C’est un sujet revenant désormais régulièrement en cette période de crise sanitaire : l’impact sur la jeunesse des diverses mesures de confinement et de leur futur sur le marché du travail.
La semaine dernière, la députée des Hauts-de-Seine Elsa Faucillon (PCF) a rencontré différents jeunes[1] des quartiers populaires de Colombes qui lui ont fait part de leur ressenti au sujet du confinement[2] : la difficulté à vivre cloîtré avec sa famille, l’absence d’ordinateur, la difficulté à suivre les cours, les contrôles policiers réguliers et tant d’autres choses. Toutefois, ce qui marque le plus, c’est l’incertitude de l’avenir aussi bien pour les études que pour le travail…
En effet, il y a de quoi s’inquiéter pour cette jeunesse post-confinement : les embauches sont gelées, les grandes boîtes types Air France, Nokia, Auchan et tant d’autres licencient, les PME font faillites, tandis qu’un jeune sur cinq de moins de 25 ans n’a pas de travail. Sans parler non plus de certains contrats courts que les employeurs ne renouvellent pas, comme cela s’est fait pour bon nombre d’étudiants chez Monoprix.
Depuis 1975, le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans est passé de 7,7% à 19,6% en 2019[3], mais avec le confinement il est passé désormais à 21,2%. Dans cette tranche d’âge, il s’agit d’une augmentation de 34% du nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité. Cela est d’autant plus inquiétant que le nombre de nouveaux entrant sur le marché du travail pour cette rentrée 2020 se situe entre 700000 et 800000[4]. Face à cela le gouvernement a proposé une opération « Un jeune, une solution », qui correspond à une aide de 6,5 milliards pour aider l’emploi des jeunes. L’opération vise à renforcer 5 types de contrats, de l’apprentissage aux métiers d’avenir. D’autre part, les entreprises pourront bénéficier d’une aide de 4000 euros pour l’embauche des 18-25 ans.
Nous sommes favorables aux politiques d’emploi qui pourrait aider nos jeunes, cependant nous ne pouvons être satisfait, car tout d’abord l’aide financière est une incitation qui ne garantit pas forcément un travail et qui s’accommode des contrats précaires de la jeunesse, ne rendant pas la vie plus supportable pour cette tranche de la population. D’autre part avec tous les licenciements et les désindustrialisations ayant court, que restera-t-il comme emploi si ce n’est du travail sous-qualifié et à peine payé. Cet énième plan ne favorisera que l’exploitation patronale et la précarisation encore plus poussée du travail : des crises mondiales, le charognard capitaliste arrive toujours à en tirer profit.
Nous, Jeunes pour la Renaissance Communiste en France, souhaitons que disparaissent les dispositions permettant de recruter des jeunes travailleurs en dérogeant aux dispositions générales, comme les « Emplois d’avenir ». Nous voulons l’intégration des apprentis et des contrats jeunes dans les effectifs de l’entreprise, car ils effectuent souvent le même travail qu’un salarié classique mais en étant sous-payés. D’autre part, nous souhaitons que les qualifications reçues de par les études soient reconnues dans le monde du travail[5]. Surtout, pour pouvoir recréer des emplois il faut sortir de l’Union européenne, qui favorise les privatisations des entreprises par ses traités, et sortir du capitalisme, ce système d’exploitation mortifère de la main d’œuvre qui dans sa course aux profits broie les êtres humains.
Ambroise-JRCF.
[1]14 à 19 ans.
[2]« Hauts-de-Seine : des jeunes expriment leur mal-être lié à la crise sanitaire », Le Parisien, 17/09/2020.
[3]La moyenne nationale est passé de 1975 de 3,8% à 8,1%.
[4]« Emploi des jeunes : comment éviter une génération sacrifiée ? », Force ouvrière, 15/09/2020.
[5]« JRCF : 26 propositions pour la jeunesse », 9 octobre 2017.
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