Le 7 mai, une polémique a éclaté en Pologne suite à la diffusion par le musicien polonais Jan Pospieszalski d’un extrait de l’une des représentante de l’Ukraine à l’Eurovision. Le problème n’était pas la chanson mais le t-shirt, où était inscrit : BANDERACIAGA (1).
De quoi effectivement choquer les polonais, pourtant très porté sur le soutien à l’Ukraine, étant donné le rôle de Bandera dans les massacres contre les populations polonaises en Ukraine. Et on ne pourra pas les accuser d’être des odieux russes à la solde de Poutine ! Cet extrait est choquant dans la mesure dans ce qu’il dit de la normalisation de la propagande pro-nazie en Ukraine, déjà visible sur d’autres points depuis 2014, qui apparaît dans les petits détails même là où la situation ne semble pas le rappeler.
Mais à vrai dire, devrions-nous être choqué pour si peu ? Qui retrouvons-nous aussi cette année à l’Eurovision ? Israël, dont les frontières européennes sont connus de tous, alors que ce pays est entrain de perpétrer un génocide contre la population palestinienne. Situation qui choque tout le monde, ce qui entraîne de nombreuses protestations, notamment le 10 mai lorsque des syndicalistes belges ont coupé la retransmission de l’émission pour condamner la politique de l’État d’Israël (2).
L’Eurovision se targue d’être apolitique mais on rappellera que la Russie avait été interdite en 2022 de participation, suite au déclenchement de l’offensive en Ukraine, de même que la Biélorussie. Pourquoi donc, dans ce cas, Israël, a-t-il le droit de faire une représentation ? Pourquoi la vidéo de la chanteuse de l’Ukraine ne vaut pas exclusion du concours ? Il semble qu’il y ait moins de mal à se choquer du soutien à la Palestine de certains participants, notamment le suédois Eric Saade, qui lors de la demi-finale a porté un keffieh autour du bras en soutien au palestinien (son père est d’origine palestinienne).
Se chagriner des protestations de opprimés, mais offrir sur un plateau une voix à des pays réactionnaires, fascisant voire pro-nazis, voilà la voie que semble prendre l’Eurovision. C’est un cruel dévoiement de l’art et de l’ouverture sur le monde que prétend réaliser cet événement. Plus que jamais, mobilisons-nous contre l’axe UE-OTAN, que ce soit sur le plan politique ou culturel.
Le sous-collectif Rouge Tricolore
(1) https://twitter.com/J_Pospieszalski/status/1787780560766591275
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