Dans une nouvelle, et nous l’espérons, dernière pirouette, l’illégitime Macron a nommé François Bayrou à Matignon. Ce centriste libéral, chrétien-démocrate à l’allemande et digne héritier de Giscard est un soutien de la première heure du macronisme. S’il n’avait été mis en examen en 2017 pour détournement de fonds publics, il ne fait nul doute qu’il aurait accédé bien plus tôt à la fonction de chef du gouvernement. Ainsi, loin de la rupture tant attendue par le peuple et la jeunesse de France, Macron opère un retour aux sources. Cet entêtement du chef de l’État à œuvrer contre la volonté populaire et parlementaire ne fait que confirmer la crise profonde que traverse la Ve République en état de pourrissement avancé.
Vieux routier de la politique française, celui qui fut ministre de l’Éducation de Balladur puis Juppé avait tenté une des plus importantes attaques contre la laïcité de ces dernières décennies avec son projet de révision de la loi Falloux visant à déplafonner la possibilité pour les collectivités locales de subventionner les investissements des établissements d’enseignement privé, y compris religieux. Ce projet fut mis en échec par des mobilisations de masse réunissant plus de 600 000 manifestants dans la capitale en faveur de la laïcité. Par la suite, ringardisé et marginalisé par le « bipartisme » UMPS des années 2000, il s’était contenté de distribuer les bons points aux divers gouvernements antipopulaires s’étant succédé. Ressuscité et nommé ministre par Macron en 2017, il fut vite rattrapé par les détournements de fonds de son parti au « parlement » européen et recasé en 2020 au Haut-Commissariat au plan, refondé pour l’occasion et où l’on attend toujours les résultats de ses travaux…
Soutien indéfectible du pouvoir macroniste, et de la personne même du Président auquel il voue une admiration fanatique, il soutint l’ensemble des politiques de ce dernier, des multiples réformes des retraites à la casse de l’assurance chômage, en passant par la destruction du bac national, la mise en place de Parcoursup et la répression féroce du mouvement ouvrier et populaire. Absolument rien ne permet de distinguer, dans la période actuelle, la politique de Bayrou de la politique de Macron, qui avait jusqu’ici simulé une volonté d’ouverture et de relâchement de son emprise sur le gouvernement du fait de sa seconde mise en minorité à l’Assemblée Nationale. Qu’ils dégagent tous les deux !
Bayrou à Matignon, c’est l’Europe fédérale à la tête du gouvernement. Farouche soutien de la ratification du traité Maastricht et du « oui » au référendum bafoué de 2005, François Bayrou était allé jusqu’à défendre un projet de « fédération européenne » alors qu’il dirigeait la liste UDF au scrutin européiste de 1999. Véritable girouette portée par le vent présidentiel, celui qui s’opposait à la réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN est maintenant l’un des plus fidèles soutiens de la cause otano-ukrainienne. Dans les deux cas, une seule obsession l’anime : la construction d’une armée européenne, au service de l’impérialisme européen. Amis des puissants de France et des puissances de l’étranger, il est assurément l’ennemi de la jeunesse populaire.
Nous, Jeunesse pour la renaissance communiste en France, condamnons la nomination de ce personnage antipopulaire et antipatriotique à la tête du gouvernement français. Nous appelons la jeunesse de France, travailleuse et étudiante, à s’organiser syndicalement et politiquement aux côtés de leurs aînés. Faisons face tous ensemble et en même temps aux attaques de la grande bourgeoisie à venir et passons enfin à l’offensive pour renverser le Régime du pouvoir personnel de la Ve République, sortir notre pays de l’Union européenne qui le détruit et de l’OTAN qui le mène à la guerre mondiale.
La jeunesse de France veut un pouvoir populaire, la jeunesse de France a besoin du socialisme !
Bureau National des JRCF
13 décembre 2024
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