D’habitude, on dit queles hirondelles annoncent l’arrivée du printemps. Pourtant, cette année, ce ne sont pas les hirondelles, de plus en plus rares, qui signalent le retour de la saison, mais bien des véhicules militaires. Les hirondelles ne sont malheureusement plus très nombreuses (30 à 40% en moins de 2009 à 2019 (1)), comme beaucoup d’autres animaux. Entre le recours aux pesticides pour rentabiliser les productions, l’urbanisation croissante malgré bon nombre de logements vacants, ou encore les perturbations météorologiques, la biodiversité est menacée. Et c’est le résultat d’un mal bien connu qui nous frappe nous aussi, en tant que « partie de la nature » (2). Ce mal, c’est le capitalisme terminal, entretenu par la grande bourgeoisie pour tirer profit de l’exploitation de l’homme et de la nature.
En plus des désastres alimentaires, environnementaux et météorologiques s’ajoute un risque d’exterminisme du vivant par la guerre. L’impérialisme, moteur du capitalisme mondialisé, n’a pas de frontières et agit partout pour défendre ses intérêts économiques. Cette logique belliciste se renforce de manière croissante, et les puissances du bloc euro-atlantique, menées par les États-Unis, attisent les braises de la guerre. Depuis plusieurs années, le gouvernement français, sous la direction d’Emmanuel Macron, a adopté une posture de plus en plus agressive sur la scène internationale : augmentation des budgets militaires, envoi de troupes à l’étranger, notamment en Roumanie aux portes de l’Ukraine, participation à des manœuvres de l’OTAN et formation de milices néo-nazies ukrainiennes sur notre territoire. Tout cela se fait sous l’influence directe de Washington et de Bruxelles, les centres névralgiques de l’impérialisme mondial.

Dans ce contexte, les manœuvres militaires se multiplient sur notre sol. Et pourtant, non seulement personne ne souhaite la guerre, mais en plus nous n’avons ni les moyens humains, ni les moyens financiers de mener des conflits de grande ampleur. Mais les grands lobbys de l’armement ne se font pas d’argent sur une politique de paix. La propagande de guerre leur est indispensable, et ces exercices militaires ont des conséquences dévastatrices sur l’environnement. Les tirs réels endommagent la végétation, peuvent blesser ou tuer des animaux, et certaines munitions, en explosant, provoquent des incendies. Les exercices militaires perturbent gravement les sols : ils sont compactés, érodés, voire totalement dévastés par les tranchées et les cratères laissés par les explosions. Ces perturbations réduisent la fertilité des terres, en empêchant la régénération des sols et la pénétration de l’eau. Par ailleurs, l’utilisation de certaines munitions, contenant notamment du plomb, peut contaminer durablement le sol et affecter la chaîne alimentaire. Sans oublier que ces manœuvres militaires consomment d’importantes ressources naturelles et polluent.
Le centre de la France, une région où la biodiversité reste relativement préservée, a été intensément touché par ces exercices grandeur nature. Un des rares avantages de l’isolement, c’est qu’il y a moins d’habitants, donc moins d’urbanisation, ce qui donne un développement d’écosystèmes plus fragile qu’ailleurs. Les paysages sont variés et donc favorisent la présence d’une grande variété d’espèces végétales et animales. Début mars, 600 militaires et 43 blindés ont parcouru la Corrèze (3), et à la fin du mois, ce sont près de 200 véhicules qui se sont entraînés à la « prise » de la gare d’Angoulême (4). Et ces exercices pullulent et se multiplient, mais le nord de la Dordogne est chanceux malgré tout, ce ne sont que 200 militaires et 50 véhicules cette fois qui se sont déployés le 31 mars pour un entraînement de haute intensité. Double effet « kiss cool », les habitants ont même pu rencontrer les militaires le 2 avril à Thiviers (5). De quoi entretenir la propagande belliciste pour faire passer la pilule de la guerre aux travailleurs.
À l’inverse des exercices militaires, la nature, quant à elle, a bien du mal à se multiplier et se régénérer comme c’est censé être le cas au printemps. Plus les exercices seront fréquents (et pas forcément intenses), plus les impacts seront importants. Si nous les laissons faire, c’est ce qui est à attendre de la politique exterministe menée par l’UE-OTAN, servant les intérêts de l’élite capitaliste internationalisée. Comme le rappelle John Bellamy Foster « Il ne peut y avoir de révolution écologique qui ne soit anti-impérialiste » ; la défense de la nature et des peuples doit passer par une lutte résolue contre l’impérialisme et le capitalisme, ces deux forces qui nourrissent la guerre et la destruction du vivant.
Rejoignez-nous et engagez-vous partout en France contre la guerre et l’impérialisme, car c’est par une mobilisation collective que nous pourrons défendre notre avenir, notre environnement et nos vies.
Les jeunes veulent vivre, non aux guerres de l’UE et de l’OTAN !
Joanna-JRCF
1. Fontaine B, Moussy C, Chiffard Carricaburu J, Dupuis J, Corolleur E, Schmaltz L, et al. Suivi des oiseaux communs en France, résultats 2019 des programmes participatifs de suivi des oiseaux communs [Internet]. Ligue de protection des oiseaux; 2021 mai [cité 6 avr 2025]. Disponible sur: https://www.vigienature.fr/sites/vigienature/files/atoms/files/syntheseoiseauxcommuns2020_final.pdf
2. MIA: K. Marx – Manuscrits de 1844 (3) [Internet]. [cité 6 avr 2025]. Disponible sur: https://www.marxists.org/francais/marx/works/1844/00/km18440000/km18440000_3.htm
3. Corrèze : 600 militaires et des dizaines de véhicules réunis durant une semaine pour un gigantesque exercice militaire – ici [Internet]. [cité 6 avr 2025]. Disponible sur: https://www.francebleu.fr/infos/societe/correze-600-militaires-et-des-dizaines-de-vehicules-reunis-durant-une-semaine-pour-un-gigantesque-exercice-militaire-6512134
4. SudOuest.fr [Internet]. 2025 [cité 6 avr 2025]. EN IMAGES. Blindés, fantassins et tirs (à blanc) en pleine ville : le récit de la fin de l’exercice Balerit à Angoulême. Disponible sur: https://www.sudouest.fr/societe/defense/en-images-blindes-fantassins-et-tirs-a-blanc-en-pleine-ville-le-recit-de-la-fin-de-l-exercice-balerit-a-angouleme-23790744.php
5. ici, le média de la vie locale [Internet]. 2025 [cité 6 avr 2025]. 200 militaires charentais vont s’entraîner jour et nuit pendant une semaine en Dordogne – ici. Disponible sur: https://www.francebleu.fr/infos/societe/200-militaires-charentais-vont-s-entrainer-jour-et-nuit-pendant-une-semaine-en-dordogne-6876577
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