La promesse de campagne de Macron est passée à l’expérimentation depuis déjà plus de 5 ans, et disons que les premiers pronostics ne s’étaient pas trompés.
Les points positifs d’abord : la propagande. C’est brillant. Le beau site internet, entre plusieurs photos dignes des meilleures colonies de vacances, nous promet un “séjour de cohésion”, pour “agir très concrètement pour une société plus solidaire”, “vivre une expérience humaine collective”, et “être utile aux autres”. En plus le programme a l’air super sympa. On voit des photos de jeunes qui font du trampoline, du bateau à moteur avec les secouristes, qui brancardent habillés en blanc avec des ambulanciers, qui font des immenses feux de camp, qui sont tout fiers de montrer leur badge et leurs képis, y en a même un en pull qui donne une bouteille de jus à quelqu’un qui est petit et qui a l’air pauvre. Manquerait plus que du rab de frites à la cantine, mais il faudrait lire tout le programme pour être sûr que ça n’y soit pas déjà. Vous allez pas vous battre contre ça non ?
Bon, la réalité est un peu moins marrante. Déjà, le réveil à 7h pour chanter la Marseillaise devant le lever de drapeau, c’était peut-être pas obligé. Mais surtout, les plaintes se sont multipliées. Les tuteurs formés à la va-vite ont parfois su faire parler d’eux. Eh oui les militaires ne sont pas spécialement des modèles de morale comme aime bien nous le chanter, ce sont des humains normaux qui sont formés à tuer, ce qui les rend parfois un peu bizarres (qui l’eût cru ?). Consommation de stupéfiants devant les élèves, harcèlement sexuel de mineures, réflexions racistes, humiliations publiques… Ça a un peu changé, les scouts. Et ça, c’est sans compter les problèmes organisationnels, services injoignables, départs en catastrophe avec des équipes incomplètes… On sent que l’exécutif a encore souhaité économiser son argent. Ah non, au contraire, le dispositif a un coût estimé autour des 2-3 milliards d’euros, plus de 2000€ par élève, c’est l’équivalent de 50 000 postes de profs ! Qui ne serviront pas à recruter des profs donc…
“Un militaire sans formation politique et idéologique est un criminel en puissance”
Thomas Sankara
Gabriel Attal promet de généraliser le programme à tous les élèves, avec le port de l’uniforme, au nom du “réarmement civique”, pour apprendre aux gens, « dès l’enfance”, “ce que la République veut dire”. Le dispositif a bien pu être une expérience “mitigée” selon un rapport parlementaire, l’exécutif veut absolument le développer et l’imposer massivement. Le même chiffre est repris partout par les sources gouvernementales : “les élèves sont satisfaits à 96%”. D’après les avis Facebook sur la page du SNU, c’est plutôt 34%, et je ne vois pas en quoi ce deuxième chiffre serait moins sérieux que le premier. Il faut apprendre aux jeunes ce qu’est “La République”, ce qu’est “servir la Nation”, et ce que c’est que “la défendre”.
Vous faites confiance à Macron pour vous éduquer ? Vous ne sentez pas où ça mène ?
Nous, Marxistes-léninistes, sommes favorables à la défense de la République, sommes favorables à armer les citoyens, sommes favorables à ce qu’ils servent la Nation. Seulement, c’est la défense de la république SOCIALISTE à laquelle nous sommes favorables, nous ne prendront jamais les armes pour défendre l’impérialisme français, que ça soit en opprimant de manière barbare et brutale les peuples d’Afrique francophone, de Kanaky, ou en se sacrifiant pour la junte fasciste de Kiev et les intérêts qu’elle défend. Nous sommes favorables à armer les citoyens, les prolétaires, mais pour combattre pour la révolution prolétarienne, pour renverser la bourgeoisie et son État, pour instaurer la dictature du prolétariat, pour que les travailleurs s’émancipent par eux-mêmes, et ce aux côtés des travailleurs et peuples opprimés du monde entier, qui ont les mêmes intérêts. Ce que nous disons est précisément à l’opposé de ce que dit Macron.
Car effectivement, quand Macron dit “La République”, il dit “l’État bourgeois, l’État des capitalistes, par les capitalistes, tout entier dévoué à la conservation de la propriété privée des moyens de production par la grande bourgeoisie financière”. Quand il dit “la Nation”, il dit “tout ce qui va dans l’intérêt du gouvernement qui tient le pouvoir dans le cadre national”. Cette vision de la nation et de la république ne peut naître que d’une interprétation coupée de l’Histoire et de la réalité de la société de classes. L’idéologie bourgeoise est une “camera obscura” disait Marx, elle renverse la réalité, la met cul par-dessus tête. Comment croire que Macron serait “Républicain” alors qu’il dit devoir assumer le rôle de roi dont le peuple a besoin et dont le peuple n’a jamais voulu se débarrasser (c’était pourtant bien imité !) ?
Voici, pour une analyse Marxiste sérieuse, coupée de l’idéologie bourgeoise, ce que sont la Nation et la République. La Nation est le peuple qui s’érige en nation, qui par sa lutte prend le pouvoir politique et défend ses intérêts, exige donc pour lui un traitement égal de chacun et une reconnaissance des droits humains, de chacun au nom de tous, de tous au nom de chacun, qu’il soit femme, homme, natif ou étranger, bien portant ou handicapé. Ce peuple érigé en nation constitue une République, la chose publique (Res Publica), l’institution centrale qui garantit ces droits et assure leur respect partout et pour tous.
Le gouvernement de Macron et l’Etat bourgeois installés en France n’ont rien de “National”, ni de “Républicain”, eux qui n’ont de cesse de détruire le cadre national issu de la Révolution Française dans l’asservissement envers l’UE-OTAN. Ils ne représentent que leur intérêt de classe contre les masses travailleuses de France, leur “République” n’est pas une chose publique mais une chose privée, la Res Privata, qui ne sert que les intérêts de la classe capitaliste déjà totalement mondialisée et anti-nationale, qui sacrifie le peuple de France à la délocalisation et à la barbarie fasciste certifiées aux normes Européennes. Ces gens n’ont pas le droit de brandir le drapeau Français, ils n’ont pas le droit de se réclamer de la République, ils n’ont pas le droit de se réclamer de la Révolution Française, ils n’ont pas le droit de se réclamer des idées des Lumières. Les Lumières ne sont, et depuis longtemps, plus dans le camp de ceux qui défendent le capitalisme, mais bien dans le camp de ceux qui défendent le socialisme, de ceux qui veulent faire de la chose publique une chose commune, qui veulent que le peuple de France tout entier s’érige de nouveau en Nation, dans une deuxième Révolution Française, rouge et tricolore, résolument jacobine, résolument antifasciste, résolument écologiste, résolument pacifiste, et résolument internationaliste !
Alors pour servir la Nation et la République, il n’y a qu’une seule façon : fracasser l’Etat bourgeois, ériger le pouvoir total des travailleurs, et chasser du trône les coquins et les usurpateurs pour construire la France du socialisme de deuxième génération !
Aux armes citoyens !
Silco
Pour le Collectif Luttes JRCF
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