Lancement de Parcoursup et inégalités : sur le rapport de l’UNEF

par | Juil 5, 2018 | Luttes | 0 commentaires

Le syndicat étudiant UNEF a rendu un dossier de presse le 19 juin 2018, intitulé  « Objection subie, sélection, manque de places : le lancement de Parcoursup aggrave les difficultés d’accès à l’enseignement supérieur ». Nous l’avons feuilleté, voici ce que nous avons retenu.

La première chose, c’est la sélection au sein de l’université qui s’est opérée, alors que le gouvernement nous soutenait mordicus, qu’avec la loi ORE, il n’y aurait pas de sélection à l’entrée. Selon le rapport, environ 90% des licences ont dû trier les candidatures et 22% d’entre elles ont refusé des candidats. Actuellement, ce sont 22 354 jeunes qui se sont déjà vus refuser l’ensemble de leurs vœux. À peu près 49 300 jeunes ont quitté la plate-forme, soit parce qu’ils avaient trouvé une formation à l’extérieur du dispositif (grandes écoles) ou par simple lassitude. Le dossier comptabilise les licences les plus sélectives : en tête, nous trouvons les études de cinéma (61,11 %), puis les STAPS (44,44 %) et Science de la vie (41,93 %).

Ensuite, on note une augmentation du nombre de jeunes qui se voient refuser leur vœu préférentiel, ce qui se voit quand on constate que 42 % des lycéens ont accepté dès le premier tour une formation cette année contre 62,8 % l’année dernière. De même, 78 % des élèves ont cette année reçu au moins une proposition, tandis que l’année dernière cela montait à 85, 6 %. Réformer pour améliorer l’entrée à l’université, vous dites ? On constate que l’argument d’éviter le fiasco d’APB de l’année dernière était vide, au moins pour l’exécutif. D’autre part, recevoir une proposition ne signifie pas que celle-ci était attendue. Ainsi, l’UNEF constate une possible augmentation du nombre de parcours contraints, constat accablant, car ceci est un facteur d’échec : un étudiant ne travaille jamais aussi bien que quand il aime ce qu’il fait*.

Enfin, il est nécessairement question dans le rapport du point cardinal d’un bon développement de l’enseignement supérieur : le financement. Le budget alloué à l’enseignement supérieur a drastiquement baissé. L’année dernière, il avait été constaté que l’un des gros problèmes de l’Université c’était le manque de place pour accueillir la génération du baby-boom de la fin des années 2000. Or, seulement 19 000 places ont été créées et cela est encore insuffisant pour accueillir tout le monde dans de bonnes conditions. En même temps, comme le note fort justement le dossier, le gouvernement a préféré faire jouer la sélection plutôt que de mettre les moyens dans l’enseignement. Visiblement, la masse des étudiants ne rivalise pas avec la vaisselle de l’Elysée !

Nous, JRCF, nous rappelons que nous sommes favorables à la mise en place d’un organisme public d’orientation démocratique des élèves et des étudiants. Ce service permettra à chacun de profiter de la formation la plus large en fonction de ses aspirations et de ses capacités, d’en finir avec l’énorme gâchis de l’échec scolaire et universitaire et sera capable de déterminer le secteur d’activité où chacun pourra s’épanouir d’autant mieux qu’il servira la société. D’autre part, nous sommes pour un enseignement 100% public, financé par l’État, et pour la mise à l’arrêt de toutes les écoles privées ne servant qu’à reproduire une élite moribonde !

Nous serons toujours du côté des étudiants et des professeurs en lutte pour des conditions d’étude et un enseignement supérieur digne de ce nom !

* Extrait du dossier : « Le système d’admission dans le supérieur mis en place par la loi ORE ne fonctionne donc pas : avec moins de propositions réalisées pour une même durée et surtout moins de propositions correspondant aux vœux préférentiels des candidat.e.s. L’attente est beaucoup plus longue et force les candidat.e.s à accepter les propositions d’inscription qui ne leur plaisent pas forcément. »

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