessaire d’obtenir la ratification d’une loi pour un droit au logement, effectif et imprescriptible. Elle devra prescrire les mesures nécessaires à cet effet telles que la réquisition des appartements et bureaux vides, l’interdiction des sur-loyers, des coupures de gaz, d’eau et d’électricité, des saisies et expulsions des familles en difficultés financières. Elle devra également développer l’accessibilité des logements aux personnes handicapées.
Rejoins les JRCF, pour qu’ensemble, nous nous battions pour mettre fin à cette crise tout à fait artificielle qui est un obstacle évident à l’émancipation de la jeunesse de France !
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