Non à la répression anticommuniste en Pologne

par | Mar 3, 2020 | JRCF | 0 commentaires

Nos camarades polonais sont une fois de plus poursuivis pour avoir écrit dans leur journal un article en faveur de la Pologne populaire. Le Parti communiste polonais risque une fois de plus l’interdiction après un acquittement l’année dernière. Il nous faut rappeler que ce n’est pas le seul exemple de répression en Pologne : ainsi, il y a un an, le militant souverainiste Mateusz Piskorski a été libéré sous caution après trois ans de prison sans acte d’accusation, ni jugement, un comble pour un pays qui se considère comme une démocratie.

En vérité, le gouvernement polonais active à fond l’article 256 du Code pénal, amalgamant nazisme et communisme, pour mieux redorer le blason du premier et ternir le bilan du deuxième, car il sait que la mémoire de la Pologne populaire reste positive pour beaucoup de gens, malgré les insuffisances du socialisme polonais, en ce qu’elle permettait une vie digne impossible en régime capitaliste.

Cette répression des communistes trouve un écho au Parlement européen depuis qu’en septembre 2019 celui-ci a voté une résolution sur le totalitarisme, et pour cause, la résolution s’inspire largement de la Pologne ! Ce texte dit combattre nazisme et communisme sous un même élan, celui de la lutte contre le totalitarisme. Par ce texte qui n’a pas de force obligatoire, on incite les gouvernements à proscrire les partis et les symboles communistes, dont les simples t-shirts du Che. Le texte est bien tourné contre les communistes, car là où des gouvernements appliquent ce genre de prescription, comme en Pologne, une tolérance plus grande est manifestée à l’égard des groupements fascistes et de leurs symboles.

La situation est donc alarmante pour les communistes et dépasse la simple situation polonaise. Cet anticommunisme galopant visant aussi les États baltes, où le ministre de l’un de ces pays vient de déclarer la Waffen SS comme fierté nationale, fait partie d’un cadre de fascisation plus large.

Une fascisation du monde avec un impérialisme d’autant plus destructeur qu’il est de plus en plus en perte de vitesse, comme on le voit avec le coup d’État de nature fasciste en Bolivie, mais aussi avec la montée de l’extrême-droite en Europe, comme en Allemagne avec les évènements récents et l’Ukraine toujours en proie aux héritiers de Stepan Bandera.

Fascisation aussi de notre pays, pour ceux qui ne verraient pas les signes de ce processus :

Comment voir autrement les mutilations infligées aux Gilets jaunes et l’absence de poursuite des policiers fautifs ? Comment voir autrement l’assassinat d’une vieille femme et d’un jeune par la police quand ceux-ci ne donnent lieu à aucun procès ni même à des enquêtes sérieuses ?

Comment voir autrement les poursuites judiciaires contre les syndicalistes et les Gilets jaunes, menant à de la prison ferme pour certains ?

Comment voir autrement la répression coloniale dans les manifestations anti-Chlordécone en Martinique, qu’elle soit policière ou judiciaire ?

Comment analyser autrement qu’avec suspicion le rapport du gouvernement de juin 2019 recommandant de considérer les « anarchistes », les « végans », les « antisionistes » et autres comme semblables à des djihadistes ?

Comment justifier dans un État qui fait leçon de démocratie au monde entier que nous puissions promulguer un décret pour permettre à la gendarmerie la constitution d’un fichier sur les opinions politiques d’une personne, son appartenance sexuelle et son origine raciale, et pouvant être transmis aux maires et aux préfets ?

La période est grave et porteuse d’un grand malheur, mais là où les forces de la réaction s’agrandissent, apparaissent aussi les moyens de conjurer le danger. Ce moyen, c’est la reconstruction d’un large Parti de combat des prolétaires, un Parti communiste, combattant résolument contre les ferments de la fascisation actuelle : l’UE, l’euro, l’Otan et le capitalisme. Un Parti accompagné par un large front antifasciste, patriotique et populaire des forces progressistes, afin de terrasser la bête immonde. C’est pour cette raison que nous appelons d’ores et déjà à des prochaines actions le 2 mai, pour les 6 ans de l’incendie criminel de la maison des syndicats d’Odessa, et le 8-9 mai pour un hommage à la victoire sur le nazisme.

Tristan

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