Arrêt Bosman : une attaque contre le sport par l’Union européenne

par | Mai 15, 2024 | Contre-culture | 0 commentaires

C’est bientôt le 9 juin et son scrutin européiste foireux. Si vous êtes un lecteur régulier du site JRCF, vous connaissez sans doute nos nombreuses critiques de l’Union européenne, en particulier ses aspects antisociaux, son travail de destruction de l’industrie, mais aussi sa volonté toujours plus assumée de mener à terme la casse de la nation (et des nations) via le prochain saut fédéral européen. Cependant le rôle délétère de l’UE se fait sentir dans d’autres recoins insoupçonnés. C’est le cas du sujet qui va nous intéresser : le sport, et plus particulièrement l’arrêt Bosman de 1995.

Il s’agit d’une décision de la Cour de justice de l’Union européenne rendue le 15 décembre 1995. L’affaire opposait le footballeur belge Jean-Marc Bosman à son club du RFC Liège, ce dernier refusant son transfert vers le club français de Dunkerque. Bosman, ne voulant pas se laisser faire, a alors contesté la conformité des règles régissant les transferts au regard du droit communautaire, en particulier deux points. L’un des deux est le suivant : les quotas limitant à 3 le nombre de joueurs étrangers ressortissants de l’Union européenne dans une équipe de club, jugé comme une discrimination entre nationalités européennes.

Les juges européens vont donner raison à Bosman, considérant que les règlements de l’UEFA sont contraires à l’article 48 du traité de Rome sur la libre circulation des travailleurs entre les États membres. Cet arrêt et sa jurisprudence sera confirmé par la suite dans un arrêt Malaja (juridiction française) et Kolpak (à nouveau la CJUE). Et là commencent les problèmes. L’UEFA va se plier à la décision et abolir les quotas de joueurs à partir de la saison 1996-1997. Désormais, grâce à la jurisprudence, les clubs pouvaient engager autant de joueurs européens qu’ils le souhaitaient, ce qui ne manqua pas de provoquer une augmentation des transferts… en y mettant un prix toujours plus élevé ! Le Real Madrid recruta le français Zinédine Zidane pour 75 millions d’euros, puis le Portugais Luís Figo contre 61 millions d’euros, ce qui créa une équipe à même de remporter la Ligue des Champions en 2002. Et cette fin des quotas continua d’accentuer ce qui était prévisible : l’achat des meilleurs joueurs des clubs les plus pauvres par les clubs les plus riches, soit une avancée majeure dans la marchandisation d’un sport populaire, processus qui était déjà bien avancé.

On peut même dire que l’arrêt fut une très mauvaise nouvelle pour la France. Notre pays étant le pays formateur en Europe, il a vu de nombreux joueurs s’en aller à l’étranger dès la saison 1996-1997, soit un an seulement après l’arrêt Bosman. Et vers qui les jeunes talents français s’en allaient ? Vers des championnats plus huppés.

On imagine bien que cela entraîne des difficultés dans la possibilité de faire monter des joueurs « locaux » devant se développer « localement », mais il faut comprendre que cela implique aussi la possibilité, pour un club riche d’un pays riche, de piller les pays pauvres.

Quant à Bosman lui-même, il n’en a pas tiré beaucoup d’argent, sa carrière s’étant arrêtée en 1996. Il dit à juste titre mais sans visiblement en comprendre la portée : « Les joueurs pourraient faire quelque chose. Surtout avec les fortunes qu’ils gagnent. Mais ils ne pensent qu’à eux-mêmes alors que grâce à moi, ils sont devenus très riches. » (1)

Comme toujours, le capitalisme, et son bras armé sur le sous-continent européen qu’est l’Union européenne, est un ennemi des peuples. L’UE détruit tout, des politiques sociales à l’industrie, du pays au sport, combattons-la !

Ambroise-JRCF

(1) https://www.google.com/amp/s/rmcsport.bfmtv.com/amp/football/ligue-des-champions/avant-la-super-league-comment-l-arret-bosman-a-bouleverse-le-football-europeen_AV-202312220483.html

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