Alors que le conflit entre l’OTAN et la Russie en Ukraine perdure, que le génocide à Gaza par la théocratie fasciste de Tel-Aviv s’intensifie, et que la guerre généralisée approche à grand pas en Europe, au Proche-Orient, en Asie de l’Est, en Afrique et en Amérique du Sud, nos états-majors de la gauche bourgeoise réformiste du N”FP”, s’engouffrent de manière détestable dans les discours social-impérialistes (terme théorisé durant la 1GM par Lénine pour qualifier ceux qui étaient « socialistes en parole, impérialistes en actes »), justifiant dans leur programme les envois d’armes et d’argent aux bandéristes otano-kiéviens (dans une guerre fratricide où le bloc impérialiste occidental a déjà sacrifié des centaines de milliers de prolétaires ukrainiens pour défendre ses intérêts impérialistes contre la Russie du dirigeant bourgeois contre-révolutionnaire Vladimir Poutine), en reprenant, (en dehors de LFI qui se montre plutôt réellement insoumise sur cette question) la propagande sioniste qualifiant la résistance palestinienne de terroriste, et étant prête à justifier, d’ici quelques mois ou années, les envois d’armes et d’argent aux régimes fantoches pro-US de Taïwan et de la moitié Sud de la Corée.
Nous allons donc faire une revue historique du social-impérialisme/social-chauvinisme en nous intéressant au cas de la 1GM, puis revenir de manière plus étoffée sur la situation actuelle.
Le 11 Novembre 2024 marque le 106e anniversaire de l’armistice de Rethondes, qui acta, à 11 heures, après quatre ans, trois mois, et deux semaines de massacres et de souffrances jusqu’alors jamais vues ni imaginées par l’Humanité, la fin de la 1ère Guerre impérialiste mondiale (que l’on appelait encore “la dernière guerre” ou ”la der des der” tellement sa violence laissa penser que soit elle durerait jusqu’au tout dernier Homme, soit elle rendrait l’humanité pacifiste pour l’éternité) qui fit 9 millions de morts militaires (en particulier des ouvriers et paysans), et 11 millions de morts civils (en particulier des mêmes classes sociales). Pourtant, en août 1914, les directions social-impérialistes de la 2e Internationale répétaient le même discours que les chefs militaires et politiques, et que les journaux bourgeois, à savoir qu’il fallait lutter contre l’impérialisme du camp ennemi, et que cette guerre se terminerait avant Noël. En effet ces directions renégates, acquises aux thèses révisionnistes réformistes, voulant (pour sauver leurs places de politiciens professionnels et leurs salaires exorbitants de députés) entraîner les travailleurs dans l’union sacrée avec la bourgeoisie pour faire la guerre contre le bloc impérialiste d’en face, ont été les premiers responsables des massacres humains industriels dans lesquels les prolétaires britanniques, français, italiens, américains, portugais, “grands-russes”, etc, d’un côté, allemands, autrichiens, hongrois, turques, bulgares, etc, de l’autre, sans oublier pour chaque camp les peuples colonisés par les différents empires (Britannique, Français, Russe, Allemand, Austro-hongrois, Ottoman) se sont entretués dans des boucheries inhumaines pour les intérêts des trusts capitalistes britanniques et français d’un côté, allemands de l’autre, voulant se repartager le monde en essayant d’avoir la plus grosse part du gâteau, et s’appuyant sur les différentes tensions nationales pour monter les peuples les uns contre les autres.
Pourquoi les Guesde, Jouhaux, Plekhanov, Kropotkine, Hyndman, Scheidemann, et ainsi de suite sont, comme nous l’avons dit, les premiers responsables ? Car alors que les partis sociaux démocrates étaient largement implantés dans les masses, avec des bases ouvrières de plusieurs millions d’adhérents, ils ont préféré mettre de la bouillie dans la tête des ouvriers en leur faisant croire que leur ennemi était l’autre ouvrier d’en face, que les impérialistes n’étaient que les puissances d’en face, plutôt que de les amener à déclencher des grèves générales massives dans les usines (en particulier d’armement) et la logistique, pour refuser la mobilisation impérialiste. Ils ont préféré les laisser mourir pendant quatre ans (ou trois pour le cas du front italien) dans les tranchées et les no man’s lands du nord de la France, de Belgique, des Carpates, des déserts de Mésopotamie, de Gallipoli, et des hautes montagnes asphyxiantes des Alpes et des Balkans, plutôt que d’appeler de chaque côté (alors qu’ils étaient tous organisés dans la 2e Internationale) à la fraternisation des troupes, et comme le voulaient Lénine, les bolchéviks, les communistes allemands (Liebknecht, Luxemburg, etc.) et beaucoup de responsables de l’Internationale de Zimmerwald (créée en 1915 en réaction à la trahison social-chauvine), à transformer la guerre impérialiste en guerre civile du prolétariat contre la bourgeoisie, en prise de pouvoir du prolétariat pour l’instauration de sa propre dictature contre les exploiteurs, les parasites, les massacreurs de chaque côté, en paix entre les peuples et guerre entre les classes.
Aujourd’hui en 2024, nous ne sommes pas épargnés par ces courants de la gauche bourgeoise, alors que la guerre fait rage de la Palestine à la Russie, que des fronts d’une future 3e Guerre mondiale se dessinent (comme nous le disions en introduction : Europe, Proche-Orient, Mer de Chine, Corée, Amérique du Sud, Afrique), les directions de la fausse “gauche” bourgeoise arrimée au bloc impérialiste UE-OTAN, réunie dans la farce social-démocrate du N”FP”, et avant cela de la NU”PES”, ne tiennent (et c’est par intérêt de classe) aucune leçon de ce qu’il s’est passé en 1914. En effet, tout en proclamant, non de manière honnête mais car c’est leur segment de marché politique, la nécessité de (faibles, disons-le) mesures sociales (sans rien dire de la propriété privée des moyens de production), ils s’engouffrent dans les discours bellicistes à l’égard de la Russie et de la Chine (rappelons que le 30 Novembre 2022, le P”S”, E”E”LV et le P”C”F-PGE ont voté les crédits de guerre à hauteur de 100 Milliards d’Euros à l’OTAN pour son soutien au régime bandériste otano-kiévien), ils proclament le soutien indéfectible à l’Ukraine dans sa “résistance” contre la Russie, et la volonté de lui envoyer [à l’Ukraine] toutes les armes et tout l’argent nécessaire pour son effort de guerre, pour que cet ignoble régime russophobe continue, sous les ordres de l’UE-OTAN, à envoyer au massacre des centaines de milliers de jeunes ukrainiens. Cette défense acharnée de l’Ukraine a été proclamée à maintes reprises par l’opportuniste européiste Manon Aubry (de cette France de moins en moins insoumise, bien lointaine du “Plan A, Plan B” de 2017) durant sa campagne pour le scrutin du 9 juin, tout comme par le faux communiste Léon Deffontaines, et évidemment par Raphaël Glucksmann. À côté de cela, on voit entre-autres Rima Hassan (qui pourtant est assez “carrée” sur la question palestinienne) reprendre le délire de la propagande sinophobe occidentale sur “génocide” des Ouïghours, et aussi reprendre la propagande anti-Loukachenko concernant la Biélorussie. Tout cela fait d’eux des sociaux-chauvins/sociaux-impérialistes, des gens qui tout en se proclamant de “gauche” et défenseurs des masses populaires, défendent en même temps l’ennemi direct de ces derniers, la bourgeoisie impérialiste, qui sera à nouveau prête à les sacrifier dans une guerre meurtrière pour garder et améliorer sa place dans les marchés financiers, et continuer à profiter de l’échange inégal avec les pays faibles, dominés, en exploitant leurs ressources, moins chères, ce qui leur est nécessaire pour contrecarrer la baisse tendancielle du taux de profit, loi inhérente au mode de production capitaliste.
La question à poser aux tenants de la « gauche » est de savoir comment veulent-ils augmenter les salaires tout en envoyant quantité d’armes à l’Ukraine, et bientôt à la Corée du Sud et à Taïwan, pour alimenter la marche à la guerre mondiale, potentiellement nucléaire et donc exterminatrice pour le genre humain et le vivant, dans laquelle les jeunesses populaires du monde, et les peuples du monde, vont être massacrés, par centaines de millions, voire plus. Ces gens sont (en particulier le PS, PP, EELV et le PCF-PGE, puisque LFI et notamment certains de ses députés sont critiquables plus ou moins au même titre que les autres mais dans une proportion moindre), et l’étaient déjà en 1914, des bourgeois et des petits-bourgeois réformistes (alors que l’Etat bourgeois est l’appareil de domination de la bourgeoisie sur un prolétariat qu’ils sont sensés défendre), ce qui leur donne une excuse pour avoir des places de députés et de sénateurs, et vivre sur le dos, eux aussi, des travailleurs. Ils sont en fin de compte solidaires de leur classe sociale, la bourgeoisie, et en l’occurrence de la bourgeoisie impérialiste, qu’importe leur segment de marché. Au final, s’ils prenaient le pouvoir, ils continueraient les mêmes politiques euro-austéritaires, de la même manière que la “gauche plurielle” des années 90 qui mena des politiques libérales en plus de bombarder la Yougoslavie (le PCF-PGE avait trois ministres dans le gouvernement, ils n’ont pas protesté, bien au contraire). La jeunesse populaire, composée en partie de gens s’étant politisés avec les dernières législatives, ne doit plus tomber dans le piège des alliances électorales opportunistes (bien que difficilement nécessaires tactiquement face à un parti fasciste, en l’occurrence le RN, aux portes du pouvoir) de la gauche bourgeoise au service de l’impérialisme français et du bloc impérialiste UE-OTAN, qui se ralliera inévitablement à la nouvelle union sacrée avec les autres forces de la bourgeoisie lorsque sonnera l’heure de la 3e Guerre Mondiale. En dernière instance, le social-chauvinisme signifie, tout comme les déviations réformistes qui en sont à sa base, l’abandon de la lutte des classes au profit de l’union sacrée impérialiste, sous de faux accents « patriotiques ».
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