Autant se l’avouer, ce 1er Mai apparait étrange à plus d’un titre.
Le PS participera-t-il aux cortèges ? On en doute… Autant le dire de suite, sa présence pourrait contribuer à quelques tensions…
Côté syndical, comme disait ma grand-mère, « une poule n’y retrouverait pas ses petits » ! La CFDT annonce faire bande à part au plan national. Jusque-là ça pourrait paraître assez clair. Mais voilà qu’au niveau local ça se corse. Des UL CGT ont invité des UL CFDT à participer aux cortèges, malgré les consignes nationales. Dans telle ville la CFDT va manifester – à part – aux mêmes heures et mêmes lieux que laCGT–Solidaires–FO… Et puis voilà que dans d’autres villes, FO – dont on connait la constance – n’ira pas manifester du tout. Prétexte ? « Présence de la CFDT », ou alors, quand ce n’est pas le cas, « parce c’est comme ça ».
Au milieu de cette obscurité et de ce beau bazar, tentons, nous, communistes, d’être clairs.
Que les jaunes de la CFDT, dirigeants traîtres de père en fils ou secrétaire nouvellement promu en tête, ne souhaite pas participer à la journée internationale des travailleurs, nous le comprenons ! Ils n’y ont plus leur place depuis belles lurettes, et ce ne sont pas les travailleurs qui vont se prendre l’ANI en pleine gueule qui me contrediront.
Que la stratégie de FO soit incompréhensible, on y est désormais habitué, avec le décalage si fréquent entre l’expression de cette centrale et sa traduction pratique.Même plus besoin de l’argent de la CIA pour ça !
Que la direction de la CGT tente de se refaire une virginité en se donnant une image de « dure » sur la question de l’ANI, aucun doute là-dessus. Vous comprenez, à la CGT, il y a une base, qui, elle, est sur le terrain, se bat tous les jours, et qu’il faut bien tenter de contenter – difficilement – à grands coups de « journées de mobilisation » et autres défilés dignes de la transhumance, mis en place une fois tous les trois mois.
Une autre chose est sûre : notre détermination à rendre ses couleurs au 1er mai, et de façon plus générale au syndicalisme en France.
Tout syndicaliste sincère, soucieux de la défense des intérêts des travailleurs et quel que soit son syndicat d’appartenance, se doit de tirer les conséquences des stratégies choisies par les directions de chacune des centrales. Le syndicalisme rassemblé a fait la preuve de son inefficacité. Cette stratégie est impulsée par ces directions qui ont fait le choix d’adhérer à une Confédération européenne des syndicats (CES) qui refuse un syndicalisme de classe (comme le défend la Fédération syndicale mondiale– FSM) pour prôner (c’est dans ses statuts) un syndicalisme d’accompagnement où dialogue et négociation sont les mots clé de la soumission ou de la compromission face au patronat. En 2006, c’est par le rapport de force que travailleurs et étudiants avaient fait échec au CPE !
Division entre états-majors réformistes ? Et alors ? Qu’ils s’écharpent entre eux. L’union des travailleurs se fera avec eux, sans eux, ou – plus vraisemblablement – contre eux ! N’attendons pas. Contre l’UE, le MEDEF et le gouvernement à leurs bottes, que les militants communistes, révolutionnaires, syndicalistes de classe, se rassemblent. Pourquoi pas en rejoignant le Front syndical de classe ? Ou encore en s’intéressant au PRCF ?
De grandes batailles nous attendent. Montrons-nous à la hauteur des enjeux.
Un jeune communiste, syndiqué et militant PRCF, le 20 avril 2013
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