Pour la quatrième année consécutive, le réseau d’agences immobilières Guy Hoquet réalise une étude sur l’évolution des prix sur vingt communes de l’Île-de-France, toutes liées au «Grand Paris express», durant la période du 1er janvier 2018 au 30 juin 2018*.
Le premier constat que l’on peut faire du rapport c’est une augmentation des prix de l’immobilier et du m² dans la grande majorité de ces villes, allant de +1 % (Villejuif) à +20 % (Clamart), tandis que la ville de Vanves stagne et que quatre villes voient une baisse de leurs prix (Bagneux, Viry-Châtillon, Chaville et Rueil-Malmaison). Les prix sont globalement les plus importants dans les villes où le projet du Grand Paris Express est le plus développé. Toutefois, il y a d’autres facteurs expliquant la montée des prix, à l’instar du fait que la petite-bourgeoisie/classe moyenne parisienne n’arrive pas à se loger dans la capitale.
Ce qui nous emmène au deuxième constat, l’embourgeoisement avancé de certaines villes depuis l’apparition du Grand Paris. L’une des preuves de cet embourgeoisement étant le prix élevé dans les trois départements de la Petite couronne (92, 93 et 94), mais aussi le fait que certaines villes des territoires visés reçoivent les Parisiens déçus de Paris. Le rapport pointe entre autres Issy-les-Moulineaux qui capte les habitants du 15e arrondissement n’arrivant pas à se loger (I-L-M, +19% d’augmentation des prix, 8621 euros le prix au m², 29 jours de délai de vente), Saint-Ouen, déclarée «ville d’adoption des frustrés du 18ème» (+18% d’augmentation, 5321 euros le prix au m2, 40 jours de délai d’attente), ou encore Les Lilas, accueillant ceux du 20ème (+12% d’augmentation, 5718 euros le prix au m2, 70 jours de délai d’attente).
Enfin, le directeur de Guy Hoquet est plutôt confiant, car son rapport semble indiquer la réduction de l’écart de richesse entre les communes du même secteur. Effectivement, mais son rapport pointe que cette réduction de l’écart de richesse se fera au détriment des classes populaires qui ne pourront pas suivre la hausse des prix et seront nécessairement amenées, si les choses se poursuivent, à devoir s’éloigner encore un peu plus du centre de la Région.
Les JRCF et le PRCF expriment à nouveau leur opposition, non pas au projet salutaire d’un réseau ferroviaire public liant toute la région Île-de-France, mais à ce projet du Grand Paris technocrate se faisant sans le consentement des populations et étant la pointe avancée de l’accaparement par la bourgeoisie de la capitale et de sa proche banlieue.
* « Immobilier : quelles sont les villes qui profitent déjà du Grand Paris ? », Le Parisien, 8 novembre 2018.
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