Ce 6 août 2017, les Jeunes pour la Renaissance Communiste en France, aux côtés du Japon et de tous ceux qui ne souhaitent pas absoudre l’impérialisme, ici étasunien, de ses crimes impayés, commémorent le 72ème anniversaire du bombardement d’Hiroshima par la bombe atomique nord-américaine.
Le 6 août 1945 au matin (8h15), le Japon est frappé à Hiroshima par la bombe atomique sinistrement nommée « Little Boy » par le bombardier B-29 américain « Enola Gay ». La déflagration de la bombe H fait monter la température au sol de 4.000 degrés. Les dégâts de la déflagration atomique et de la contamination provoquent la mort de 140.000 personnes, suivies des 74.000 de la seconde bombe H, « Fat Man », larguée à Nagasaki trois jours plus tard, entraînant la capitulation du Japon, le 15 août.
Comme l’an dernier, et contre ceux qui pensaient naïvement que Obama allait présenter des excuses officielles, il n’y aura pas de regrets exprimés. Le pouvoir change de main, l’Empire demeure. Et la vérité, une nouvelle fois, est tuée, et remplacée par des paroles creuses et vides de sens (car coupées de toute analyse concrète et de toute remise en question politique) sur l’absurdité de la guerre.
Disons le clairement : le largage de la bombe atomique à Hiroshima, puis à Nagasaki, n’avait pas pour objectif de couper court à la guerre et d’éviter que la liste des morts dus aux affrontements ne s’allonge. Non, ces bombes, et l’ampleur de l’évènement que cela représentait, avaient pour unique objectif de montrer à la face du monde que les USA pouvaient frapper là où elle le voulait, et avaient à leur disposition une puissance de destruction illimitée.
A l’occasion de ce 72ème anniversaire, comme aux précédents anniversaires de cet événement meurtrier d’une barbarie sans précédent, le malaise se fait ressentir. Ce malaise provient d’un non-dit abyssal, le non-dit de l’autoproclamé « empire du bien », incapable de reconnaitre de lui-même les limites inhumaines de sa volonté expansionniste, et les conséquences exterministes de sa volonté impérialiste. Aujourd’hui encore, les morts d’Hiroshima et de Nagasaki demeurent comme une dette impayée et ineffaçable.
En cette 72ème commémoration, plus que jamais,
6 août 2017, Jeunes pour la Renaissance Communiste en France
Pour étayer notre position, nous joignons ici un extrait d’article de l’analyste géopolitique américaine Diana Johnson :
«
La décision de détruire Hiroshima et Nagasaki fut une décision politique et non militaire. Les objectifs ne furent pas militaires, les effets ne furent pas militaires. Les attaques furent menées contre la volonté de tous les grands chefs militaires. L’Amiral William Leahy, chef d’État-major interarmées à l’époque, écrit dans ses mémoires que « l’utilisation de cette arme barbare à Hiroshima et Nagasaki n’était d’aucune aide matérielle dans notre guerre contre le Japon. Les Japonais étaient déjà vaincus et prêts à se rendre … » Le général Eisenhower, le général MacArthur, et même le général Hap Arnold, commandant de l’armée de l’air, se sont opposés à l’usage de cette arme. Le Japon était déjà dévasté par des bombes incendiaires, faisait face à une famine généralisée à cause du blocus naval des États-Unis, se retrouvait démoralisé par la reddition de son allié allemand, et craignait une attaque russe imminente. En réalité, la guerre était terminée. Tous les hauts dirigeants américains savaient que le Japon était vaincu et cherchait à se rendre.
La décision d’utiliser les bombes atomiques fut une décision purement politique prise presque uniquement par deux politiciens seuls : un président novice, joueur de poker, et son mentor, le secrétaire d’État James F. Byrnes [1]
Le président Harry S. Truman était en réunion avec Churchill et Staline dans la banlieue berlinoise, à Potsdam, lorsqu’il apprit l’information secrète que l’essai atomique dans le Nouveau-Mexique avait été un succès. Les observateurs se souviennent que Truman devint « un autre homme », rendu euphorique par la possession d’un tel pouvoir. Alors que d’autres hommes moins superficiels furent ébranlés devant les implications d’une telle force destructrice, pour Truman et, en connivence, son secrétaire d’Etat, James Byrnes, le message voulait dire : « Maintenant, on peut tout se permettre »
A partir de là, meurs actes allaient procéder de cette conception – en premier lieu, dans leurs relations avec Moscou.
En réponse aux appels pressants des Etats-Unis depuis des mois, Staline avait promis d’entrer en guerre en Asie, trois mois après la défaite de l’Allemagne nazie, qui eut lieu au début de mai 1945. Il était bien connu que les forces d’occupation japonaises en Chine et en Mandchourie ne pourraient pas résister à l’Armée rouge. Il était clair que deux choses entraîneraient la reddition immédiate du Japon : l’entrée de la Russie dans la guerre et l’assurance des Etats-Unis que les membres de la famille royale ne seraient pas traités comme des criminels de guerre. Ces deux événements se sont produits dans les jours qui ont suivi le bombardement d’Hiroshima et de Nagasaki.
Mais ils ont été éclipsés par la bombe atomique.
Et c’était bien l’objectif recherché.
Car ainsi, le crédit de la fin de la guerre fut attribué aux bombes atomiques américaines.
Mais ce n’est pas tout.
La possession confirmée d’une telle arme donna à Truman et Byrnes un tel sentiment de puissance qu’ils pouvaient revenir sur les promesses antérieures faites aux Russes et tenter d’intimider Moscou en Europe. En ce sens, les bombes sur Hiroshima et Nagasaki ont non seulement tué sans raison des centaines de milliers de civils mais ont également déclenché la guerre froide. »
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