Entretien des JRCF avec la Ligue des Jeunes Communistes (LYC) des USA

par | Nov 23, 2021 | International | 0 commentaires

Le Collectif International des JRCF est heureux de vous présenter cet entretien réalisé avec la Ligue des Jeunes Communistes des USA. Propos recueillis par Kenaël M.

JRCF : Bonjour camarades! Tout d’abord, pouvez-vous présenter brièvement votre organisation ?

LYC : La Ligue des Jeunes Communistes (LYC, League of Young Communists) est l’aile jeunesse du Parti des Communistes des USA (PCUSA, Party of Communists USA). Tous les membres du PCUSA jusqu’à l’âge de 30 ans font partie de la LYC.

JRCF : Les États-Unis sont l’un des pays les plus impérialistes. Étant au cœur de la bête et les premiers à en souffrir, quelles sont vos actions contre l’impérialisme américain et de l’OTAN ?

LYC : Nous nous sommes toujours opposés et ne cesserons jamais de nous opposer à toutes les guerres d’agression lancées par l’impérialisme américain dans le monde entier.

Les États-Unis ont 800 bases militaires hors de leurs frontières, dans 70 pays. Nous voulons la fermeture de toutes ces bases et le retour au pays de tout le personnel militaire à l’étranger. D’autre part, nous ne commettons pas l’erreur de détacher la question de l’impérialisme de l’économie comme le fait la vision opportuniste dans l’étude contemporaine de l’impérialisme. Nous comprenons que notre rôle au cœur de la bête exige l’étude du développement du système impérialiste-capitaliste et de ses composantes, les États capitalistes, l’évaluation précise de la position de chaque État dans le système impérialiste afin que la formation d’une stratégie et d’une tactique révolutionnaires soit basée sur les données objectives réelles qui mettent en évidence que notre époque est celle du passage du capitalisme au socialisme. Nous comprenons que le système impérialiste peut être comparé à une pyramide, un schéma qui peut être utilisé pour nous aider à expliquer aux travailleurs la réalité de l’impérialisme en tant que capitalisme monopoliste, un capitalisme pourri et mourant. La pyramide impérialiste permet de comprendre la position de chaque pays dans le système impérialiste en fonction de sa force, les États-Unis étant au sommet. Le schéma de la pyramide impérialiste nous aide à doter nos membres de la compréhension du développement inégal du capitalisme.

La lutte des nationalités opprimées ici aux États-Unis est le « talon d’Achille » de l’impérialisme et il est de notre devoir de lier cette lutte à celle de la classe ouvrière. En outre, l’organisation de manifestations anti-impérialistes au niveau national et notre participation à des activités anti-impérialistes au niveau international au sein de la JMJ sont des éléments clés de nos actions contre l’impérialisme US-UE-OTAN.

JRCF : Le COVID19 s’est répandu dans le monde entier depuis 2020. Nous voyons beaucoup de propagande sinophobe venant des États-Unis mais peu de solidarité internationale et d’actions nationales de la part du gouvernement américain. Quelle est votre analyse de la situation du COVID aux États-Unis ? Que faudrait-il faire pour arrêter la pandémie ?

LYC : Les Etats-Unis sont le pays qui dépense le plus pour les soins de santé par habitant sur la planète. Et pourtant, l’état de santé du peuple américain est très mauvais, comparable à celui de pays beaucoup moins développés. La raison en est qu’en Amérique, les soins de santé sont une énorme source de profits pour les entreprises privées géantes, et la santé des gens n’est jamais une priorité. La pandémie de COVID-19 a clairement démontré l’incapacité de l’État capitaliste à assurer la santé de la population. L’État capitaliste place le profit au-dessus de la santé. Le système de santé publique américain, sous-financé et vidé de sa substance, est actuellement en crise, ce qui constitue un catalyseur pour la poursuite de la détérioration du système capitaliste dans sa phase la plus pourrie. La pandémie a également mis en évidence le conflit interne de la classe dirigeante qui se déroule dans la querelle entre les démocrates et les républicains. Les déficiences du système de santé publique, au profit de la commercialisation des systèmes de santé, ont mis en danger la vie de centaines de milliers de personnes. La pourriture même du système capitaliste a été exposée, laissant les travailleurs exposés à la « jungle » de la rentabilité capitaliste. Dans le contexte de la crise, les nombreux grands monopoles dans le domaine de la biotechnologie ont rivalisé pour augmenter leurs profits, faisant de la fourniture de produits de base et de produits pharmaceutiques un commerce lucratif. Les mythes de l’État bourgeois tels que la capacité du secteur public et du secteur privé à coexister et « nous sommes tous dans le même bateau » ont également été réfutés à la lumière de la crise du COVID-19.

Nous voulons abolir les soins de santé privatisés, et en faire un droit humain pour tous.  La nécessité d’un système de santé exclusivement public et gratuit, avec l’abolition de toute activité commerciale, a été démontrée de façon spectaculaire par la pandémie aux États-Unis.

De plus, le capitalisme et sa marchandisation de la santé ont ruiné le régime alimentaire des gens. Il a encouragé l’industrie très rentable de la malbouffe, parmi d’autres régimes alimentaires et passe-temps malsains, ce qui est une cause principale de la prévalence en Amérique de maladies chroniques évitables, de conditions médicales sous-jacentes et de l’affaiblissement du système immunitaire naturel des gens. La comorbidité et son impact sur les personnes qui ont été infectées par le COVID-19 s’est avérée être une caractéristique inquiétante des décès dus au COVID-19. Par exemple, au cours des 10 dernières années, les cas d’hypertension artérielle ont doublé.

Il n’est donc pas surprenant que lorsqu’une pandémie telle que celle du Covid se propage dans le monde, le nombre de décès aux États-Unis ait atteint des proportions astronomiques, ce pays se classant au 20e rang des pires pays pour les décès dus au Covid, sur une liste de 206 pays !

Entretien des JRCF avec la Ligue des Jeunes Communistes (LYC) des USA

JRCF : Ces dernières années ont été marquées par une grande activité aux États-Unis. La présidence de Trump, BLM, une tentative de coup d’État ratée et maintenant la présidence de Joe Biden. Quel est votre point de vue sur la situation actuelle ? Que pensez-vous de BLM ? De Biden ? Pensez-vous qu’une guerre civile aurait pu avoir lieu en janvier 2021 comme on l’a parfois dit ?

LYC : Pour nous, la classe dominante exerce sa domination à travers deux partis politiques qui s’alternent pour gérer les affaires capitalistes dominantes. Ils se battent comme chiens et chats, parfois de manière théâtrale, mais surtout comme un indicateur de l’approfondissement du conflit interne des classes dominantes. Cependant, on ne peut ignorer que les deux partis sont au service de ceux qui aiment le capitalisme et qu’ils sont tous deux d’accord sur la prétendue « mission divine » de l’Amérique d’être le leader du monde « libre ». En français, comme le disait le camarade Duclos en 1969 : « Blanc bonnet, bonnet blanc ».

Les Etats-Unis sont en crise en raison de leur position décroissante au niveau international, sur le plan économique et commercial, mais aussi sur le plan militaire et plus généralement dans leur capacité à se présenter comme un modèle pour le reste du monde. L’agressivité de leur politique étrangère ces dernières années dépendait beaucoup de cela, de la volonté de défendre avec la force militaire cette position avantageuse dans la pyramide impérialiste mondiale, qui n’est plus soutenue par la seule force économique.

Dans les années de l’administration Trump et dans les mois de la campagne électorale, il est devenu clair que le pays est effectivement divisé entre deux options de gestion capitaliste. Sous l’administration Trump, les États-Unis ont intensifié la guerre commerciale et la confrontation économique avec la Chine. Au niveau de la politique internationale, la présidence Trump a sans aucun doute montré une conduite beaucoup plus condescendante envers la Russie dans de nombreux scénarios. Cette tactique a pour objectif évident de limiter la convergence des intérêts de la Russie avec la Chine. Un exemple clair de cette politique a été observé dans le conflit syrien, dans lequel le retrait des troupes par les États-Unis a permis à la Russie de Poutine de devenir la principale force de médiation dans les mois de l’invasion turque, laissant le pays à sec. Trump n’a rien fait d’autre que d’accuser les démocrates et Biden d’être les cinquièmes piliers de la Chine, les qualifiant d’annonciateurs du « socialisme », tandis que les démocrates ont continué à reprocher à Trump le prétendu « Russia Gate » et une proximité excessive avec le gouvernement russe.  Derrière les accusations mutuelles, il y a des éléments de vérité, des visions divergentes liées à des intérêts très concrets.

Il nous est difficile de classer les événements du 6 janvier comme une tentative de coup d’État en raison du fait que Trump était encore le président en exercice à l’époque et que les institutions contre lesquelles un éventuel coup d’État aurait été dirigé étaient sous son contrôle. Il faut également considérer que ni les manifestants ni les réactions des démocrates et des appareils institutionnels n’ont abouti à une confrontation militaire. Pour que le fascisme s’installe, il faut que la classe dirigeante capitaliste soit à bord, soutenue par la puissance militaire de son État bourgeois. En aucune façon, Biden n’était une menace pour le capitalisme aux États-Unis. Biden était l’option préférée de Wall Street lorsque Trump a commencé à représenter une menace pour les profits. Les groupes fascistes américains rassemblaient leurs forces, montraient leur puissance, comptaient leur nombre et faisaient jouer leurs muscles. Mais si un jour, un président états-unien, et/ou la majorité du congrès serait sur le point d’introduire des politiques qui menaceraient le capitalisme états-unien et le complexe militaro-industriel dirigé par le Pentagone, cela est certain que la stratégie de la classe dominante sera de recourir au fascisme et à la guerre civile. Les groupes fascistes se trouveraient sur la ligne de front dès le premier jour.

L’objectif de Biden semble aujourd’hui être de reconstruire un climat d’ « unité nationale » autour de sa figure et de son gouvernement. Une partie de cette stratégie est l’énorme accent médiatique mis sur l’élection de Kamala Harris comme première femme vice-présidente, qui réussit à se présenter comme l’une des nouvelles icônes de la gauche bien qu’elle ait été pendant des années procureur général de Californie, un rôle dans lequel elle a été partisane de politiques fortement répressives, tout à fait en ligne avec la gestion des inégalités sociales comme un problème d’ordre public qui est typique des États-Unis. Cependant, si Biden, « Joe l’endormi » (« Sleepy Joe »), si des mesures visant à alléger les souffrances de la classe ouvrière américaine sont adoptées sous cette administration, nous soutiendrons ces mesures afin d’élargir le champ d’action de la classe ouvrière et de lui permettre d’échapper à la détérioration de ses conditions. Comme Lénine l’a dit : « Le chat Vaska écoute, mais continue à manger ». Cependant, nous ne nous faisons pas d’illusions car Biden est un pur produit du capitalisme et de l’impérialisme américain et nous savons que toute mesure favorable est toujours suivie d’un renforcement de l’exploitation, c’est la loi d’airain du capitalisme.  Les monopoles capitalistes sont le véritable gouvernement des USA, la preuve, ils financent les partis démocrate et républicain.

Le soulèvement de BLM a secoué l’Amérique en 2020. Des milliers de jeunes de toutes races et couleurs sont descendus dans la rue pour se révolter contre la brutalité policière et le racisme. Ce qui était initialement considéré comme un mouvement de protestation s’est transformé en une véritable révolte du prolétariat urbain, en plein centre métropolitain de l’impérialisme. C’est au cours de ces manifestations que l’administration Trump s’est ouvertement adressée aux gouverneurs des différents États, les accusant d’être trop faibles et leur demandant de procéder à davantage d’arrestations et d’intervenir pour « rétablir l’ordre », une invitation reprise par les groupes d’extrême droite et les partisans de la suprématie blanche du président. Trump a utilisé la destruction de propriétés privées pendant le soulèvement comme un prétexte pour interdire le gouvernement « Antifa » et prétendre que cette « organisation terroriste » était responsable de la conduite des protestations. La LYC ne réduit pas les protestations à un simple mouvement antiraciste. Le mouvement BLM a été un rejet de l’injustice du modèle américain. La cible du mouvement n’était pas uniquement le gouvernement Trump mais l’ensemble du cadre que de larges pans de la société américaine perçoivent comme grossièrement injuste. La question de la libération des Noirs, qui s’est récemment rapprochée des Hispaniques, s’est mêlée au caractère de classe de la société américaine.  Le meurtre de George Floyd a agi comme un détonateur pour que l’exaspération des classes populaires se transforme en révolte. Une révolte de classe, car ceux qui vivent dans les quartiers afro-américains sont des prolétaires, et ce sont les prolétaires qui sont touchés par la discrimination raciale. C’est contre cette exaspération que la police, la garde nationale ont été mobilisées aux États-Unis et que l’on évoque même l’opportunité d’utiliser l’armée pour réprimer les manifestations. Il s’agit d’une réponse qui est loin d’être atypique pour les États-Unis : un pays qui compte 6% de la population mondiale et qui, dans le même temps, s’enorgueillit d’avoir 25% de la population carcérale mondiale.

Les membres du LYC ont rejoint les protestations partout où elles ont eu lieu. Notre parti soutient BLM et fait de son mieux pour réorienter les révoltes contre le capitalisme.  La section de l’Amérique corporative derrière les Démocrates a tout de suite remarqué le mouvement, a travaillé pour l’absorber, et a manœuvré pour disculper le capitalisme en donnant 90M$ à BLM en 2020. Les démocrates ont craint la radicalisation du mouvement BLM et ont utilisé des figures de proue des « démocrates socialistes » comme Bernie Sanders et Alexandria Ocasio Cortez comme couverture de gauche des politiques de centre-gauche.

La classe dirigeante a utilisé la même tactique que Nixon en 1969 lorsqu’il a promu le « capitalisme noir », à la suite des émeutes de 1968. Nous faisons exactement le contraire, nous accusons le capitalisme. Nous expliquons que les racines du racisme se trouvent dans le capitalisme lui-même, tout comme dans tous les systèmes d’exploitation de l’homme par l’homme qui ont précédé le capitalisme.

Nous suivons les paroles de Fred Hampton, leader de l’aile marxiste-léniniste des Black Panthers, assassiné en 1969 par le FBI, qui a déclaré

« Nous devons faire face au fait que certains disent qu’il vaut mieux combattre le feu par le feu, mais nous disons qu’il vaut mieux éteindre le feu par l’eau. Nous disons que l’on ne combat pas le racisme par le racisme. Nous allons combattre le racisme par la solidarité. Nous disons que l’on ne combat pas le capitalisme avec un capitalisme non noir ; on combat le capitalisme avec le socialisme ».

JRCF : Pendant longtemps, les communistes américains ont souffert du maccarthysme, de la HUAC, etc. Nous pourrions penser que cela a pris fin avec la chute de l’URSS, mais récemment nous avons vu une résurgence de la soi-disant « peur rouge ». Quelle est votre analyse ?

LYC : Le maccarthysme est apparu à une époque où le camp socialiste était immense et puissant, où plus d’un tiers de l’humanité vivait sous le socialisme. De plus, le CPUSA, le premier parti communiste des États-Unis, et peut-être le troisième plus grand parti politique de l’époque, avait une force et une influence relatives, même si elles étaient loin d’être comparables à celles du PCF. Le communisme était extrêmement effrayant pour la classe dirigeante américaine. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Mais les choses ont changé en Amérique au cours des dix dernières années. Avant, le mot « socialisme » était un mot que vous ne pouviez pas prononcer sans que les gens vous regardent comme si vous étiez un psychopathe en fuite d’un quelconque établissement psychiatrique. Aujourd’hui, le socialisme a gagné en popularité parmi les jeunes générations, au point que les politiciens de droite mettent en garde contre lui dans tous leurs discours et font de leur mieux pour exorciser le spectre.

La classe dirigeante peut tenter une nouvelle répression de type maccarthysme, même si notre force sera auprès des jeunes Américains, contrairement à ce qui s’était passé lors de la première Peur rouge.

JRCF : En France, nous avons une longue histoire de lutte des classes, notre bourgeoisie nationale a souvent tremblé devant les communistes français et de nombreux droits ont été gagnés. Jusqu’aux années 1970 et à l’eurocommunisme, le parti communiste était parmi les partis les plus populaires au sein du prolétariat, et le communisme a toujours une image pas si mauvaise. Nous savons qu’aux États-Unis, cela n’a jamais été aussi simple. Comment le communisme et le marxisme-léninisme sont-ils perçus par la population américaine ? Quelle est l’histoire de la lutte des classes aux Etats-Unis ?

LYC : Lorsque le CPUSA était encore marxiste-léniniste, c’est-à-dire avant que la « Catas-troïka » ne détruise le socialisme en URSS, il n’a jamais été un parti de masse comme le PCF, qui comptait 1% des Français dans ses rangs, le parti de Thorez et de Duclos. Mais néanmoins, le CPUSA a exercé une réelle influence aux États-Unis, et il n’est pas surprenant que dans les années 30, à une époque où le parti était le plus fort, Franklin Roosevelt ait été contraint de lancer le New Deal et les réformes qui ont amélioré la vie des travailleurs américains. Cela ne serait jamais arrivé sans un parti communiste aux États-Unis. À l’époque, le CPUSA était un véritable parti marxiste-léniniste révolutionnaire. Cependant, aujourd’hui, le CPUSA a abandonné la bannière rouge, et notre parti, le PCUSA, avec son organisation de jeunesse, la LYC USA, l’a ramassée dans la boue et l’a fièrement brandie comme la bannière du marxisme-léninisme.

La démographie du LYC et du PCUSA provient en grande majorité de la jeune génération, née après la contre-révolution en URSS. Ainsi, aux États-Unis, nous sommes confrontés au défi de faire revivre la compréhension de Marx et de Lénine dans les générations plus âgées. Les forces de droite ont diabolisé le marxisme. Des universitaires de droite comme Jordan Peterson sont devenus de plus en plus populaires et ont intellectualisé le grand mensonge de l’anticommunisme en utilisant la vieille histoire de Goebbels sur le « bolchevisme culturel ». Les politiciens de droite, comme Marco Rubio de Floride, continuent d’attaquer le marxisme dans leurs discours et leurs allocutions aux médias. Cependant, nous gardons beaucoup d’espoir dans les jeunes générations qui voient à travers les contradictions du capitalisme en décomposition et rencontrent de plus en plus les œuvres de Marx dans toutes leurs luttes quotidiennes. Elles continuent de découvrir à travers les pages de l’histoire le modèle socialiste mis en avant par l’URSS. Il est de notre devoir, en tant que branche jeunesse de l’avant-garde politique en devenir, de guider les jeunes générations vers l’application correcte de la conscience croissante des théories de Marx et de Lénine et de les orienter sur la base de l’anticapitalisme, dans le sens de la confrontation avec le capital. 

En ces temps, il est de notre responsabilité d’apprendre de la riche histoire de la lutte des classes aux États-Unis, telle que décrite par William Z. Foster. Nous devons utiliser cette histoire pour incorporer les leçons de générations de lutte politique de la classe ouvrière aux États-Unis à notre lutte moderne.

« L’histoire du premier Parti communiste des États-Unis est l’histoire du parti d’avant-garde de la classe ouvrière américaine. C’est l’histoire et l’analyse de l’origine, de la croissance et du développement d’un parti politique ouvrier d’un nouveau type, appelé à l’existence par l’époque de l’impérialisme, la dernière étape du capitalisme, et par l’émergence d’un nouveau système social – le socialisme. C’est le bilan d’un parti qui, tout au long de son existence de plus de trois décennies, a loyalement combattu pour les meilleurs intérêts de la classe ouvrière américaine et de ses alliés – les Noirs, les fermiers laborieux, les classes moyennes urbaines – qui constituent la grande majorité du peuple américain. C’est la vie d’un Parti destiné à conduire la classe ouvrière américaine et ses alliés à la victoire sur les bellicistes et les fascistes monopolistes, à la démocratie populaire et au socialisme… L’histoire du Parti est le récit de la lutte des classes américaine, dont il est une partie essentielle. C’est l’histoire, en général, de la croissance de la classe ouvrière ; de l’abolition de l’esclavage et de l’émancipation du peuple noir ; de la construction des syndicats et des mouvements paysans ; des innombrables grèves et luttes politiques des masses laborieuses ; et de l’alliance politique croissante des ouvriers, des Noirs, des paysans et des intellectuels. Le Parti est la cristallisation de ce qu’il y a de meilleur dans toutes ces riches traditions démocratiques et révolutionnaires du peuple ; il est l’incarnation des aspirations des travailleurs à la liberté et à une vie meilleure. » – William Z Foster, Histoire du Parti communiste des États-Unis

Nous croyons que seul le socialisme peut sauver l’humanité et notre planète. Comme le dit le camarade Gastaud : « socialisme ou extinction ! ».

JRCF – La jeunesse française souffre de mauvais salaires, d’un mauvais budget d’éducation, de discrimination et de chômage de masse. Quels sont les problèmes rencontrés par la jeunesse américaine ? Sont-ils les mêmes qu’en France ? Quelles sont vos propositions pour la jeunesse américaine ?

La situation de la jeunesse américaine est très similaire à celle de la jeunesse française. Il suffit de voir l’énorme proportion de jeunes sans abri dans les rues, l’extrême violence qui règne dans les grandes villes et même dans les plus petites. Aux États-Unis, l’homicide est devenu la deuxième cause de décès chez les adolescents, après les accidents. Cette situation est inacceptable, et le capitalisme doit en porter la responsabilité. Les drogues sont devenues une véritable calamité aux États-Unis. En 2020, les décès par surdose ont augmenté de 30 %, touchant trop de jeunes Américains. La dette étudiante continue de peser lourd sur les jeunes actifs sont usés par des emplois précaires. La jeunesse est infectée par le mensonge du travail « souple ». Elle est victime de l’économie des emplois précaires, des stages non-rémunérés, d’une réduction des perspectives d’emploi et une crise du logement qui s’annonce à l’horizon.  La demande croissante de logements et l’augmentation des prix des logements ont entraîné une concurrence féroce qui met les jeunes travailleurs sur la touche, les empêche d’accéder à la propriété et les maintient dans un cycle où ils consacrent leurs revenus à des loyers exorbitants. Le prix de l’enseignement supérieur, le cumul des emplois et l’incertitude de l’avenir ont exacerbé la crise croissante de la santé mentale aux États-Unis. Aujourd’hui, 17 % des jeunes souffrent d’un trouble émotionnel, mental ou comportemental. 

La LYC a pour but de donner une direction à la jeunesse de la classe ouvrière, et de l’inspirer dans sa lutte de classe pour l’avancement économique, éducatif et culturel.  La LYC donne aux jeunes la confiance qu’ils peuvent temporairement gagner certaines avancées pour eux-mêmes dans le cadre du système économique actuel du capitalisme, tout en sachant parfaitement que ces avancées peuvent être retirées à tout moment sans avertissement. Parmi nos propositions, citons : le droit à l’éducation, aux soins de santé et au logement pour tous, l’annulation de la dette étudiante, l’élimination des stages non rémunérés et des emplois garantis.

Cependant, il faut noter que nous ne nous battons pas simplement pour améliorer les conditions de vie, de travail et d’éducation.  Nous visons à équiper la génération actuelle de jeunes travailleurs avec les outils idéologiques du marxisme-léninisme qui sont nécessaires dans le conflit final pour rendre permanentes les avancées temporaires dans une société socialiste scientifique. Nous voulons faire prendre conscience à la jeunesse que le changement ne peut venir que du renversement du capitalisme et de la construction du socialisme.

Sur la scène internationale, la LYC reste actif dans la lutte anti-impérialiste, contre les guerres et l’exploitation impérialistes, le système capitaliste mondial et ses politiques. Nous sommes pour le renforcement de la FMJD et la réorganisation du Mouvement Communiste International. Notre objectif est d’être une force active dans cette lutte aux côtés des autres organisations de jeunesse communistes.

La classe dirigeante américaine avait l’habitude de proclamer « Plutôt mort que rouge ». Plus le capitalisme perdurera et plus nous dirons « Plutôt rouge que mort ! ».

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