Je n’ai d’abord voulu rien dire, mais visiblement la décence n’étant pas la vertu de certains personnages, je prends la parole.

Comme tout le monde, je suis choqué de ce qui s’est passé à Crepol le 19 novembre. Rien ne justifie le meurtre barbare de Thomas, un jeune homme de 16 ans qui aimait la vie, ni de s’en prendre arbitrairement aux personnes qui faisaient la fête avec lui ce jour-là.

Pourquoi cette agression virant au drame ? Parce que les individus en cause voulaient faire la fête ? Avec des couteaux ?

Bien que le taux de crime violent a baissé ces dernières décennies (1), il faut malgré tout s’inquiéter de la facilité avec laquelle certains de nos jeunes compatriotes (des fois mineurs) sont prêts à commettre l’impensable pour des raisons futiles, à manquer à ce point d’humanité pour leurs congénères au point de les priver du droit de vivre. En tant que jeunes militants communistes, ni moi ni mes camarades ne soutiendrons ces individus aux comportements antisociaux et nous apportons toutes nos condoléances à la famille.

Nous admirons la dignité de cette dernière qui a voulu éviter toutes récupérations de la mort de Thomas par l’extrême droite. Cette dernière s’est jetée sur l’affaire comme naguère celle de la pauvre Lola. D’ailleurs, le rassemblement du groupe les Remparts sur Crepol a été interdit. Il était trop évident qu’il ne s’agissait que de profiter de l’évènement pour promouvoir leurs idées nauséabondes à base de soi-disant racisme anti-blanc, encore prouvé par les récents évènements de Romans-sur-Isère. Finalement, il faut bien voir que ces gens-là, derrière leurs indignations bien commodes, ne sont eux-mêmes que des petites frappes et entretiennent pour certains des liens avec la sphère criminelle. D’ailleurs, lorsqu’on voit le casier judiciaire de certains membres du RN on peut s’inquiéter de voir de tels délinquants arriver au pouvoir pour « améliorer notre sécurité ». Ces individus sont parfaitement heureux de ces drames, car ils constituent leur fonds de commerce… au sens propre comme au figuré (en atteste l’affaire Lola !). La violence capitaliste et la misère sociale qu’elle entraîne, facteur d’une grande violence, n’est pas condamnée par ces mêmes personnes. Comment ne pas voir le lien entre cette atmosphère délétère, où l’on enseigne en école de commerce la bonne manière de virer de n’importe où n’importe qui, où l’on glorifie l’absence d’empathie et le culte du soi roi, et ce genre de barbarie ? Dire cela ça n’est pas chercher des excuses aux auteurs, qui doivent être condamnés à la hauteur de leur participation au meurtre de Thomas, mais ne pas voir la société capitaliste en arrière-plan est une négation du réel.

Nous n’avons pas entendu ces bonnes âmes indignées pour condamner l’agression le 17 novembre d’un jeune travailleur dans le Val-de-Marne, le jardinier Mourad, qui s’est lui aussi fait poignarder à la gorge (heureusement les blessures ne furent pas mortelles) par un septuagénaire l’insultant de, je cite, « bougnoule ». Dans cette affaire, contrairement à la police, nous voyons parfaitement le mobile raciste de l’agression et nous demandons, comme pour Thomas, que la justice agisse dans la plus grande fermeté vis-à-vis de la racaille qui a attaqué Mourad.

Ambroise-JRCF

(1) « L’insécurité n’augmente pas en France », Centre d’observation de la société, 02/10/2023.