Contre-culture
Le Premier Maître : la révolution contre l’obscurantisme
Longtemps diffusé lors des rétrospectives, abondamment analysé, il est devenu aujourd’hui très rare de pouvoir assister à une présentation du Premier maître (1965) du réalisateur pourtant très reconnu Andreï Konchalovski. Le film est d’ailleurs introuvable en DVD. Ce long-métrage a tout simplement été oublié et laissé de côté. Situation très étonnante lorsqu’on voit qu’on continue à encenser certains films de l’URSS de la même période. Peut-être le problème vient-il du sujet traité par le film, qui n’est plus en accord avec notre époque exterministe, ni avec celle de la Russie capitaliste post-soviétique où l’argent est roi, ni avec les idées réactionnaires actuelles de son réalisateur.
Inconnue des jeunes générations, la grande Catherine Ribeiro est morte dans un oubli à peu près total.
Alain Delon est mort, on a frôlé le deuil national, les médias n’ont pas lésiné. Pendant ce temps, Catherine Ribeiro s’est éteinte dans le plus complet silence.
Elle nous laisse sa chanson Paix, tellement d’actualité. Elle a lutté contre les atteintes contre la guerre du Vietnam, pour la Palestine, a milité pour les réfugiés espagnols du franquisme, a dénoncé la dictature d’Augusto Pinochet et s’est engagée pour les réfugiés chiliens.
A short vision de Peter et Joan Foldes.
Le 27 mai 1956, des millions d’américains regardent The Ed Sullivan Show, émission plutôt axée sur le spectacle familial. Cependant, ce que le présentateur s’apprête à montrer n’est pas du tout dans ce registre. Sous le prétexte annoncé de défendre la paix (en réalité, à cause de ses liens avec le distributeur de l’œuvre), Ed Sullivan montre A short vision, court métrage d’animation du couple Peter et Joan Foldes.
Contre la guerre, le post apocalyptique
La science-fiction est l’étude fictive du progrès technique, de ce que la science ou l’avenir pourrait produire. Ce genre s’est décliné en de multiples formes, exprimant chacune des problématiques diverses sur notre rapport au monde et à l’avenir. Cependant, le genre ne souhaite pas faire des prémonitions sur notre futur, il ne s’agit que d’un prétexte ou d’un effet esthétique.
José Saramago, un écrivain contre l’Europe
Membre du Parti communiste portugais, il est nommé à la tête du quotidien Diario de Noticias en 1974, avant d’en être renvoyé un an plus tard. C’est surtout à partir des années 80 qu’il commencera à acquérir sa stature d’artiste comptant dans le paysage culturel, notamment avec Le dieu manchot (1982). Ce qui ne l’empêchera pas de connaître des pressions, son livre sur Jésus Christ (nommé L’Evangile selon Jésus Christ) ayant fait l’objet de censure pour offense à la religion, le poids du catholicisme étant encore présent au Portugal. Il choisira la voie de l’exil dans les années 90.
Kalash Criminel – BON COURAGE : Frappe anti-impérialiste, l’OTAN en sueur
Pour ceux qui ne connaissent pas Kalash Criminel, c’est un rappeur cagoulé adepte de trap très lourde, sur thème de menace de passage à tabac et de mise à mort, qui saupoudre ses orgies de violence par des punchlines anti-racistes, anti-impérialistes, et même féministes. Ses sons font régulièrement gloser la bourgeoise, on se souvient de la tentative de censure de “cougar gang” par Brigitte Macron. Pour les plus fainéants, tout son style est condensé dans “Euphorie”.
Arrêt Bosman : une attaque contre le sport par l’Union européenne
C’est bientôt le 9 juin et son scrutin européiste foireux. Si vous êtes un lecteur régulier du site JRCF, vous connaissez sans doute nos nombreuses critiques de l’Union européenne, en particulier ses aspects antisociaux, son travail de destruction de l’industrie, mais aussi sa volonté toujours plus assumée de mener à terme la casse de la nation (et des nations) via le prochain saut fédéral européen. Cependant le rôle délétère de l’UE se fait sentir dans d’autres recoins insoupçonnés. C’est le cas du sujet qui va nous intéresser : le sport, et plus particulièrement l’arrêt Bosman de 1995.
Politiques du reportage et du documentaire : le cas de Brussels Business
Vous connaissez la fable de l’”Europe sociale et solidaire”, clamée haut et fort par les sujets-de-pendules thuriféraires et les pères et mères du mythe de la bienfaisance bourgeoise sur Terre, qui expliquent à longueur de journée sur les plateaux tv que le peuple d’en bas n’a raison que lorsqu’il se tait ou bien qu’il légitime les instances bourgeoises (en votant pour le scrutin du 9 juin par exemple). Ces derniers temps, on la retrouve notamment chez Arte (Association Relative à la Télévision Européenne), chaîne sinophobe et russophobe s’il en est, anticommuniste dans l’âme, qui propose avec son journal “une approche européenne et culturelle de l’actualité”, autrement dit une approche pro UE-OTAN, qui si elle n’est pas exempt de contradictions se veut claire et nette dans les moments clefs .
Eurovision, support du fascisme ?
Le 7 mai, une polémique a éclaté en Pologne suite à la diffusion par le musicien polonais Jan Pospieszalski d’un extrait de l’une des représentante de l’Ukraine à l’Eurovision. Le problème n’était pas la chanson mais le t-shirt, où était inscrit : BANDERACIAGA.
Dans l’attente du tramway
Précédemment publiée dans notre journal Jeunesse du Monde, nous publions sur notre site la nouvelle de notre camarade Blu intitulée Dans l’attente du tramway, ainsi que sa seconde partie, L’arrivée du tramway.
L’égoïsme mène à une impasse politique : sur Les Voyageurs de l’impériale de Louis Aragon
La première guerre mondiale fut un grave traumatisme pour de nombreux artistes. Alors qu’on leur demandait de défendre la patrie, ils ne découvrirent que brutalité, défiguration, bestialité et, surtout, absurdité (en tout cas à leurs yeux, pas à ceux des impérialistes) de ce conflit qui faisait mourir à la pelle les travailleurs des différents pays.
Contre l’Europe de la culture, l’art de vivre
Depuis le référendum de 2005, il est clair que la construction européenne voulue par les capitalistes du vieux continent ne sera pas si facile à imposer. La réticence française à l’absorption, que dis-je, à la dilution du pays au sein d’une Europe fédérale est tenace. Ainsi, le traité de Lisbonne, forçant la France à céder sa souveraineté à l’UE, n’était qu’une étape de l’offensive. La France, et son système sociale, énergétique et culturelle – la République, une et indivisible en somme – doivent disparaître, dissouts dans la structure supranationale de l’Union. En cédant une partie de notre souveraineté, Nicolas Sarkozy donna le champ libre à l’Union Européenne pour mener la guerre culturelle et politique directement sur notre territoire. Une fois l’Union acceptée, la résistance nationale disparue, les lois de destructions s’accélèrent ; avec un Macron qui presse le pas, en cassant le système social français, pour mettre au pas l’ensemble de la population, et qui se rêve en chef des armées européennes au service de son suzerain étasunien. Le peuple français, si réticent à la perte de sa souveraineté, devra s’y résigner de gré ou de force. De force avec Macron, de gré avec l’Europe de la Culture. Une fois incluse dans l’Union européenne, la France subit une pression culturelle et politique immense. De grands débats furent organisés à l’occasion du référendum de 2005. Qu’en est-il à présent ? Impossible d’évoquer la moindre remise en cause des traités…
La Planète Bleue ou la dialectique de la Nature
Avocat de formation, le cinéaste italien Franco Piavoli naît en 1933 dans un petit village de Lombardie qu’il ne quittera plus et où il tournera la majorité de ses films. A deux pas de sa maison, un ruisseau, tout brillant qu’il est, coule. En même temps bourdonnent des insectes. Piavoli, accoudé à sa fenêtre à la façon d’un personnage du peintre Hammershoi, observe une bataille entre deux mésanges. Avant qu’il ne ferme les volets, la Lombardie étouffe de son obscurité les braises d’un âtre délaissé, où des étoiles mortes poursuivent à tâtons la lutte pour la lumière.
Au cours de cet article, nous montrerons la place qu’occupe Franco Piavoli dans le cinéma italien, en particulier son film La planète bleue.
Akira Toriyama est décédé, le monde du manga et de la culture en deuil
« J’espère que le paradis est tout aussi agréable que vous l’avez imaginé dans votre manga, sensei. » Eichiro Oda auteur de One Piece Le vendredi 8 mars au matin, les fans de Dragon Ball ont appris une triste nouvelle. L'auteur de Dragon...
Critique de la poésie de Paul Eluard
En 1943, Paul Eluard rédige un poème à un moment où la Résistance française à l'invasion nazie et à la collaboration vichyste se structure et prend de l'ampleur. Cette Critique de la poésie (titre que portait déjà l'un de ses poèmes dans La Vie immédiate) dit à...
Le discours européen de Victor Hugo : un discours impérialiste
Parmi les plus ardents défenseurs de l’Union européenne, il est coutumier de citer le discours de Victor Hugo du 21 aout 1849, prononcé lors de l’ouverture du Congrès de la paix…
Critique de Animal (2023) de Sofia Exarchou
L’histoire tragique de la Grèce contemporaine, jalonnée de dictatures, de guerres, d’impérialisme et d’extrême indigence, a causé dans les consciences divers traumatismes dont le cinéma national s’est emparé. Dans Animal (2023) de Sofia Exarchou, ce sont notamment les...
Unruhe, la beauté de l’espoir ouvrier
Arcture revient sur l’un des plus beaux et doux films de cette année : Unruhe ou Désordres sorti en avril où nous suivons le fameux géographe anarchiste Kropotkine venu faire refaire la cartographie de la région et s’entretenir avec le groupe anarchiste local.
Rap français : soft power du lumpen
A l’heure où le rap est devenu le style musical le plus écouté en France, où la variété des styles embrasse toutes les influences, toutes les sociologies, il devient difficile de se souvenir, quand on écoute les plus gros succès du moment, qui ont des qualités, mais...
Les « idles games » : simulateur de petite bourgeoisie
Ces dernières années, dans les catalogues des jeux dématérialisés, et notamment parmi les jeux mobiles, un type de jeu nouveau s’est répandu comme une traînée de poudre : les jeux incrémentaux, ou jeux inactifs, beaucoup plus connus sous leur appellation anglaise, les « idle games ». Un jeu qui promet de ne pas avoir besoin d’être joué… Comment un truc pareil aurait-il pu intéresser qui que ce soit ?