Suppressions de postes chez ArcelorMittal : quand l’Union européenne organise la disparition de l’emploi industriel en France

par | Mai 22, 2025 | Luttes | 0 commentaires

Les récentes annonces de suppressions de postes dans les usines françaises d’ArcelorMittal, notamment dans le Grand Est, viennent une fois de plus confirmer une réalité que les classes populaires et les syndicats combatifs connaissent depuis des décennies : l’Union européenne capitaliste et supranationale joue un rôle central dans le démantèlement systématique de l’industrie française.
Dès les années 1970, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, la sidérurgie lorraine a été frappée de plein fouet par les décisions issues du Plan Charbon-Acier, élaboré dans le cadre de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Ce plan, présenté comme un outil de coopération, s’est avéré être un instrument de liquidation des capacités industrielles nationales au profit d’une logique de marché « intégrée », dictée par les intérêts du grand capital européen. Il a ouvert la voie au tristement célèbre plan Davignon, largement dénoncé par la presse progressiste de l’époque, dont L’Humanité.
Les gouvernements successifs, de droite comme de « gauche », ont poursuivi dans cette voie. Sous François Hollande, la fermeture du site de Florange en Moselle a marqué un tournant symbolique, avec la complicité de la CFDT et de figures syndicales intégrées dans l’idéologie de la cogestion sociale. La « solution » proposée alors, à savoir la cession des restes de la sidérurgie française au groupe indien Mittal, fut un choix idéologique conforme à l’orientation sociale-démocrate du PS : privilégier l’attractivité pour les capitaux étrangers, quitte à sacrifier les travailleurs et leur avenir.
ArcelorMittal, devenu un symbole de la mondialisation néolibérale, n’a jamais été intéressé par la production durable en France. Ce groupe multinational a prospéré en captant des aides publiques tout en pratiquant une politique de délocalisation agressive, au gré des coûts salariaux et des régimes fiscaux les plus avantageux. Aujourd’hui, alors que les emplois disparaissent, les dirigeants du groupe, confortés par des décennies d’impunité, tournent le dos aux travailleurs français avec cynisme.


Quant à l’État français, il se trouve pieds et poings liés. Même si Emmanuel Macron le souhaitait – ce qui n’est aucunement démontré – il ne pourrait rien contre cette logique destructrice. Pourquoi ? Parce que les traités européens, auxquels la France est assujettie, interdisent toute véritable politique industrielle nationale. Le principe fondamental de l’Union européenne est celui d’une « économie de marché ouverte où la concurrence est libre et non faussée ». Ce dogme interdit de fait les nationalisations, les aides publiques ciblées, et toute stratégie volontariste de réindustrialisation. La France, comme les autres États membres, est donc condamnée à rester spectatrice de la désagrégation de son tissu industriel.
Face à cette impasse, les jeunes communistes de la JRCF défendent une alternative claire : la sortie de la France de cette Union européenne du capital et la reconstruction d’un appareil productif national, sous contrôle démocratique. Il s’agit de rompre avec un demi-siècle de privatisations et de désindustrialisation dictées par Bruxelles, pour retrouver la maîtrise des secteurs stratégiques de l’économie, à commencer par la sidérurgie.
Cette reconstruction passe par la nationalisation sans indemnisation des grands groupes qui ont pillé les ressources productives du pays, et par la mise en œuvre d’un plan de production national, rationnel et écologiquement soutenable. C’est la seule voie pour redonner une perspective d’avenir aux jeunes générations issues des territoires désindustrialisés et marginalisés.
Aujourd’hui, la France importe l’essentiel de ses biens industriels, creusant sa balance commerciale et sa dette. Ce modèle n’est pas seulement inefficace, il est suicidaire. Sortir de cette logique impose un choix politique de rupture : celui de la souveraineté populaire, du produire en France, et de la planification socialiste. Comme le rappelait Lénine, « on ne peut avancer d’un seul pas si l’on craint d’aller au socialisme ». Il est temps d’en finir avec les illusions européistes et de reprendre en main notre destin collectif.

Gilliatt de Staërck

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