Des négociations de paix sabotées par une Europe ultra-belliciste

par | Août 25, 2025 | International | 0 commentaires

Après une période de reflux des négociations de paix en Ukraine, elles ont été relancées ces dernières semaines. Une rencontre a eu lieu entre Trump et Poutine en Alaska, suivie d’une rencontre entre Trump, les principaux dirigeants européens et Zelensky. Mais les négociations en sont toujours au même point. Les États-Unis sous l’administration Trump, conscients de la problématique créée par le fait de se trouver sur un double front stratégique – voir un triple front si l’on ajoute la situation incandescente entre Israël et l’Iran – en Ukraine contre la Russie et du côté est-asiatique contre une Chine de plus en plus forte à tous points de vue, veulent en terminer avec cette guerre et se montrent pour cela prêts à faire les concessions nécessaires à la Russie. Mais ce souhait se confronte à la témérité de l’Europe et de l’Ukraine qui refusent de lâcher les territoires conquis par la Russie et de donner des garanties de sécurité à la Russie et aux russophones d’Ukraine (1)(2). Nous retrouvons donc la même contradiction qu’il y a 3 mois et que nous avions déjà analysée (3), à savoir la contradiction entre le souhait des États-Unis sous l’administration Trump d’en finir avec la guerre en Ukraine pour se concentrer sur la Chine et le refus de l’Europe et de l’Ukraine d’accepter un accord de paix qui réglerait les causes fondamentales de la guerre, c’est-à-dire en fait un accord de paix qui assurerait ce que la Russie exige depuis le début de l’opération militaire spéciale, à savoir : démilitarisation, neutralisation (= fin de la domination otanienne en Ukraine), et dénazification de l’Ukraine, reconnaissance des territoires conquis par la Russie. Rien de tout cela n’est accepté par l’UE et l’Ukraine, et nos médias de propagande de guerre s’« étonnent » que la Russie, qui possède l’ascendant militaire, refuse de rencontrer Zelensky.

Pour bien comprendre la situation, il est nécessaire de s’opposer à deux idées courantes et opposées :

  • L’idée selon laquelle la volonté de paix affichée par Trump serait purement et simplement feinte. De fait, les États-Unis ont intérêt à une fin de guerre rapide en Ukraine.
  • L’idée selon laquelle Trump serait de connivence avec Poutine pour lui donner l’Ukraine : Non, Trump ne « donne » pas l’Ukraine à Poutine. Trump est un défenseur de l’impérialisme-hégémonisme américain en déclin qui fait preuve de réalisme politique dans un contexte de supériorité militaire russe en Ukraine et de montée en puissance de la Chine, principale menace pour l’hégémonie américaine mondiale.

Bien qu’il y ait des scénarios plus probables que d’autres, la suite des évènements est incertaine et il serait malavisé de faire des prédictions précipitées. L’Europe va-t-elle retrouver raison et forcer l’Ukraine à signer un accord de paix avec la Russie ? Un tel scénario est à la fois le plus souhaitable et le plus improbable, tant le bellicisme jusqu’au-boutiste européen est affiché. Et si l’Europe continue de soutenir l’Ukraine « jusqu’au dernier Ukrainien », que vont faire les États-Unis ? Vont-ils se désengager et laisser plus ou moins complètement à l’Europe la charge de la défense de l’Ukraine ? Vont-ils continuer de soutenir l’Ukraine ? Vont-ils poursuivre, voir renforcer les sanctions économiques contre la Russie ? (4) Dans tous les cas, il est clair que l’Europe devra assumer, conformément à la stratégie américaine de répartition de l’effort militaire entre les États-Unis et leurs alliés (5), une part de plus en plus importante dans la « défense » militaire de l’ordre euro-atlantiste, qu’elle va se militariser de plus en plus, et que donc nos droits sociaux, nos services publics et nos salaires seront de plus en plus attaqués. Le plan Bayrou de « réduction des dépenses publiques » commandité par l’UE, conjoint à la hausse des dépenses militaires annoncée par Macron dans le cadre de la hausse des budgets militaires des États membres de l’OTAN à 5% du PIB décidée au dernier sommet de l’OTAN, en est la manifestation la plus évidente (6).

C’est pourquoi la jeunesse doit se mobiliser contre l’UE et l’OTAN, pour la paix, et pour une souveraineté nationale et populaire qui permettra à la France de reprendre le chemin du progrès social. Le 10 septembre sera à ce titre l’occasion pour la jeunesse de se faire entendre sous le mot d’ordre « De l’argent pour le peuple et les salaires, pas pour la guerre ! »

William-JRCF

(1) https://www.bfmtv.com/international/asie/russie/la-russie-juge-qu-un-deploiement-d-un-contingent-europeen-en-ukraine-serait-inacceptable_AD-202508210336.html#xtor=AL-68

(2) https://www.tf1info.fr/international/video-guerre-en-ukraine-pas-de-paix-sans-le-respect-de-la-russie-assure-serguei-lavrov-le-ministre-russe-des-affaires-etrangeres-2389584.html?utm_source=chatgpt.com

(3)

(4) https://fr.euronews.com/2025/08/23/trump-menace-la-russie-de-nouvelles-sanctions-mais-souhaite-inviter-poutine-au-mondial-de-

(5) et (6)

Vous Souhaitez adhérer?

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Ces articles vous intéresseront

Le chant des troubadours

Le chant des troubadours

Il est difficile dans cette époque troublée par le retour du fascisme et par l'exterminisme de...