GIEC : 3 ans pour garder une planète vivable ?

par | Mai 23, 2022 | Luttes | 0 commentaires

On a entendu dire que Mélenchon serait le candidat pour lequel les jeunes de 18-24 ans auraient le plus voté aux présidentielles 2022. Une information que personne ne conteste, mais pourquoi tant de nos jeunes concitoyens ont soutenu le chef de l’Union populaire ? Il y a sans aucun doute plusieurs raisons, mais la première d’entre elles, celle qu’on aura entendu régulièrement, c’est qu’il nous resterait 3 ans pour garder une planète vivable et que seul le programme écologique de Mélenchon permettait de le faire. D’où vient ce décompte ? D’un rapport récent du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Il s’agit précisément du troisième volet d’un rapport édité le 4 avril dernier. Dans les journaux il était sorti sous le titre tapageur de « Trois ans pour garder une planète vivable »[1]. Ce qui n’est pas tout à fait vrai, comme l’indiquent des auteurs du rapport[2] :

« Il n’y a pas un seuil au-delà duquel c’est fini. Si on loupe 1,5°c, il faudra viser 1,51°c, et ainsi de suite car il n’est jamais trop tard pour agir. En revanche, plus on agit vite, plus on évite des conséquences dramatiques. » (Céline Guivarch).

« Chaque tonne de CO2 compte, chaque incrément de degré compte. Cette formulation en compte à rebours est maladroite. Nous n’avons pas besoin d’échéances temporelles avec un précipice pour justifier l’urgence climatique et donner l’illusion qu’à +1,4°c tout va bien mais qu’à 1,6°c, c’est la fin du monde. » (Christophe Cassou).

Mais qu’est-ce qu’on sait de ce texte ?

Que seules des mesures rapides et efficaces permettront d’inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025 pour garder une planète vivable, pour éviter d’aller au-delà des 1,5 degrés en plus, et ne pas arriver à +3,2 degrés (par rapport à l’ère préindustrielle) en 2100.

Les principales émissions de gaz à effet de serre provenaient en 2019 :

  • À 34 % du secteur de l’approvisionnement en énergie ;
  • À 24% de l’industrie ;
  • À 22% de l’agriculture, la sylviculture et l(utilisation des terres ;
  • À 15% des transports.

Le rapport invite à diminuer drastiquement l’usage du pétrole et du gaz, mais à ne pas utiliser le charbon, l’extraction de ce dernier ne pouvant être « propre » à l’heure actuelle. Le GIEC propose de passer progressivement à des sources bas carbones ou « propres ».

Le rapport envisage aussi l’utilisation de techniques de captage de CO2[3]. Cela part du constat que la seule baisse des émissions de gaz à effet de serre n’est pas suffisante pour limiter le réchauffement climatique. Autrement dit, le seul changement de mode de vie (voire la décroissance) ne suffira pas et l’innovation technique a un grand rôle à jouer. Toutefois, les techniques dont on parle sont encore en développement et pas tout à fait viables. Un danger, c’est que le développent de ces techniques, qui pourront occasionner de juteux profits, soit laissé totalement au libre marché alors qu’elles pourraient être un outil nécessaire à la survie de l’humanité. Nous devons nous y intéresser de près, car il s’agira sans doute d’un secteur à nationaliser d’urgence et à planifier.  

L’auteur de ces lignes trouve toutefois ironique la passion de la gauche pour l’écologie : elle semble plus inquiète pour le climat qu’inquiète par un règlement drastique de ces questions par l’hiver nucléaire qu’engendrerait un affrontement avec la Russie. Pourtant cette menace est présente tout autant que celle du réchauffement climatique et devrait faire l’objet du même intérêt, car dans les deux cas, c’est l’avenir d’une planète vivable qui est en jeu.

Au PRCF, ainsi qu’aux JRCF, nous sommes conscients du problème posé par le réchauffement climatique et l’intérêt que cette question éveille chez nos concitoyens et principalement la jeunesse. C’est pour cela que nous portons des revendications environnementales[4] :

  • Le développement en priorité du fret ferroviaire pour les marchandises et des transports collectifs pour les personnes.
  • La réindustrialisation du territoire de manière adéquate par rapport à l’environnement, ce qui signifie relancer la recherche pour trouver les énergies les moins impactantes pour l’environnement, tout en passant par une planification.
  • La création d’un service public de l’eau par la renationalisation de l’eau potable pour donner accès à toute la population à une eau gratuite et de qualité.
  • Le renforcement et la planification d’une gestion publique, durable et multifonctionnelle des milieux naturels et aquatiques, principalement les écosystèmes forestiers. 
  • L’extension du « régime forestier » à tous les statuts de propriété forestière.

Ambroise-JRCF 

[1]Particulièrement l’article d’Adrien Toffolet sur France Inter le 4 avril 2022 du nom de « Trois ans pour garder une planète « vivable » : les enseignements alarmants du dernier rapport du GIEC ».

[2] « Rapport du GIEC : Non, il ne nous reste pas trois ans avant la fin du monde », Novethic, 12/04/2022.

[3]« Le GIEC évoque le captage du CO2 pour la toute première fois », SciencePost, Yohan Demeure, 12/04/2022.

[4] Les propositions suivantes viennent du manifeste du PRCF « Les communistes et le combat environnemental ».

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