168 jeunes camarades du MJCF ont récemment signé une contribution pour alimenter les débats entre adhérents du PCF durant les quelques semaines qui les séparent encore de leur 39ème congrès.
Cette contribution, segmentée en « six chantiers pour affirmer l’ambition révolutionnaire du PCF », soulève plusieurs points cruciaux mais manque cruellement de contre-propositions positives et affirmatives.
Qu’il s’agisse de la participation du PCF à la NUPES imposée par une direction électoraliste et euro-social-démocrate, de la stratégie « du parti » dans la cadre de l’Union européenne supra-nationale et capitaliste et dans celui de l’OTAN – dont l’action en Europe a été soutenue récemment par les députés dits « communistes » (résolution parlementaire du 30 novembre 2022 non moins grave, en cette période de marche à la guerre continentale, que le vote des crédits de guerre par la SFIO en 1914) !! –, de la question de la place de l’impérialisme français dans le monde – dont l’analyse tranche trop rapidement le sort des « DROM-COM », tout en invoquant le droit à l’autodétermination, en prêtant le flanc aux forces anti-républicaines et anti-communistes du démembrement de la République – et du rôle de la démocratie interne ; de tous ces sujets il ne sort que des critiques atones qui, malheureusement et c’est là le cœur du problème, n’égratinent même pas la direction actuelle dont le bilan des cinq dernières années, exprimé dans le texte dit de « base commune », est ‘’globalement’’ partagé par les 168 jeunes signataires.
Mais enfin on se demande combien de congrès « du redressement » il faudra pour redresser la barre, alors même que Macron et Cie pressent le pas vers la liquidation de la souveraineté nationale (Scholz annonce comme imminent l’ “Etat fédéral européen”), que les acquis de 1945 sont en voie d’éradication finale et que l’UE-OTAN livre chaque jour des armes au régime pronazi de Kiev ! Ou plutôt combien de ces congrès faudra-il encore compter avant que l’ensemble des jeunes et des moins jeunes camarades, honnêtement voire franchement communistes et encore adhérents du P«C»F, n’ouvrent vraiment les yeux sur le définitif verrouillage interne d’une direction euro-social-démocrate – dont les dérives révisionnistes ont commencé au minimum avec l’abandon de la dictature du prolétariat, puis du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien, aux XXII et XXIIIème congrès, il y a déjà 44 et 41 ans ! – et :
- qui préfère le piège du dialogue social « apaisé et constructif » à la combative lutte des classes et à ses drapeaux rouges à l’entrée des entreprises ;
- qui s’est débarrassée à toutes les entournures – en prévision de son interdiction totale sans doute annoncée par le Parlement européen ? – de la faucille et du marteau pour complaire aux désidératas du PGE – “qui paye les musiciens choisi la musique n’est ce pas” ? ;
- qui combat les militants de la Renaissance communiste et bien d’autres partisans progressistes et antifascistes d’une concrète alternative rouge et tricolore pour le pays, n’éludant pas la question du Frexit progressiste et de la reprise en main des affaires de la nation par le monde du travail ;
- ou encore, et c’est un seuil décisif qui été franchi, qui vote à l’Assemblée nationale le 30 novembre dernier une résolution soutenant l’action sécuritaire de l’OTAN en Europe, son élargissement prochain à la Suède et à la Finlande, et l’envoi d’armes occidentales au régime euro-nationaliste et pro-nazi de Kiev qui persécute les populations russophones et prolétariennes du Donbass depuis 2014.
Camarades quand le seuil est franchi – et il l’a été ! –, alors « il est temps de jeter la chemise sale et de mettre du linge propre » (Lénine, appelant ses camarades à rompre enfin avec leur appartenance formelle au Parti Ouvrier Social-Démocrate de Russie).
Du linge propre, et pas de courir chercher le dernier nippe trouée un peu moins sale qui « fera l’affaire » pour les trois ans à venir.
Plutôt que « six chantiers pour affirmer l’ambition révolutionnaire » d’un P«C»F qui ne l’est plus depuis longtemps et ne le redeviendra plus, rencontrons nous et organisons, avec nos aînés du PRCF et avec tous les militants franchement communistes, le chantier unique de la reconstruction d’un véritable parti communiste, sur des bases marxistes et léninistes et portant haut et sincèrement dans tous nos combats démocratiques, patriotiques, antifascistes et communistes de ce XXIème siècle, les outils de cette renaissance que constituent la faucille paysanne et le marteau ouvrier !
Pour le bureau national de la JRCF
Gilliatt DS
Jérémy C
Boris D
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