Communiqué des JRCF sur la victoire de Bolsonaro

par | Nov 5, 2018 | International | 0 commentaires

Le 28 octobre, au Brésil, le Front Populaire a temporairement échoué contre la fascisation promise par Bolsonaro.

   Une période sombre s’ouvre pour ce pays.

   Jair Bolsonaro a été élu à la présidence de la République Fédérative du Brésil, avec 55,13% des suffrages exprimés contre 44,87% pour son rival Fernando Haddad du Parti des Travailleurs (PT). Le peuple Brésilien va vite déchanter, car il ne tardera pas à s’apercevoir que d’un candidat raciste, xénophobe, machiste, ouvertement admirateur de la dictature militaire de la période 1964-1985, on ne fait pas un doux sauveur de la nation.

   Bolsonaro a surfé sur des problématiques “sécuritaires”, promettant un déchaînement de violence contre les “bandits” qui prospèrent sur le trafic de stupéfiants et les rapines, en fin de compte sur la misère. Mais pour l’extrême-droite fascisante d’un Bolsonaro, les bandits sont partout. Ils sont au PT, dont l’ancien dirigeant et ex-président du pays Lula Inacio Da Silva croupit aujourd’hui en prison, attendant peut-être d’être rejoint par Haddad si l’on en croit le vainqueur de dimanche dernier : “Et, vous Lula da Silva, si vous espérez que Haddad devienne président pour signer le décret de grâce, je vous dis une chose : vous allez pourrir en prison.”

   Le candidat d’extrême-droite a su instrumentaliser à merveille les souffrances d’un peuple fatigué des scandales de corruption incessants, ce que son prédécesseur (de droite extrême, pour ceux que la nuance préoccupe) Michel Temer avait également su faire lors du scandale Petrobras qui avait éclaboussé le gouvernement de Dilma Roussef (PT). Mais une fois Temer passé de vice-président à président à la suite de la destitution de Roussef, son propre parti (le Parti du Mouvement Démocratique Brésilien, PMDB) avait dû à son tour faire face à des scandales de corruption. D’où une grande impopularité, d’où un succès encore plus grand pour le discours anticorruption de Bolsonaro.

   Le peuple Brésilien, et particulièrement ses couches les plus pauvres, ne va pas pouvoir compter ses souffrances face au programme ultra-réactionnaire de Bolsonaro. Alors que Temer appliquait déjà une politique d’austérité, son successeur s’apprête à supprimer les programmes sociaux destinés aux plus pauvres, comme la Bolsa Familia qui permet aujourd’hui à environ 44 millions de Brésiliens de vivre un peu mieux, tout en réduisant la corruption que ces hypocrites capitalistes prétendent combattre. Et au-delà de ceux qui vivent dans la misère, ce sont ceux qui la combattent réellement qui sont en première ligne du combat contre la fascisation du Brésil. Dans sa folie ultra-autoritaire au service du capital, Bolsonaro criminalise à tout va, et pas seulement ceux que la justice désigne comme corrompus ou trafiquants : « Bandits du Mouvement des sans-terre (MST), voyous du Mouvement des travailleurs sans toit (MTST), vos actions seront qualifiées de terrorisme. » Vous n’exercerez plus la terreur à la campagne, ou à la ville.”« Personne ne quittera ce pays, car cette patrie est la nôtre. » Elle n’est pas celle de ce gang au drapeau rouge et au cerveau endoctriné.”

   Les citations incluses dans ce communiqué proviennent d’un discours prononcé par Bolsonaro le 21 octobre 2018 à Sao Paulo. Criminalisation des mouvements sociaux de défense des travailleurs, attaques en règles contre le droit pour les populations indigènes d’Amazonie de posséder leurs terres (droit qui représente aujourd’hui un rempart formidable contre le saccage environnemental organisé par les puissances capitalistes spoliatrices), et enfin rejet total de toute forme de progressisme politique: ces quelques éléments suffisent à dresser un tableau alarmant de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le Brésil.

   Haddad était soutenu dans sa campagne par un large front populaire, englobant le PCDoB (Parti Communiste du Brésil), le PCB (Parti Communiste Brésilien), le PROS (Parti Républicain de l’Ordre Social) et le PSOL (Socialisme et Liberté). Mais les attaques incessantes des grands médias capitalistes contre le PT ont réussi en partie à créer dans les masses populaires un sentiment “antipétiste” (anti-PT) similaire à celui des élites réactionnaires du pays. Le front populaire a donc échoué à un moment où il représentait un rempart indispensable à la fascisation d’un grand pays, drame que l’on peut imputer à l’imbécillité criminelle des médias dominants à la solde des multinationales. Ainsi s’ouvre pour les progressistes Brésiliens une période sombre qui verra le bassin Amazonien devenir temporairement une vallée de larmes.

   Les JRCF apportent tout leur soutien aux défaits du front populaire et particulièrement aux camarades communistes en première ligne contre Bolsonaro, aux jeunes communistes du Brésil, et à la jeunesse toute entière de ce pays qui voit son avenir compromis par les manœuvres du camp réactionnaire et, en sous-main, de l’administration Trump qui vient de s’assurer la pleine et entière collaboration du Brésil dans la politique impérialiste états-unienne en Amérique latine, mettant un peu plus en danger le Venezuela bolivarien voisin, désormais isolé géographiquement entre le Brésil et la Colombie, tous deux aux ordres de Washington.

   Nous souhaitons à tous nos camarades le courage nécessaire pour combattre le poison fasciste qui veut tétaniser les membres de leur société et les assurons de notre total soutien internationaliste.

À bas l’impérialisme,

À bas la réaction et l’extrême-droite,

Pour la victoire des peuples et le socialisme,

Pour une Amérique latine libre !

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