Les résultats sont tombés, 86, 85 % des Cubains ayant voté dimanche (environ 84% de participation) ont approuvé la nouvelle constitution, comme l’a annoncé la conférence de presse des autorités électorales hier à 15h. La constitution doit être encore proclamée par le Parlement lors d’une session au mois d’avril, puis elle entrera en vigueur dès sa publication au Journal officiel.
La nouvelle constitution vise à adapter celle de 1976 qui avait été ratifiée par le peuple à 97,7%. Le vote de dimanche permettait de rappeler l’attachement des Cubains au socialisme et leur solidarité avec le Venezuela bolivarien. D’autant plus que Trump a explicitement menacé le Nicaragua et Cuba, tout en disant que l’Amérique ne serait jamais socialiste.
Peu de médias en France, à part des journaux comme Initiative communiste et L’Humanité, ont parlé de ce processus démocratique en France, alors faisons un rappel. Avec l’élection d’un nouveau président à Cuba en avril 2018, il a été décidé de procéder à une réforme constitutionnelle. Un texte fut rédigé et ils ont décidé de permettre au peuple d’apporter des amendements à ce projet. Cette procédure s’est déroulée d’aout 2018 au 15 novembre 2018. Précisément, il leur a été soumis à discussion sur leurs lieux de travail, dans les universités, au sein des coopératives, dans le cadre des comités de défense de la révolution ou des diverses assemblées. Les amendements étaient à titre individuel afin d’empêcher des pressions de la part de syndicats ou d’associations s’immisçant dans la volonté populaire. C’est près de 8, 5 millions de Cubains qui ont participé à cette consultation (sur environ 11 millions d’habitants), ce qui a abouti à la retouche de 60 % du texte.
En France, il y a parmi les communistes deux éléments de cette réforme qui ont surpris.
Tout d’abord, dans le premier texte, les réformateurs ont retiré le terme communiste de la constitution. Il s’agissait de se concentrer davantage sur la construction du socialisme avant la construction du communisme plutôt que d’un abandon. Finalement, le terme a été remis dans la constitution, grâce au peuple qui s’est majoritairement prononcé pour son retour. On mesure donc avec cet exemple la force du communisme à Cuba, bien loin des propagandes anticommunistes qu’on entend en France.
Ensuite, la deuxième chose qui a fait sursauter les communistes en France, c’est la mention de la propriété privée. A quoi correspond cette propriété privée qui va désormais être autorisée (à vrai dire, qui existait déjà avant) ?
La grande industrie de l’État ? Non.
Les écoles et les hôpitaux ? Non plus.
L’agriculture et les transports publics ? Non et les deux exemples cités sont majoritairement à Cuba sous le régime de la coopérative, un système qui se détache nettement de la simple propriété privée des moyens de production.
En réalité, cette propriété privée correspond à des très petites activités comme la restauration, les cafés, les taxis, la réparation, etc. Des secteurs dont l’État n’a pas forcément besoin de s’occuper, car il faut se rappeler que l’État cubain à quelques difficultés financières, il cherche à attirer des investisseurs et lance une politique pour améliorer l’accès à l’informatique de l’île. Partant de ce principe, il a la volonté de recentrer son activité sur quelques éléments importants, dont la médecine et l’éducation, afin d’être plus efficace, et de laisser les Cubains eux-mêmes gérer ces petites activités. C’est une sorte de recul à la NEP, et encore de moindre ampleur, car la propriété reste socialiste à 87%. C’est un pari que fait Cuba, peut-être que cela marchera ou pas, mais ils essayent.
Au final, les articles qui ont fait le plus polémique au sein du peuple cubain, ce sont les articles sur le mariage, qui visait à permettre à des personnes de même sexe de se marier, et celui sur la limitation du mandat des élus à deux. Dans le premier cas, parce qu’il reste un héritage du machisme au sein du peuple cubain, malgré les politiques faites pour intégrer les homosexuels et le travail d’éducation réalisé par des militantes comme Mariela Castro ; dans le second cas, c’est simplement que les Cubains ne comprenaient pas l’utilité d’une limitation des mandats, qui a été quand même inscrite dans le nouveau texte constitutionnel. Au sujet du mariage, l’article a été retouché pour permettre par la suite de légiférer en faveur du mariage homosexuel, tout en respectant la volonté des Cubains.
Enfin, certaines personnes ont proposé de permettre l’existence de plusieurs partis à Cuba, mais c’était seulement 1% de la population.
Bien sûr, les médias en France, pour ceux qui n’ignoraient tout simplement pas le processus dimanche, n’ont pas pu s’empêcher de parler de l’opposition au référendum. Principalement, elle prenait pour point l’Église catholique et la campagne YoVotoNo sur internet.
D’abord celle de l’Église catholique qui critique l’idéologie unique, malgré le fait que la liberté religieuse soit reconnue dans la nouvelle constitution, comme dans la précédente d’ailleurs. On invite à lire cet article, pour ceux qui souhaiteraient réellement s’informer sur la réalité de cette opposition de l’Église, qui n’est sans doute pas représentative de l’ensemble de la communauté catholique de l’île (rappelons que l’actuel pape a envoyé un message pour l’ouverture de la quatrième conférence « pour l’équilibre du monde » le 28 janvier dernier).
Ensuite, sur la campagne YoVotoNo. Cette campagne a effectivement circulé sur les réseaux sociaux (on trouve ce genre de chose facilement), mais aurait été censurée, car personne ne pouvait envoyer de SMS avec ce mot d’ordre. A bien regarder, cette information ne découle que d’une seule source : l’AFP, dont les journalistes auraient tenté d’écrire ce genre de message sans parvenir à l’envoyer (ont-ils essayé de le faire avec YoVotoSi ? Cela n’a jamais été précisé…). Cette information est sans doute fausse :
1) L’État cubain doit s’améliorer technologiquement, il est donc assez improbable qu’il puisse maîtriser ce genre de technique de blocage ;
2) selon toute évidence, ce genre de problème est plutôt dû à des problèmes de réseaux encore présents à Cuba. Et puis, si la campagne est censurée, comment fait-elle pour être aussi présente sur les réseaux ?
Il est vrai, par contre, que cette opposition n’a pas forcément eu le droit d’apparaitre à la télévision cubaine, mais les chaines d’infos ou radios des Cubains exilés à Miami, ou tout simplement la propagande américaine étant facilement accessible, cela ne les empêche pas de faire concrètement campagne.
En conclusion, c’est une nouvelle victoire du peuple cubain pour sa liberté et le socialisme. Et comme nous avons l’habitude de dire au PRCF -encore plus avec la répression contre le mouvement des gilets jaunes, nous ne défendons pas Cuba socialiste, nous nous défendons avec Cuba socialiste !
Couverture spéciale : le peuple de Cuba a voté pour le référendum constitutionnel
Des milliers de Cubains ont vécu ce 24 février, 124 ans après la reprise des luttes pour l’indépendance de la nation, une journée de succès, en toute transparence et dans le respect du droit, pour la construction d’un avenir meilleur et le renforcement de l’unité autour de la Révolution
Auteur: Rédaction nationale | [email protected]
25 février 2019 09:02:35
DANS son dernier rapport, la Commission électorale nationale (CEN) a qualifié l’exercice du référendum constitutionnel de favorable et a reconnu la large participation du peuple.
– Ce fut une journée massive, a déclaré Alina Balseiro Gutiérrez, présidente de la CEN, qui a annoncé que jusqu’à 17 heures dimanche après-midi, 7 524 318 électeurs avaient exercé leur droit de vote, représentant 81,53% de la liste actualisée. Ce chiffre est supérieur de 3 % à celui de la deuxième phase des élections générales de mars 2018.
– Au cours de la journée, il y a eu un nombre considérable d’électeurs inclus, dont plus de 200 000 en raison d’inscriptions exceptionnelles.
– En début de journée, le nombre d’électeurs était de 8 669 714. Ainsi, 24 297 bureaux de vote ont été ouverts dans 12 513 circonscriptions, 198 bureaux spéciaux et plus de 400 000 personnes étaient engagés dans la tenue de cette journée de scrutin, dont les autorités électorales, les superviseurs, les coopérants, les écoliers, les services de réception et de traitement des résultats.
(Rédaction numérique)
Les jeunes Cubains se rendent aux urnes pour approuver la nouvelle constitution
La Havane, (ACN)
Pour la première fois, cette génération de jeunes Cubains traverse un processus de réforme constitutionnelle comprenant plusieurs nouveautés afin d’adapter le cadre réglementaire de l’île aux nouvelles réalités sociales et économiques.
Correspondant ACN à Ciego de Avila, Alden Hernandez Diaz, a interviewé dans la ville centrale Claudia Canales Torres, un étudiant à l’Université Maximo Gómez Báez, qui a dit approuver aujourd’hui la Constitution car elle donne la possibilité d’avoir des règles mis à jour par rapport à 1976, notamment en matière de garanties des droits de l’homme.
Il a dit que le texte est le résultat d’un processus démocratique impliquant tous les secteurs de la population et des propositions importantes qui ont été ajoutés.
La journaliste Aída Quintero Dip de l’ACN, originaire de Santiago de Cuba, a déclaré qu’avec son impeccable uniforme et son foulard rouge, avec solennité devant le drapeau cubain et l’emblème national, le pionnier du cinquième degré, Cristian Miguel Estrada Ferrer, en était certain. Il a assisté à un acte civique important pour le présent et l’avenir de la patrie.
« Je me suis levé très tôt, a-t-il dit, j’ai été l’un des premiers à garder l’urne de mon école et je l’ai fait avec une grande satisfaction pour Cuba, pour la révolution et le socialisme qu’ils ont tant fait pour défendre et réaliser les droits et les rêves de l’enfance ».
María Fernanda González Castell, étudiante en neuvième année à l’école secondaire Rigoberto Corcho López, dans la province d’Artemisa, a déclaré à l’ACN que, grâce aux différentes analyses de la Magna Carta, elle en savait beaucoup plus sur l’histoire de Cuba, dans laquelle elles distinguaient les constitutions approuvées par Guáimaro, le 10 avril 869.
On trouve aussi des des jeunes comme Eduardo Ajete Careaga et Carlos Eduardo Rodríguez, instructeurs du Club informatique et électronique de la jeunesse, qui travaillent dans le réseau fermé de la Commission électorale municipale. Les deux Artemise sont d’accord pour dire que cette responsabilité leur a donné de nouvelles connaissances, notamment en ce qui concerne la constitution et les élections.
Celiady Batista Ulloa et Yilian Díaz Rodríguez sont deux jeunes femmes qui viennent d’avoir 16 ans. Aujourd’hui, elles sont électrice de la municipalité de Majagua, à Ciego de Ávila, et ce, dès lors du référendum populaire.
Tous deux sont en onzième année à Sergio Pérez Castillo, un établissement pré-universitaire de la ville de Majagüense, et bien que ce soit la première fois qu’ils se rendent aux urnes, ils ont dit à l’ACN de bien connaître le sens de ce moment pour le présent et l’avenir du pays.
« J’ai approuvé aujourd’hui la Magna Carta car il est notamment tenu compte du fait que l’État cubain garantit à la personne la jouissance et l’exercice des droits humains, ce que je vis de près depuis six ans quand une de mes sœurs a souffert d’un cancer des os et a reçu et reçoit actuellement tous les soins médicaux, mais elle n’est pas victime de discrimination en raison de son handicap et elle étudie aujourd’hui une carrière universitaire, a souligné Celiady ».
« J’ai voté pour, car ma contribution permettra que tous les Cubains continuent de bénéficier d’une éducation sans exclusion, que la tranquillité soit préservée dans les rues cubaines et que l’avenir soit bien meilleur », a souligné Yilian, très sûre de sa réponse.
Extrait de Agencia Cubana de Noticias / Écrit par: María Elena Álvarez Ponce
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