Le mercredi 17 janvier au matin, au cimetière Saint-Louis à Versailles, avait lieu l’enterrement de ce grand camarade, de cet immense penseur matérialiste que fut Jean Salem. Luttant de manière acharnée contre la maladie, au point de ne pas lui céder cet effort incessant de la transmission et de la lutte qui faisaient son bonheur, il était pour beaucoup un ami, un camarade et un repère, en ces temps troublés où il continuait d’animer un séminaire à la Sorbonne, consacré au matérialisme dialectique. Une centaine de personnes était présente, des proches, des camarades, des fidèles, des admirateurs, tous venus témoigner de leur profonde reconnaissance. L’enterrement ne fut pas voulu par la famille comme un enterrement politique. Pas de drapeaux donc, mais la discrétion respectueuse de tous ceux qui sont intimement convaincus d’être de la même grande famille. Aussi, le PRCF de la région parisienne était bien présent, au travers de ceux qui furent pour lui des amis et des camarades, ainsi que les JRCF, qui n’eurent pas la chance de le connaitre d’aussi près, mais dont nombre d’entre eux suivaient le séminaire qu’il animait le samedi après-midi, à la Sorbonne.
L’enterrement fut simple, comme le fut le philosophe épicurien Salem, et extrêmement émouvant. Précédant l’hommage de la famille, le directeur de la faculté de philosophie de la Sorbonne, Philippe Büttgen, eut des paroles remarquables, soulignant, la dimension centrale que prenait la lutte politique dans sa vie et dans son œuvre : « Pour Jean, la mort n’était rien, car il savait que la vie était tout, et qu’elle est tout pour tous ». Alors que sa conviction en la nécessité d’œuvrer à un changement radical de la vie, l’engagement communiste qui était le sien, étaient constamment relégués au second plan et décrits de manière accessoire par les médias bourgeois, ils furent, au moment de l’adieu, totalement honorés. En ce sens, il fut pareil à son père, Henri Alleg, héros communiste de la lutte contre le colonialisme français, et pour la libération de l’Algérie, lui qui endura la torture : « et lui et toi vous avez donné votre esprit et votre corps, feignant d’ignorer la douleur avec ce merveilleux bonheur et ce sourire à l’idée de tout ce qui se doit d’être accompli pour qu’une vie vaille la peine d’être vécue » (Danielle Bleitrach).
Le directeur de la faculté poursuivit, en soulignant le lien indéfectible qui unissait le mouvement communiste (« cent ans de communisme français ») de notre pays à l’étude, à la soif de connaissance, à la transmission et à la vocation universelle de ce que l’on nomme si joliment « Université », pourtant aujourd’hui menacée.
Au moment du dernier au-revoir, les saluts communistes face au cercueil se sont multipliés, comme la promesse d’un combat qui n’est pas destiné à s’éteindre.
Salut fraternel, grand camarade !
Le samedi 27 janvier, de 14h à 16h, une ultime séance de « Marx au XXIème siècle » sera consacrée à un hommage à Jean Salem.
Simon-JRCF
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