Le 4 avril 1960, le Sénégal prend son indépendance officiellement en sortant de la fédération du Mali (1959-1960) et, surtout, en faisant « rupture » avec la domination coloniale française. Une rupture sur le papier, mais force est de constater que cette indépendance n’est aujourd’hui que politique.
Aujourd’hui, le peuple sénégalais, avec en premier sa jeunesse, lutte pour son avenir et cherche à se débarrasser du néocolonialisme, toujours présent. Entre l’exploitation des ressources naturelles par des entreprises étrangères et la fuite des cerveaux pour un avenir meilleur, on observe encore des symptômes forts d’un manque de souveraineté politique et économique réel : les pêcheurs remontent des filets vides là où des chalutiers d’industries étrangères se remplissent ; les agriculteurs sont étouffés par des produits importés, tuant la production locale ; les jeunes, faute d’opportunités, sont souvent contraints de quitter leur pays ; le franc CFA maintient le pays sous tutelle ; quant à la soi-disant « aide au développement », elle sert souvent plus à enrichir les multinationales qu’à soutenir l’économie locale.
Cette situation pousse beaucoup de jeunes Sénégalais à chercher une meilleure situation en Europe, particulièrement en France. Mais ce voyage est dangereux et, souvent, sur place, la réalité est brutale. Nombre d’entre eux finissent sans papiers, dans des conditions de travail et de vie indignes, obligés d’accepter des emplois sous-payés. Exploités dans les secteurs les plus durs, comme le nettoyage, la restauration, la construction ou encore les livraisons, ils deviennent vulnérables, sans droits et très souvent victimes de discrimination.

Mais ce système ne touche pas seulement les immigrés. En France aussi, les travailleurs subissent la précarité et l’exploitation. Les salaires stagnent, les conditions de travail se dégradent et les droits sociaux sont constamment attaqués (il faut bien économiser pour les 800 milliards d’euros servant à financer l’industrie meurtrière de la guerre). Les capitalistes utilisent la main-d’œuvre immigrée pour faire pression sur l’ensemble des travailleurs. Leur objectif ? Les mettre en concurrence pour mieux les diviser. Pendant que les médias, qui appartiennent à ces mêmes capitalistes, et certains politiques désignent les immigrés comme responsables de la crise sociale, les vrais coupables restent les grands patrons et les multinationales, qui continuent d’engranger des profits colossaux.
Face à cette situation, il est essentiel de comprendre que nous avons un intérêt commun. Les travailleurs du Sénégal et ceux de France ne sont pas adversaires, mais victimes d’un même système qui les exploite. La lutte pour la souveraineté du Sénégal et la lutte pour la souveraineté du peuple français, enchaîné par l’UE et l’OTAN, ainsi que pour de meilleures conditions de travail en France, sont liées. L’impérialisme et le capitalisme ne tomberont pas seuls : c’est par la solidarité et l’organisation collective que nous pourrons renverser ce système injuste. La jeunesse sénégalaise est debout, prête à reprendre le flambeau de la souveraineté, et la jeunesse française ne tardera pas à suivre ! Ensemble, bâtissons un futur où la souveraineté des peuples n’est plus un mot creux, mais une réalité tangible.
Camarade221

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