En URSS, d’abord :
L’espace n’était pas encore exploré, c’est pourquoi les tâches auxquelles étaient confrontés les scientifiques soviétiques étaient difficiles, même au stade de leur mise en place (moins littéral => la difficulté résidait déjà dans la formulation des objectifs). L’exploration spatiale est un événement dont l’importance est proche de celle de la Révolution. La première étape a été d’apprendre non seulement à mettre en orbite des engins spatiaux (des satellites artificiels par exemple), mais aussi à les faire revenir. Il était également nécessaire de construire et d’équiper des vaisseaux spatiaux pour qu’une créature vivante puisse y voyager sans risques, que ce soit un chien ou un pilote. Ensuite, il fallait permettre à une personne d’effectuer une sortie dans l’espace sans conséquences néfastes pour la santé de celle-ci. L’excitation a également été renforcée par la rivalité avec les États-Unis, d’ailleurs la possibilité de mener des projets communs avec d’autres pays n’était pas écartée, mais au contraire, a été incluse dans le plan de développement, par exemple le projet Soyouz-Apollo.
Après avoir défini les tâches, il faut trouver des solutions. Pour résoudre ces problèmes complexes fondamentaux, un personnel hautement qualifié était nécessaire, c’est pourquoi l’histoire de la physique spatiale, en tant que branche à part entière de la science, a commencé dans les années cinquante avec l’ouverture d’établissements d’enseignement axés sur la physique du vol spatial et tout ce qui va avec. Premièrement le FAKI (Faculté d’astrophysique et de recherche cosmique) qui est un centre de formation dans le domaine de l’exploration spatiale et l’une des premières facultés du Phystech, institut de physique et de technologie (approuvé par arrêté du ministre de l’Enseignement supérieur de l’URSS Vsevolod Nikolaevich Stoletov n ° 477 du 01.10 .1951). Et aussi le MAI (institut de l’aviation de Moscou) qui est le principal fournisseur de spécialistes de l’industrie spatiale soviétique. Grâce aux efforts des diplômés de cet institut, le premier satellite artificiel de la Terre a été envoyé dans l’espace le 4 octobre 1957. C’est cette date qui est considérée comme le point de départ de l’ère de l’astronautique. Précisément à partir de ce moment, le ciel est devenu un havre non seulement pour les avions, mais aussi pour les véhicules volants des plus divers : fusées, satellites sont devenus une partie de la vie quotidienne. Le départ était rapide, le rythme augmentait chaque mois. A la fin des années 50 parmi les succès cosmiques il y a non seulement le Sputnik, mais aussi la présence d’une créature vivante à bord d’un satellite. Le plan des années soixante impliquait déjà le vol d’un homme et, peut-être, sa sortie dans l’espace. L’économie et la vie de certaines villes étaient orientées vers cet objectif, telles que Baïkonour et Karaganda au Kazakhstan, Kiev en Ukraine et d’autres. Les ports spatiaux et les bureaux de conception, eux se trouvé dans les lieux
Dolgoprudny, l’histoire de cette ville est étroitement liée à la cosmonautique soviétique, histoire qui prend ses origines dans les dirigeables et l’aéronautique.
A la ville de Dolgoprudny sont liés les noms de 4 pilotes-cosmonautes de l’URSS et de la Russie : Viktor Patsaev (qui a vécu et travaillé à Dolgoprudny dans les années 1950), Alexandre Serebrov (diplômé de la FAKI-cosmonautes-Phystech en 1967, tout en ayant effectué quatre vols sur des engins spatiaux de la série Soyouz et Salyut et dix sorties dans l’espace), et enfin Yuri Baturin et Alexander Kaleri (tous deux diplômés de FAKI dans la spécialité «Dynamique de vol et contrôle des engins spatiaux»). Le potentiel scientifique et technique de la ville a apporté sa contribution à l’exploration spatiale et au développement de la technologie aérospatiale nationale. Ceux qui ont connu Viktor Patsaev racontent que son rêve d’aller dans l’espace est né bien avant le fameux vol de Youri Gagarine. En 1968 Viktor Patsaev a été admis dans le premier corps de cosmonautes de l’URSS et a suivi avec succès un cours de formation dans le cadre du groupe de spécialistes civils n ° 3.
Les trois autres noms qui ont fait la gloire de Dolgoprudny sont directement liés au Phystech. L’une des premières facultés de l’institut, l’Aéromech, a été créée entièrement pour le bien de l’espace soviétique, elle ne porte plus ce nom depuis longtemps et a été divisée depuis en « écoles de physique et de technologie », mais est malgré tout restée fidèle au ciel. Dès les premières années de sa création, la faculté a formé des spécialistes dans le domaine de l’aérodynamique et de l’hydrodynamique, de la construction de moteurs d’avion, de la dynamique des gaz à haute température, de l’énergétique des moteurs de fusée actuels et en perspective, de la résistance des matériaux, de l’aérodynamique et de la résistance des avions.
Sergey Korolev appréciait l’opportunité de travailler avec le personnel de cette faculté (dans l’OKB-1 de S.P. Korolev deux départements de base de l’université ont été créés : le département de contrôle du mouvement et le département de mécanique aérophysique). Il était également prévu non seulement l’utilisation temporaire d’ingénieurs, mais la formation systématique de futurs explorateurs de l’espace. Korolev a formé non seulement le détachement des premiers cosmonautes, mais a également dirigé une spécialité à l’Institut de physique et de technologie de Moscou et comptait sérieusement sur la formation de futurs chercheurs spatiaux dans les murs du Phystech, où a été ouvert le Département de la recherche spatiale. En 1969, la faculté a reçu le nom FAKI (mais il y a quelques années cette partie du grand héritage a également disparu, la faculté est devenue une «école»).
En Fédération de Russie par la suite :
Le secteur de l’espace en Russie moderne est presque entièrement dirigé par l’Etat, les projets commerciaux indépendants sont encore en cours de développement. Aujourd’hui, la science et l’industrie russes se sont fixées de nouveaux objectifs pour l’étude et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique, ainsi que pour l’amélioration des caractéristiques techniques des aéronefs. Les lancements ont perdu leur caractère historique et sont devenus, si l’on exagère beaucoup, un événement quotidien. Mais il y a maintenant un facteur supplémentaire à prendre en compte par rapport à un demi-siècle auparavant : au-delà de mettre des personnes en orbite, il faut également leur fournir les ressources pour une vie confortable et l’étude des tâches assignées.
Dans les temps contemporains, la Russie n’a plus la ressource économique pour être leader dans tous les domaines de l’exploration spatiale. Mais, heureusement, selon le président de l’Académie des sciences de Russie, Alexandre Sergeev, « le travail de base qui a été réalisé dans les années soviétiques nous permet de nous sentir suffisamment forts et de rester aux premières places mondiales » (déclaration lors d’une table ronde consacrée au rôle historique de la Russie dans l’exploration spatiale, menée par le président de la Société historique russe Sergueï Narychkine). En tant que dernier succès spatial, le chef de l’Académie russe des sciences a appelé le lancement de l’engin spatial Spektr-RG, dont la tâche est de cartographier l’univers dans la gamme des rayons X. Mais maintenant, les principaux objectifs du développement de l’industrie spatiale sont les fusées à usage multiple, l’amélioration des conditions de vol de l’appareil et de la vie à bord. Si nous parlons de l’Institut de physique et de technologie de Moscou, nous pouvons citer les mots du doyen de la Faculté d’aérophysique et de recherche spatiale Sergei Negodyaev : » L’époque moderne de la FAKI est également remplie de tâches impressionnantes dans le domaine de l’exploration spatiale stellaire. Par exemple, nous avons remporté une subvention de l’Agence spatiale européenne pour l’aérodynamique du plasma. Dans notre faculté il y a un programme de développement à moyen et long terme, et il est mis en œuvre avec succès. L’éducation dans la faculté se déroule dans plusieurs directions. Et le premier d’entre eux est toujours l’espace. Il s’agit de la mécanique et des systèmes d’information spatiale, des vols habités, de la conception et de la construction de divers engins spatiaux, de l’énergétique spatiale. Il s’agit de systèmes de communication et d’observation spatiale, d’étude de l’atmosphère, de l’hydrosphère et de la lithosphère de la Terre ».
En 2022, le vol d’un groupe de cosmonautes vers la Station Spatiale Internationale est prévu : « Nous avons tous une spécialisation – nous sommes des cosmonautes-testeurs. Il y a un programme – travailler sur la Station spatiale internationale. Nous nous préparons selon un programme commun – nous soutenons nos compétences. Si des innovations, des améliorations sont introduites, si certains systèmes du vaisseau et de la station sont modernisés, alors, bien sûr, cette information nous est apportée, et nous étudions tout cela, passons des tests » – citation d’un membre du groupe d’Anna Kikina. En ce moment, la faculté coopère activement avec le Centre de formation des cosmonautes et Roskosmos, selon le principe des « ordres ponctuels, ce qui est très différent du système soviétique. La conquête de l’espace russe est très différente de celle des soviétiques, est-ce que cela est dû à l’économie ou à la culture – ce n’est pas clair, ces différences peuvent être justifiées de différentes manières, mais une chose est sûre, l’espace ne quitte pas l’esprit de milliers d’ingénieurs de recherche, et nous ne cesserons jamais de lutter pour les étoiles ».
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